Les médias britanniques ne lâchent pas le Qatar, pays auquel la FIFA a confié l'organisation de la Coupe du monde 2022 au détriment de l'Angleterre, lors du vote effectué en décembre 2010. Dans son édition d'hier, le Daily Mail a publié une liste de dirigeants de la FIFA et d'autres confédérations qui auraient bénéficié d'importantes sommes d'argent offertes par le Qatari Mohamed Bin Hemmam, à l'époque membre du comité exécutif de la FIFA et préident de la Confédération asiatique de football (AFC), pour favoriser le vote de membres de l'exécutif de la FIFA en faveur de l'émirat gazier. Le Daily Mail écrit : «Le gouvernement du Qatar a versé plus de 17 milliards de livres sterling en pots-de-vin à des dirigeants de la FIFA et des représentants d'Etats afin que le Qatar puisse obtenir l'organisation de la Coupe du monde 2022.» Le Français Michel Platini, président de l'UEFA et membre du comité exécutif de la FIFA, figure en tête de liste des dirigeants qui ont empoché de l'argent pour aider le Qatar à organiser le Mondial 2022. Le journal britannique indique qu'«en contrepartie du grand rôle qu'il (Platini) a joué, il a fait bénéficier son pays de la générosité du Qatar qui a acheté à la France des Airbus pour 14,72 milliards de livres sterling ainsi que les droits de retransmission des matchs de la Ligue 1». Une enquête de Canal+ a mis en évidence le rôle capital joué par l'ancien joueur de l'équipe de France dans le vote, en décembre 2010. Il était présent à l'Elysée lors de la rencontre entre Sarkozy et l'émir du Qatar, à l'issue de laquelle la France avait fait le choix de soutenir la candidature qatarie en échange de juteux contrats. Pour rappel, le fils de Michel Platini occupe un poste important dans une société qatarie. Le Daily Mail a épinglé deux autres dirigeants de la FIFA : l'Uruguayen Loboz et le Thaïlandais Makudi ont perçu, respectivement, 1,33 et 1,23 milliard de livres sterling pour voter Qatar. Ces montants représentent la facture des contrats juteux qu'ils ont «arrachés». L'Espagnol Angel Maria Vilar a gonflé le compte en banque du FC Barcelone de 150 millions de livres sterling à la faveur de la signature d'un contrat entre le club catalan et une compagnie aérienne qatarie. Comme toujours, des dirigeants africains sont accusés d'avoir empoché de l'argent en contrepartie de leur voix. Le président de la CAF, Issa Hayatou, et l'Ivoirien Jacques Anouma, à l'époque membre du comité exécutif de la FIFA, auraient touché 1,5 million de dollars de la part d'une personnalité qatarie qui s'est rendue en janvier 2010 à Luanda (Angola) pour les convaincre de voter Qatar. Un troisième dirigeant de la CAF, lui aussi membre de l'exécutif de la FIFA, aurait bénéficié des mêmes largesses de l'hôte de la CAF. Le rapport Garcia, juge américain qui a enquêté sur la présumée corruption lors du vote de décembre 2010, a indiqué qu'une des personnes auditionnées lors de son enquête, une femme répondant au nom d'Elmajeed, qui faisait partie du staff qatari, a confirmé que trois dignitaires de la CAF ont négocié leur voix en contrepartie de 1,5 million de dollars. De gros soupçons pèsent sur l'Egyptien Hani Abo Rida. Le dossier Qatar 2022 est loin d'être clos.