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Les banlieues refusent l'instrumentalisation politique
Au lendemain des attentats de Paris
Publié dans El Watan le 14 - 01 - 2015

Stigmatisée par un certain discours politique, au lendemain des attentats de Paris, la population de la banlieue ne compte pas se taire. Plusieurs actions seront organisées pour dire « halte à la stigmatisation et aux amalgames ».
C'est, en tout cas, ce qu'a commencé à faire le collectif d'associations Pas Sans Nous qui a organisé avant-hier un rassemblement devant la préfecture de Bobigny. Mohamed Mechmache, porte-parole de ce collectif et de AC Le Feu (Association collectif, liberté, égalité, fraternité, ensemble, unis), dit vouloir «mettre en garde contre les amalgames dont sont victimes les musulmans de France et les habitants des banlieues». Notre interlocuteur s'insurge contre l'instrumentalisation politique des attentats : «Pour des raisons bien connues, nos responsables politiques fuient encore une fois leurs responsabilités en parlant des conséquences au lieu de parler des causes du problème.» Selon lui, «la situation dans la banlieue est le résultat de la politique publique d'exclusion depuis une trentaine d'années».
Ces derniers jours, en effet, des voix de la droite française et de l'extrême-droite mettent en cause «la radicalisation qui se généralise dans les banlieues». Ces attaques visent en réalité l'immigration afro-maghrébine, concentrée dans les quartiers populaires. C'est une manière de détourner le débat, d'après M. Mechmache. «Le problème de la radicalisation islamiste dans les banlieues dépasse l'immigration. Plusieurs jeunes Français de souche basculent aussi dans cet intégrisme.
La ghettoïsation des quartiers a coupé leur jeunesse de l'autre partie de la République. La plupart de ces jeunes, quelle que soit leur origine, se sentent marginalisés et rejetés par leur pays. La radicalisation est une sorte de refuge et d'enfermement sur soi-même», nous explique-t-il.
Le responsable d'AC Le Feu pense que le problème dans les banlieues est surtout socio-économique : «Les pouvoirs publics doivent assumer leurs responsabilités au lieu de désigner des coupables qui ne le sont pas. Ceci passe par la revue du fonctionnement de l'école afin d'arrêter la saignée de l'échec scolaire dans nos quartiers. Beaucoup de nos jeunes sont déconnectés du monde du savoir. Les gamins qui voient que leurs grands frères, bac+5, sont au chômage, sont découragés et n'ont pas envie de continuer.»
Pour un front commun contre le racisme
De son côté, Ahcène Meharga, porte-parole de l'association Banlieue Plus, «refuse que le gouvernement français profite du contexte actuel pour imposer une sorte de Patriot Act, loi d'exception instaurée aux Etats-Unis après le 11 Septembre 2001». Pour lui, spécifier et concentrer le débat politique autour de la banlieue et de l'immigration, dans le contexte actuel, est «un mauvais signal à envoyer au vivre-ensemble et une très mauvaise réponse à un problème plus profond que vit la France depuis plusieurs années».
Il assigne la classe politique à «essayer de comprendre pourquoi des enfants de la France, nés et ayant grandi au sein de la République, s'attaquent à ses valeurs de cette manière. Ceux qui ont commis les attentats sont bien des enfants de la France, non pas des immigrés ou un commando étranger». M. Meharga persiste dans ce sens : «Certes, les terroristes sont issus de l'immigration, mais ils ne représentent qu'une infime minorité des enfants d'immigrés et de la communauté musulmane. Il ne faut donc pas jeter l'opprobre sur l'ensemble de l'immigration et ses enfants.»
Le responsable de Banlieue Plus souhaite continuer à activer dans le sens des revendications exprimées lors du rassemblement de Bobigny et appelle le gouvernement français à les associer «à la réflexion et au travail pour trouver des solutions durables qui renforcent le vivre-ensemble. Les hommes politiques doivent arrêter, dans l'intérêt de la cohésion nationale, l'ostracisation de l'immigration et de lui faire porter la responsabilité de tous les maux de la société».
Toujours dans ce sillage, l'association caritative Adra, qui active spécialement auprès de la communauté algérienne, appelle également «l'ensemble des associations citoyennes qui représentent nos ressortissants à s'unifier. Il est important de faire un front commun pour répondre aux attaques racistes que subissent les musulmans de France et particulièrement la communauté algérienne». Ces terroristes n'ont «de religion que celle de la terreur. Mais la politique arrive toujours à récupérer ce genre de drames», regrette Ayad Yougourthen, président d'Adra.


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