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Déchets plastiques en méditerranée : au-delà du constat, quelles solutions ?
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Publié dans El Watan le 23 - 03 - 2015

250 milliards de microplastiques en Méditerranée. 80% des eaux usées jetées dans la mer sans traitement. 46 000 plastiques sur un rayon de 2,5 km sur 30 m de profondeur. Un million d'oiseaux et 100 000 mammifères marins sont tués chaque année par les déchets aquatiques…
Ce ne sont que quelques résultats des études scientifiques menées jusqu'ici sur l'état des lieux en Méditerranée. Partant d'un constat amer, la situation en mer Méditerranée est des plus inquiétantes. L'ampleur de la pollution a touché même les fonds marins.
Son impact négatif sur les écosystèmes, les ressources marines, la qualité des eaux et la santé des populations se fait sentir de plus en plus. Elle est la mer la plus polluée du monde. Le problème s'avère encore plus complexe lorsqu'on essaie de faire face à cette pollution.
A l'origine, le plastique est un produit de l'activité humaine. Sa présence dans le milieu marin implique toute une chaîne d'acteurs : producteurs, distributeurs, consommateurs, etc. Sommes-nous en train de lutter contre nous-mêmes ? «Nous sommes très loin. Nous n'arrivons pas à comprendre le problème à la base. Il y a un malentendu dans les médias sur les réelles infos relatives à la provenance des déchets.
Ce n'est pas facile de savoir. Nous disposons d'un stock de solutions, mais, sont-elles les bonnes ? Il est impossible de nettoyer les fonds marins, il faut évaluer les solutions et sensibiliser les populations», a déclaré le docteur Thomais Vlachogianni, militante écologique grecque, représentante du Bureau méditerranéen d'information sur l'environnement, la culture et le développement durable regroupant plus de 130 ONG. «Il faut d'abord la définir, la comprendre, puis chercher des solutions et les mettre en œuvre.»
En ces termes, elle propose une autre approche pour s'engager dans une lutte contre la pollution. Pour cette scientifique et militante, «les outils juridiques de lutte contre la pollution existent, mais c'est aux gouvernements de les appliquer».
Dans le but de proposer des solutions qui doivent s'attaquer aux causes réelles et profondes du problème de la pollution, une conférence internationale s'est tenue dans la principauté de Monaco les 10 et 11 mars. La rencontre était organisée conjointement par les fondations Prince Albert II de Monaco, Mava, Surfrider Foundation Europe et Tara Expédition.
El Watan a participé à l'événement en tant que partenaire média. Une forte participation de représentants des pays de la Méditerranée : scientifiques, ONG environnementales et hommes politiques. Avec beaucoup de réalisme et de pragmatisme, les débats étaient riches et constructifs.
Les solutions sont à chercher en amont, tout en s'appuyant sur des initiatives positives et innovantes. Le tout via une approche intégrée et coordonnée entre les différents acteurs de la société civile, du monde économique et des institutions politiques. Mais à quel niveau agir ? C'est la question qui a suscité un débat houleux et des divergences. Il a été question aussi d'identification des zones de blocage.
«On ne parle que du business, l'environnement est exclu. C'est la mafia économique qui décide. Il faut faire des pressions sur les politiques afin de prendre au sérieux le danger qui guette la Méditerranée», a tonné Paul Abi Rached, président de l'association Terre Liban, qui renvoie la balle dans le camp des industriels. «Pour engager un changement, nous devons revoir notre culture de la consommation», a affirmé Daniella Russo, cofondatrice de la Coalition contre la pollution en plastique.
Pour elle, les entreprises ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles ne cherchent que le gain. Elle propose donc d'investir dans l'innovation. Plus exactement dans l'innovation qui perturbe le statu quo. En outre, elle appelle à plus de concertation au lieu de la confrontation avec les industriels : «Il y a une prise de conscience des industriels qui commence à voir le jour. Il n'est plus de l'intérêt des entreprises industrielles de continuer dans une démarche tant décriée.»
La gestion des déchets fait défaut
90% des plastiques trouvés en mer sont d'origine tellurique. Ce qui prouve que la gestion des déchets dans les pays des deux rives de la Méditerranée fait défaut. «La situation est grave en Méditerranée, sauf qu'on n'en parle pas. La gestion des déchets sur le pourtour de la Méditerranée est catastrophique», lance encore Paul Abi Rached. A défaut d'une politique commune aux pays riverains de la Méditerranée, la pollution continuera à faire des dégâts. L'orateur a responsabilisé beaucoup plus l'Europe.
Selon lui, la majorité des produits en plastique proviennent du continent européen. «Il faire faire des pressions sur les politiques, les responsabiliser. Ainsi que d'aider le consommateur à s'en débarrasser des déchets», conclut-il.
«On peut faire ces pressions sur les gouvernements, mais il faut essayer de changer la culture et le caractère de consommation, et ce, pour la bonne cause. Nous devons aussi trouver des solutions durables», a déclaré Habib El Habr, directeur et représentant du Bureau régional du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) pour l'Asie occidentale, tout en expliquant le rôle important du citoyen dans le changement une fois le pouvoir entre ses mains.
Les industriels s'impliquent
«Le plastique ne sera plus un déchet, mais une ressource, surtout avec la raréfaction de la matière première.» Telle est la solution que propose le groupe industriel Véolia. «Nous voulons donner une valeur au plastique via l'industrie de la transformation.» Cependant, cette option a été contredite, car le recyclage ne concerne que 10% du plastique produit. Même chose pour le bioplastique, qui «n'est pas la panacée. Il peut apporter une solution, mais pas toute la solution, car ce matériau a besoin d'un ensemble de conditions pour sa dégradation», rétorque l'universitaire Stéphane Bruzaud.
Les Scandinaves proposent tout simplement un retour au papier pour réduire progressivement l'usage du plastique. «C'est un nouveau papier développé avec une technologie de pointe. Il est flexible, étirable et biodégradable. Il ouvrira de nouvelles perspectives. Seulement, il faut permettre aux consommateurs de piloter ce changement», propose Henrik Essén, vice-président principal communication et durabilité de l'entreprise suédoise BillerudKorsnäs.
Cependant, plusieurs intervenants ont évoqué le problème de la déforestation qui résultera de l'usage du papier à grande échelle. La réponse du représentant de Billerud Korsnäs est simple : replanter des arbres à place de ceux coupés. Le mot de la clôture de la conférence de Monaco a été donné à Son Altesse le prince Albert II de Monaco, qui a insisté sur la multiplication des initiatives pour faire face au péril qui menace la Méditerranée, ainsi que la mise en place de solutions techniques pour sortir de l'économie carbonée. La conférence s'est soldée par une déclaration dont les recommandations seront transmises au sommet du G7 qui aura lieu en Allemagne.


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