A la faveur d'une rencontre organisée, samedi après-midi, au Musée des beaux-arts d'Alger, par l'association Oasis Littéraire, l'auteure Hadjar Bali a été conviée à parler de son dernier recueil de nouvelles Trop tard. C'est en présence de son éditrice Selma Hellal et d'une poignée de convives que Djalila Kadi Hanafi — plus connue sous le nom de Hadjar Bali — a tenté de décortiquer en profondeur quelques-unes de ces nouvelles. Pour ce faire, elle s'est prêtée en toute humilité au jeu sympathique de questions du jeune modérateur Anis Ababsia, étudiant en deuxième année de littérature française et membre actif de l'association Oasis Littéraire. Professeur de mathématiques à l'université de Bab Ezzouar, la Constantinoise Hadjar Bali a grandi dans l'amour de la littérature et des rencontres multiples. Elle confie que cela a été une douleur de choisir les mathématiques et non pas les langues. Constitué de 173 pages, Trop tard est un recueil de nouvelles mettant en exergue huit textes courts, mais d'une haute portée intellectuelle. L'auteure livre des trames d'histoires de personnages au destin différent. En effet, le recueil en question présente une palette de personnages attachants d'âges divers et issus de milieu différent. L'ensemble des protagonistes sont enfermés dans une sorte de cocon, dont eux seuls ont le secret de leur existence. Hajar Bali leur fait faire un petit exercice d'introspection et de réflexion à la fois. L'auteur explique que les personnages qu'elle a créés existent visuellement. Elle a voulu leur donner une existence à travers l'écriture. «Mes personnages essayent d'être acteurs et de laisser de côté l'analyse de ce qui leur arrive. Ils ne sont pas dans le questionnement de ce qui leur arrive. Ce sont des personnages qui sont en continuelle remise en question d'eux-mêmes. Ils refusent d'être avec eux-mêmes dans le mensonge. Mais cela ne les empêche pas de vivre leur destin et de ne pas se poser la question de ce qu'ils vont devenir. Ils ont en commun cet isolement. Ils font face avec terreur et courage à ces drames au quotidien», explique-t-elle. Les animaux sont également omniprésents dans les textes. Preuve en est avec la première nouvelle intitulée Le petit Pépin de pastèque, en référence au cafard. «Les animaux, pour moi, explique-t-elle, ce sont des présences multiples et qui existent partout. Ils sont silencieux et sont des témoins. Je ne peux pas imaginer que l'on puisse vivre sans faire ces rencontres-là.» D'autres thèmes jalonnent ce recueil de nouvelles dont, entre autres, la folie, l'absurde la fatalité et le pardon. En somme, à travers des mots choisis, pleins de sensibilité, Hadjar Bali nous fait aimer ce recueil de nouvelles, avant même de l'avoir lu.