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Le cinéma algérien en deuil : René Vautier est mort
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Publié dans El Watan le 05 - 01 - 2015

Le cinéaste René Vautier est décédé hier, avons-nous appris de sa famille. Il devait boucler ses 87 ans le 15 janvier prochain.
Le cinéaste restera comme l'homme à qui l'on doit les images les plus marquantes de la guerre de Libération nationale. Engagé, animé d'une conscience citoyenne jamais démentie, c'est un homme de profonde conviction qui nous quitte.
Des maquis des révolutionnaires algériens, jusqu'à la création du Centre audiovisuel d'Alger et de cinépop après la libération du pays, l'Algérie a marqué à jamais la vie d'homme et de cinéaste de René Vautier, considéré comme l'un des pères du cinéma algérien, avec d'autres, comme Chanderli en particulier, Rachedi ou Hamina. Le hasard fait qu'un coffret, venant de paraître en décembre, reprenait une bonne partie des films tournés sur l'Algérie pendant la guerre, puis au lendemain de l'indépendance et enfin sur les immigrés algériens dans les années 1970. Cette œuvre restera comme un apport majeur au diptyque colonisation/émigration.
Dans la présentation de René Vautier transcrite dans le livret qui accompagne le coffret, on lit que le combat a précédé le cinéma dans la vie de ce jeune Breton, né en 1928 qui, à 15 ans, s'est engagé dans la résistance contre l'occupant allemand du sol français entre 1940 et 1944. «Il ressort fondamentalement pacifiste et décidé à poursuivre le combat, non pas avec les armes mais avec une caméra.» En dépit des vicissitudes du temps, cet appétit de montrer et de témoigner ne le quittera jamais, jusqu'aux dernières années de sa vie.
Après l'Afrique, dont il fut l'auteur du premier documentaire anticolonialiste, Afrique 50, jusqu'à ses derniers films sur le mouvement social en Bretagne dans les années 1970, 80 et 90, aucune pression ni aucune censure ne l'ont jamais gêné pour filmer ce qu'on voulait taire. Ainsi, Afrique 50, commandé par la Ligue de l'enseignement, a été interdit à l'époque et a valu à Vautier un certain nombre d'inculpations et même une condamnation à un an de prison pour avoir «procédé à des prises de vue sans l'autorisation du gouverneur de Haute-Volta» (aujourd'hui Burkina Faso).
Cet épisode ne le découragea pas et en 1954, il récidiva avec un documentaire réalisé à partir de recherche d'images et de textes à la Bibliothèque nationale de France et de témoignages. Dans ce film : Une nation, l'Algérie, il conclut que «de toute façon, l'Algérie sera indépendante et il conviendra de discuter avec ceux qui se battent pour cette indépendance avant que trop de sang ne coule». La réponse de l'institution politique ne se fait pas attendre, le cinéaste est poursuivi pour «atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat».
René Vautier entre alors dans la clandestinité et rejoint les maquis algériens en 1956, via la Tunisie nouvellement indépendante. Il y réalise Les anneaux d'or (signé en fait par le réalisateur Mustapha Al Farissi). Il décroche, en 1958, l'Ours d'argent au Festival de Berlin. C'est à ce moment-là qu'il entre en contact avec le FLN-ALN. Il part filmer dans les Aurès Nemenchas et à la frontière tunisienne, le long du barrage électrifié par l'armée française.
Un jour, dans une opération, il est blessé et un bout de caméra restera à jamais planté dans sa tête. Il tourne une série de documentaires, qui serviront de supports à des films à la gloire de la Révolution algérienne, notamment dans les pays du bloc socialiste, qui appuient la revendication algérienne à l'indépendance. Hélas, après 1962, nombre de pellicules ont été perdues ou détériorées. La fille de René Vautier, Moira Vautier, nous disait dans les colonnes d'El Watan (Arts et lettres du 20 décembre 2014) le travail «d'archéologue» pour sauver ce qui peut l'être.
Il est resté attaché à l'algérie toute sa vie
La place est trop limitée ici pour dire tout ce qu'on doit au cinéaste. Citons L'Algérie en flammes, Dzazaïrouna (présenté devant l'ONU). Peuple en marche, vibrant documentaire, sera le premier réalisé par le cinéaste dans l'Algérie indépendante, en 1963. Il collabora à d'autres films, comme L'aube des damnés de Rachedi et Chroniques des années de braise de Hamina.
En 1966, les poursuites étant levées en France, il rentre chez lui, en Bretagne où il crée une coopérative ouvrière de production. Il a réalisé Avoir 20 ans dans les Aurès, primé à Cannes en 1972, qu'une version restaurée permet de voir dans de bonnes conditions dans sa puissance anticoloniale. Si ensuite il se consacra à sa région, il est resté attaché à l'Algérie.
Ainsi, la biographe du cinéaste, Marie Chominot, indique qu'entre 1980 et 1985, Vautier eut l'idée de mettre en bobines des témoignages d'historiques et de victimes des combats en Algérie. Le film d'entretiens ne vit jamais le jour sous sa forme achevée. Précédemment, il a réussi à faire aboutir La nuit du dernier recours en 1984 sur la genèse du 1er Novembre et en 1985, Déjà le sang de Mai ensemençait Novembre.
Enfin, il réalisa le film-témoignage sur la torture en Algérie sous le titre A propos de l'autre détail, qui le vit être poursuivi par Jean-Marie Le Pen (Vautier eut gain de cause) soupçonné de complicité dans les tortures.


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