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«Walah que c'est plus que malheureux de repêcher des baigneurs ivres !»
Salhi Abdelmadjid. Inspecteur des plages
Publié dans El Watan le 27 - 10 - 2014

Ancien chef de poste et plongeur depuis 1986, Salhi Abdelmadjid a une expérience longue de 28 ans sur les plages de Béjaïa. Actuellement inspecteur des plages, il rend compte dans cet entretien d'une situation, le moins que l'on puisse dire, dégradée. Il décrit un monde de fous des plages où inconscience et négligence font bon ménage, et où l'alcool obnubile de jeunes baigneurs pour faire d'eux de faciles proies entre les dents de la mer. Il tire la sonnette d'alarme.
-Un grand nombre des noyés sur les plages de Béjaïa sont originaires des Hauts plateaux. Avez-vous eu à faire ce constat ?
Ce constat on le fait chaque année. Effectivement, la majorité des noyés sont des Hauts plateaux. 90 à 95 % des noyades ont lieu en dehors des heures de travail, surtout avant 9h, heure de l'ouverture des plages, mais aussi après 19h, heure de leur fermeture. Il y a un sérieux problème. Des personnes dorment sur les plages même et se jettent à l'eau dès qu'ils se réveillent. Ils sont H24 sur les plages. Ajouté à cela la consommation d'alcool sur place. Il y a beaucoup de négligence. Les gens ignorent carrément les horaires autorisés pour la baignade. Ça m'est arrivé plusieurs fois de me confronter à des baigneurs qui ne veulent rien savoir des risques de la mer déchaînée. Une fois, c'était avec un homme, en compagnie de toute sa famille, six enfants entre 5 et 10 ans, resté sourd aux paroles des maîtres nageurs. J'ai intervenu pour lui faire comprendre que la baignade est dangereuse, qu'il y a drapeau rouge. Rien n'y fait. «C'est drapeau rouge tout le temps, quand est-ce qu'on se baigne alors ?» m'a-t-il répondu avec agressivité. Que faire devant ce genre de comportement ?
-Pourtant les plages de Béjaïa ne sont pas réputées pour être dangereuses.
Nous avons de grandes plages. Rien à voir avec les plages de Jijel, d'Alger, de Tizi Ouzou ou d'ailleurs où il est question surtout de baies. Certaines plages, comme à Aokas ou Tichy, atteignent les 1000 mètres. Elles exigent plus de surveillants et à ce propos il faut dire que nous avons un manque d'effectif cette année. Les gens ne veulent pas travailler. Les jeunes préférèrent aller s'inscrire pour quelques heures de travail dans le cadre de l'ANEM pour un million huit cent mille centimes que de travailler toute la journée comme surveillant de plages pour moins que cela.Et ils ont raison. Nous avons quelque 300 surveillants recrutés cette saison. Certains ont travaillé quelques jours avant de s'en aller. Ils arrivent en retard au travail et se rebiffent lorsqu'on leur fait la remarque pour manquement aux heures de travail. Nous essayons d'être diplomates avec eux, inutilement. D'ailleurs, les cinq maîtres nageurs saisonniers sur la plage des Aiguades ont décidé d'arrêter parce que c'était la rentrée scolaire et nous n'étions que le 2 septembre.De fait, nous sommes obligés de faire appel à deux pompiers pour leur remplacement. C'est un vrai problème.
-Les baigneurs sont-ils suffisamment sensibilisés sur les risques de la mer ?
Beaucoup sont ignorants des risques de la mer. S'ils sont conscients de ces risques, ils n'accepteraient pas de s'exposer à la mort. Nous avons passé cette année des nuits perturbées. On nous appelle à minuit pour secourir des baigneurs qui se sont égarés dans la mer à bord de pédalo ou autre embarcation. Et cela s'est passé plusieurs fois notamment à Aokas. J'ai vu les vingt derniers jours d'août ce que je n'ai pas vécu pendant mes 28 ans de carrière sur les plages. Des groupes de jeunes, dont des adolescents de 15-16 ans, qui ne sont pas de la région, se saoulent sur les plages à ne plus pouvoir se tenir debout. Et il ne sert à rien de discuter avec eux. L'alcool coule à flot. Surtout les week-ends. Il fait des ravages. Il est pour quelque chose dans les noyades surtout à Tichy, Aokas et Melbou. Souk El Tenine est moins touchée. Walah que c'est plus que malheureux de repêcher des baigneurs ivres! Ce matin, à Tichy, où la mer était démontée, nous avons dégagé un jeune, de 20 ou 22 ans, qui est resté coincé sur les rochers. Il y était de bon matin et ne s'est pas aperçu du niveau de la mer qui montait progressivement. C'est l'ignorance.
-La sensibilisation ne doit-elle pas se faire dans les wilayas d'origine, avant l'arrivée sur les plages ?
Il faut une large campagne de sensibilisation à la télévision, à la radio…. Il y a les moyens de le faire et un ou deux mois à l'avance. Cette année, il paraît qu'ils ont fait ici des tournées de sensibilisation avec affichage. Au niveau de chaque unité, à Tichy, Aokas, Souk El Tenine, on a accroché de grandes banderoles mais la sensibilisation doit toucher toutes les wilayas.
-Est-ce que la présence du drapeau rouge empêche-t-il, à lui seul, la baignade ?
Lorsqu'on sait que le drapeau rouge signifie interdiction de baignade pourquoi s'aventurer dans l'eau ? On peut toujours rester sur le sable, jouer au ballon. Il y a certains qui défient la mer en croyant être de bons baigneurs, et ils sont souvent suivis par d'autres qui ne le sont pas. Et lorsque nous les rappelons à l'ordre, ils manifestent tout simplement une envie d'en découdre avec les maîtres nageurs. Nous sommes plusieurs fois arrivés à des dépôts de plainte auprès de la police. Les conflits se règlent
toujours à l'amiable, mais après des journées de tracasseries.
-Selon vous, que faut-il faire pour réduire les cas de noyades ?
La sensibilisation est d'un apport considérable, et non seulement à Béjaïa. A quoi bon de le faire ici pour la population locale alors qu'on vient de Béchar et d'ailleurs. Croyez moi qu'il y a des personnes qui ne savent même pas ce que veut dire un drapeau rouge, vert ou orange. Allah ghaleb, ce n'est pas de leur faute, ils vivent très loin de la mer.
-Qu'en est-il des moyens ?
Les moyens de base dont nous avons besoin comme les palmes et les bouées ne manquent pas. Ces derniers temps, nous avons suffisamment de pneumatiques semi rigides aussi. Les moyens de secours nous en avons.
Il y a par contre un manque de saisonniers et le problème que nous rencontrons cette saison est particulier bien qu'il se soit manifesté déjà l'année dernière. C'est catastrophique.


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