La formation du Mouloudia de Béjaïa a réalisé une excellente opération, samedi dernier, en s'offrant le coleader et récent champion d'Afrique, l'Entente de Sétif, avec une belle victoire «avec l'art et la manière», en match choc de la 21e journée du championnat de la Ligue 1, confortant sa position de leader. Le MOB, seul en tête du classement, avec trois point d'avance sur son poursuivant et adversaire du jour, l'ESS, à neuf journées du baisser de rideau sur le championnat de Ligue 1. Une précieuse et importante victoire qui fait rêver les Crabes du titre, se mettant même dans la peau du champion. Face à cette joie, le patron du MOB, Boubekeur Ikhlef tente tant bien que mal de tempérer les ardeurs, évitant de sombrer dans l'euphorie démesurée. «On a réalisé un excellent match face au champion d'Afrique, à qui on a réservé un chaleureux accueil après sa consécration en Super-coupe. L'empoignade a été à la hauteur de ce choc entre les deux coleaders, et notre équipe a sorti le grand match, avec à la clé une victoire avec l'art et la manière», a déclaré fièrement le président du MOB. Et de préciser : «Face aux ténors du championnat, notre équipe a toujours sorti le grand match.» Bien lancé en championnat avec un titre qui se profile à l'horizon, le premier responsable des Crabes demeure serein et pragmatique. «Au MOB, on gère match par match. Il est vrai qu'on est leader avec trois points d'avance. Mais il reste 9 journées, donc il serait précoce de parler de titre. Il ne faut pas oublier qu'on est en train de faire notre apprentissage parmi l'élite, puisque c'est seulement notre deuxième saison en Ligue 1. On n'a pas encore cette culture des titres, et pour cette raison, il serait donc judicieux que notre objectif ne soit pas démesuré. Il était question de terminer parmi les cinq premiers, désormais on peut se permettre de viser une place sur le podium», estime Ikhlef. La médaille et son revers La santé sportive du MOB, qui caracole en tête du classement du championnat de la L1 et est qualifié aux quarts de finale, ne reflète pas la situation d'un club qui connaît des difficultés sur le plan financier. Un paradoxe qui diminue en rien la volonté de l'équipe et de l'encadrement, technique et administratif du MOB à réussir sa deuxième saison parmi l'élite. «L'apport financier dont bénéficie le club actuellement est dérisoire par rapport aux résultats et surtout aux ambitions. Le club survit grâce à quelques sponsors et à l'apport personnel des dirigeants. Béjaïa est un pôle industriel important du pays et elle regorge d'industriels. Malheureusement, force est de constater que cette bonne santé sportive du club n'attire pas pour autant les industriels de la région. Un seul gros opérateur s'est manifesté récemment pour apporter sa contribution à l'édifice, mais cela demeure insuffisant au vue des capacités de notre région», regrette Ikhlef. Ce dernier ne manque pas de lancer un appel aux autorités locales et plus précisément à l'APC de Béjaïa dont la dernière subvention allouée au club et refusée par la direction, était jugée en deçà des attentes et des résultats exceptionnels du club, comme nous l'a expliqué le président du MOB. «L'APC de Béjaïa est un de nos partenaires. On a été un peu déçus par le montant de la subvention qu'ils devaient nous allouer, qui n'est pas à la mesure de nos résultats. Néanmoins, les responsables de l'APC nous ont promis de la revoir à la hausse et on leur fait entièrement confiance», espère Ikhlef. Et de conclure : «On reste malgré tout concentrés sur notre parcours sportif où notre objectif est de faire honneur à la région et à toute la Kabylie.»
