La sauvegarde de l'environnement ne saurait se faire par des semblants de décisions qui ne concordent avec aucune réalité. Ce genre de démarche s'associe généralement avec la pratique qui consiste à travestir les pires dévastations par de fausses et erronées dispositions qui, plus est, ne trouvent aucun terrain d'application. Or, la sauvegarde du cadre de vie des citoyens et leur environnement ne peut être gérée par de telles tromperies. Pour paraître travailleur et sérieux auprès de leur hiérarchie, certains responsables d'APC ont mis en œuvre un plan pour le tri sélectif. Chose qui est positive. Des cités à forte densité démographique ont été, en application de ce plan, équipées par des bacs à ordures appelés «bacs intelligents». Après quelque temps, il s'est avéré que l'installation de ces bacs à ordures est une simple formalité qui n'a d'incidence aucune sur la masse de travail dont sont redevables les élus locaux. La décision de mettre en œuvre le dispositif a été prise dans les bureaux du ministère de l'Environnement. Transmise aux exécuteurs, elle se mue en corvée dépourvue de tout engagement. Pour paraître donc appliqués et laborieux, les responsables des APC chargés de la sauvegarde de l'environnement et de l'amélioration du cadre de vie des citoyens ont installé ce matériel dans les espaces communs des cités, sans en assurer ni la surveillance ni la sensibilisation des citoyens quant à leur utilisation. C'est donc une simple formalité. L'important pour ces responsables, ce n'est pas l'impact produit par «le tri sélectif» sur le cadre de vie des administrés, mais d'envoyer périodiquement des statistiques à leur tutelle. C'est une abstraction magique que de transformer une besogne concrète en chiffres qui, en réalité, sont vides de substance. Il est vrai que les collectivités locales sont dépassées par le volume important de travail, d'où la nécessité de commencer par sensibiliser les élus locaux en premier. Ils doivent inclure dans le travail qui est le leur ce volet qui est d'une importance capitale. Tout compte fait, si ces élus locaux n'accordent pas d'importance à ce genre d'initiative, le citoyen n'en sera qu'affranchi des obligations qui en découlent. L'hygiène est avant tout une question de conscience citoyenne et de civisme. Tant que les responsables des APC seront animés par d'autres motivations, notamment celles ayant trait à leurs propres intérêts, ils ne donneront certainement pas l'importance qu'il faut à l'hygiène.