Même si c'est une commune en pleine expansion démographique et urbanistique, la ville côtière de Zéralda souffre d'un manque flagrant d'aires de jeux et de terrains de sport. Le stade, situé à quelques enjambées du siège de la daïra et de la gare routière, est loin de répondre aux normes requises d'une infrastructure sportive. Salle étroite, insalubre et inadéquate aux différentes disciplines. Tel est le premier constat des salles d'entraînement au stade de Zéralda. Y travaillant depuis plusieurs années et étant un des membres fondateurs de l'association sportive «Safir», Abdou Nacer déplore plusieurs défaillances. Parmi les plus importantes, les fuites d'eau à l'intérieur de la salle de kick-boxing. A notre entrée dans la salle, l'odeur insupportable du bois mouillé était insoutenable. M. Abdou, notre guide, demande à ses élèves de soulever un des minuscules tapis : les planches en bois qui servent de support étaient complètement trempées. Leur état d'usure laisse comprendre que cette fuite d'eau ne date pas d'hier. Le plafond et les murs sont dégradés. A la fin de la journée, la salle sombre dans l'obscurité : l'éclairage y est insuffisant. Cela, en plus de l'absence des équipements nécessaires aux différentes disciplines enseignées. «J'ai 120 athlètes qui s'entraînent dans cette salle étroite, dont la superficie ne dépasse pas les 100 m². J'ai dû en refuser par manque d'espace», déclare-t-il. Il nous explique que son association, créée il y a déjà 3 ans, détient une autorisation d'exploitation d'une autre salle au sein-même du stade, mais cette dernière est pratiquement fermée à longueur de journée. «D'une superficie de 200 m², elle serait un espace formidable pour nos entraînements. Toutefois, nous n'avons pas le droit de l'exploiter. Les raisons sont encore inconnues. Nous avons dernièrement saisi le wali d'Alger, Zoukh Abdelkader, afin de nous restituer cette salle, mais même si ce dernier a envoyé une correspondance à l'actuel P/APC de Zéralda lui demandant formellement de le faire, rien n'est encore fait», déclare notre interlocuteur, dépité. Mais le pire que nous avons pu voir, ce sont les sanitaires et les salles de douches complètement infects. Leur utilisation est impossible. «Nous avions avant une ouverture dans notre salle menant directement à une salle d'eau un tant soit peu meilleure. Cette ouverture est bloquée pour des raisons obscures et nos athlètes sont obligés de faire tout un long détour pour y accéder. Chose qui relève de l'impossible en temps de pluie. Même pour notre association, il est concrètement impossible d'agir pour tout réparer, vu que jusqu'à ce jour nous n'avons pas encore bénéficié de subvention. Nous sommes dans la majorité des cas obligés de débourser de notre propre poche pour remédier aux problèmes urgents. Si avec ces médiocres moyens nous avons formé des champions mondiaux et des entraîneurs qui ont aujourd'hui leurs propres salles, quels seraient nos résultats si on avait de meilleurs moyens ?» ajoute-t-il, avant d'interpeller pour la énième fois les autorités locales. «Qu'ils nous donnent les moyens et qu'ils nous mettent au défi. Si après trois mois nous n'avons pas réussi à cadrer ces jeunes et ramener des exploits sportifs dans plusieurs disciplines, qu'ils prennent les dispositions légales à notre encontre», conclut-il. Impossible d'avoir davantage d'informations sur les mesures entreprises pour remédier à ces problèmes. Le P/APC de Zéralda, Abdelatif Temmar et le directeur du stade demeurent injoignables.
