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Les conditionnalités d'une sortie de crise garantie (1re époque)
Mourad Goumiri. Président de l'Association des universitaires algériens pour la promotion des études de sécurité nationale - ASNA
Publié dans El Watan le 30 - 01 - 2015

Comme construit depuis la révision constitutionnelle de 2008, qui a ouvert le mandat présidentiel et lui a permis de prendre un caractère «à vie», le résultat de la quatrième désignation élective présidentielle ne pouvait laisser planer aucun doute quant à son résultat, que nous avions d'ailleurs annoncé en décembre 2013.
Nous avions même pronostiqué un taux de participation fixé autour de 50%, ce qui vient d'être confirmé par le ministère de l'Intérieur qui l'a fixé officiellement à 51,7%, pour ne pas «décrédibiliser» le scrutin, tant l'abstention a été massivement suivie et très certainement supérieure à 90%. Nous avions également considéré que le président sortant serait élu au premier tour et qu'il avait lui-même fixé le niveau de sa victoire, à quelque 80%. Les résultats affichés par le ministère de l'Intérieur sont éloquents, puisqu'il a fixé la victoire du président sortant à 80%.
Enfin, nous avions estimé que les autres lièvres-candidats seraient gratifiés des scores suivants ; A. Benflis à 8%, L. Hanoune à 6% et les autres sanafirs se partageraient les restes des voix, ce qui a été le cas à quelques points près. Maintenant que la «récréation électorale» est passée et que l'équilibre entre clans du pouvoir est définitivement rompu et consommé, il est temps de passer à autre chose, c'est-à-dire, soit à la construction du nouvel équilibre instable du pouvoir, soit à l'enclenchement d'un processus de changement de système.
Pendant que l'équipage au complet avait été mis sur le pont, pour larguer les amarres et naviguer vers une quatrième désignation élective, même en l'absence physique du candidat virtuel et, fait nouveau, de la défection substantielle des électeurs (3) et de la plupart des organisations affiliées au pouvoir, la problématique de sortie de crise fait, entre-temps, l'objet de tractations intenses, en coulisses… avec l'intrusion la donne étrangère, essentiellement constituée, par ordre hiérarchique, des USA, de la France et des monarchies sous-traitantes du Golfe (Arabie Saoudite et Qatar, en tête).
En apparence, les différents clans du pouvoir se sont réconciliés, sentant leur propre existence menacée, ils ont mis en sourdine, temporairement, leur propre rancœur et leurs ambitions morbides personnelles, de conquête directe du pouvoir avec les rentes subséquentes qu'il procure, celles déjà englouties et celles à venir. Ils se sont résolus à une posture de profil bas, incapables d'anticiper les interactivités sociétales nationales et internationales, ils subissent les événements et tentent d'amortir les chocs politiques en rangs dispersés et en intérêts objectifs conflictuels.
Ayant tenté de mettre à la «casse» la machine à «fabriquer des rois», via le bouffon du moment mais néanmoins secrétaire général du FLN, ils s'aperçoivent, médusés, qu'ils sont incapables de gérer les suites de la nouvelle désignation élective et qu'ils sont en train d'aller droit dans le mur, avec, en prime, une rupture de la paix sociale en perspective, avec la chute des cours du pétrole et une déflagration interne majeure à court terme et leurs intérêts, voire même leur vie en danger.
Dès lors, tous les gladiateurs, qui s'accordèrent à dire, il n'y a pas si longtemps, qu'il échoit, aujourd'hui, au seul président sortant de décider de l'avenir du futur récipiendaire du pouvoir acté à l'instar d'une propriété privée, se sont rebiffés et commencent à trouver que l'on a trop vite enterré le chef d'orchestre réel et ses capacités à contrôler le processus ! Ils désertent, un à un, de manière insidieuse et sournoise le clan présidentiel et font une moubayaâ, à leur mentor originel en dévoilant leur carte véritable (comme au jeu appelé el-bazga).
Alors que les éclaireurs de l'ingénierie de la fraude commencent à montrer le bout du nez de leur progiciel, entraînant la dénonciation de tous les lièvres-candidats, à longueur de meetings, il devient de plus en plus évident que sans pilote, le vol risquait d'atterrir là où personne ne l'attendait, en des contrées imprévues, à savoir le blocage institutionnel actuel !
L'amateurisme des équipes présidentielles, enrôlées de gré ou de force, leur manque de conviction, de vision, de stratégie, d'organisation, d'enthousiasme, de professionnalisme, d'autorité et de crédibilité mobilisatrice, ont fini par démobiliser les troupes et jeter la suspicion et le doute sur la véracité de la partition qui se joue presque à huis clos, sauf pour les spectateurs patentés. A partir de ce moment-là, les termes d'un modus vivendi griffonnés sur un parchemin virtuel n'attendent donc que le moment idoine pour être transgressés par tous ses signataires, sans exception aucune, chacun retrouvant intacts ses instincts grégaires et ses propres moyens de sauver sa tête… «Sauve qui peut, le bateau prend l'eau !»
En effet, il ne faut pas oublier que dans le scénario originel, avant l'AVC qui a frappé le président sortant, le résultat final du scrutin avait été fixé, par le pouvoir, à un taux de participation de plus de 50% et une victoire au premier tour du président sortant, avec un taux supérieur à 80%, gratifiant respectivement M. Belaïd de 8%, L. Hanoune de 6%, A. Benflis de 4% et le reste réparti entre les quatre autres «sanafirs», scénario à peu près semblable à celui de 2004 ! Ce n'est qu'à partir du moment où l'incapacité du président sortant à assumer ses charges s'est imposée comme une réalité objective incontournable et que sa succession par son propre frère, ne faisant pas consensus, fut refusée, que le consensus au sommet du pouvoir a implosé. Il va entraîner une bataille rangée des clans au pouvoir sur la place publique, avec ses retombées nationales et internationales.
En effet, il faut, cependant, observer qu'au-delà de l'état de santé du président sortant, force est de constater, à cet endroit, que seules deux réunions du Conseil des ministres se sont tenues en deux ans, qu'un seul discours à la nation (Sétif) a été prononcé par le Président depuis plus de trois ans, et plus aucune visite présidentielle à l'intérieur du pays n'a été effectuée. Les seules visites, au niveau international, sont celles médicales tenues secrètes pour les Algériens seulement.
En outre, le président sortant n'assiste plus aux cérémonies officielles nationales (5 Juillet, 1er Novembre) et religieuses (les Aïd, entre autres) et internationales (ONU, UA, Ligue arabe) et ne reçoit, qu'avec un strict minimum, les responsables nationaux et surtout étrangers, et en particulier les ambassadeurs. En somme, toute l'activité présidentielle décisionnelle est sous-traitée… A qui exactement ?
Ne pouvant plus revenir en arrière par rapport aux échéances de lancement du processus électoral, le clan présidentiel s'est retrouvé piégé par sa propre stratégie, entièrement construite sur une volonté de «passage en force». Coupé des réalités sociales et ne disposant pas de relais fiables et d'éléments probants du pouls de la «vox populi», il s'en est remis aux seuls zélateurs du pouvoir qui l'ont pollué, en l'alimentant de rapports lénifiants et de comptes-rendus tronqués sur l'acceptation populaire du quatrième mandat.
Le grain de sable dans l'ensemble de cette mécanique bien huilée se trouve dans la sortie médiatique de M. Hamrouche qui, prenant acte du fait que le président sortant, ne s'est jamais senti, à juste titre d'ailleurs, engagé vis-à-vis de l'électorat populaire mais seulement vis-à-vis de ceux qui lui ont fait appel en 1999 et qui lui ont assuré quatre mandats consécutifs, s'adresse, dès lors, à l'institution militaire pour qu'elle aide «le pays à sortir de l'impasse» dans laquelle il se trouve et qui conduit à un risque majeur.
En s'adressant à ceux qui l'ont ramené, M. Hamrouche vise juste, tout en évitant le piège de l'élection présidentielle et celui virtuel du poste de vice-président de la République. Il affiche clairement les données du débat qui sont, plus que jamais, la mobilisation de toutes les forces patriotiques, pour mettre en œuvre les conditions de préparation d'un changement de système, d'une manière consensuelle et sans exclusif, dans la paix sociale, l'ordre et la discipline.
Enfonçant le clou, pour dissiper les malentendus, induits par cette logique, nourri par une connaissance profonde du système et une vision stratégique à moyen et long termes, entièrement vouée à sortir le pays d'une tragédie certaine, ce dernier affirme, en direction du pouvoir, qu'«il ne faut pas qu'ils sentent qu'ils vont perdre quelque chose. Nous ne sommes pas en train de juger leur bilan. On est à la recherche d'une issue pour sauver l'essentiel, à savoir notre identité, notre indépendance et notre sécurité».
Dès lors, il cite directement le nom des trois seuls acteurs déterminants, sans hiérarchiser et les met face à leurs responsabilités historiques, ainsi que vis-à-vis du peuple tout entier, au cas où la solution par la violence est retenue, avec son bain de sang inévitable. Qui sera tenu pour responsable du sang des Algériens qui ne manquera pas de couler, au cas où un processus consensuel de changement de système n'est pas mis en œuvre, sans délai et sans exclusif, après la désignation élective du 17 avril 2014, semble-t-il clamer ?
C'est l'acte de naissance d'un concept sociopolitique qui prend corps, dans la société algérienne, à savoir celui du «transitionisme». L'appel à une période de transition, qui se fait de plus en plus pressant, se nourrit des résultats réels de la campagne électorale, proprement dite, qui ont clairement désigné l'abstention comme large vainqueur de cette élection.
Sa période sera-t-elle de courte ou de longue durée, sera-t-elle initiée dans le cadre d'un consensus interne ou proviendra-t-elle de l'étranger, par qui sera-t-elle organisée, quelles en seront les acteurs (27) ? Qui devra la garantir (28) ? Le débat s'avère âpre et difficile mais il a le mérite de clarifier la situation et d'être porteur d'espoir pour une sortie pacifique de l'impasse actuelle. A l'évidence, l'idée selon laquelle l'instauration d'une période de transition, après la désignation élective du 17 avril 2014, ne peut provenir que de l'étranger, et notamment du couple franco-américain, fait son chemin.
Faut-il faire appel aux puissances étrangères, sous la forme d'un «droit d'ingérence démocratique» (29) pour obliger le clan (également appelé le groupe des «07»), vainqueur contesté de la présidentielle, à réformer sa gouvernance politique avant que notre pays ne sombre dans le chaos ? L'analyse des différentes propositions (30) nous permet de recenser deux grandes tendances, à travers celle que l'on pourrait qualifier de «patriotico-nationaliste», au sens littéral du terme et celle «interventionniste», qui considère que la mondialisation des relations internationales fera agir, in fine, son «effet rabot».
La fausse solution médiane, qui consiste à un retour de L. Zeroual (31), qui revient, de proche en proche, depuis plusieurs années déjà, paraît irréaliste, sauf pour le clan (32) qui la soutient. En effet, les nostalgiques de l'ex-Président considèrent que c'est la moins mauvaise solution comme, rappelons-nous, le général à la retraite K. Nezzar avait considéré, il y a quelques années, qu'A. Bouteflika était le «moins mauvais des candidats», après l'avoir traité de «canasson».
Il porte la responsabilité d'avoir inscrit, de cette manière, notre pays dans la médiocrité, puisque ce dernier a été choisi parmi le lot des médiocres. Les résultats de cette erreur stratégique d'analyse prospective, nous les vivons aujourd'hui en direct, sans que les responsables de cette situation ne prennent une part quelconque de responsabilité, comme le déclare, à juste titre, une forte personnalité de la révolution : «Que ceux qui ont pris la responsabilité historique de le ramener, prennent celle de le persuader de se retirer ! »
M. Hamrouche récuse la proposition qui consiste à attendre quelque chose d'en haut ou d'ailleurs et lui substitue le raccourci de l'institution militaire algérienne, plutôt que celui d'une intervention étrangère, d'où qu'elle vienne. «En mon âme et conscience, il n'y a que l'armée qui peut faire quelque chose», déclare-t-il, expliquant que «d'une manière directe ou indirecte, elle est la gardienne de notre identité nationale et l'incarnation du projet d'un Etat démocratique fort.
L'armée algérienne est légitime par son histoire et par sa composante humaine… sans mettre en équivalence la légitimité citoyenne et celle de l'armée, encore moins substituer cette dernière à la légitimité populaire». Comment vont s'articuler ses différentes initiatives après le dépôt, à Alger, de la feuille de route du nouveau chef de la diplomatie américaine, il y a quelques mois ? (À suivre)


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