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«Les diplômés de l'université ont joué un rôle-clé dans l'éveil de la société algérienne»
Farid Cherbal. enseignant-chercheur à l'USTHB
Publié dans El Watan le 04 - 06 - 2015

Le mouvement des travailleurs contractuels (collectifs autonomes ou comités des contractuels), notamment celui des enseignants, mobilise parfois plus que les syndicats agréés. Comment expliquer ce paradoxe ?
Il faut commencer par rappeler que ces mouvements des travailleurs contractuels sont apparus en premier au niveau de l'Education nationale. Les enseignants contractuels des années 1990 et du début des années 2000 vont se structurer dans la Coordination nationale des enseignants contractuels (CNEC).
La CNEC organisera un ensemble d'actions de protestation à partir de 2008 qui vont aboutir au recrutement dans des postes permanents d'un grand nombre d'enseignants contractuels. Le mouvement des enseignants du CNEC a été le capteur social qui a alerté en premier la société algérienne sur les dangers du travail précaire et l'arrivée du CDD (contrat à durée déterminée) dans le marché de l'emploi en Algérie (aussi bien dans la Fonction publique que dans le secteur économique).
En fait, ce sont les réformes libérales entamées par les pouvoirs publics à partir de 1994 dans la cadre du Plan d'ajustement structurel (PAS) du FMI qui vont faire rentrer le CDD dans le marché de l'emploi en Algérie. Par exemple, la majorité des jeunes diplômés de l'université dans les années 2000 n'auront plus la chance comme leurs aînés des années 1970 et 1980 d'avoir un premier emploi permanent juste à leur sortie de l'université. La grande mobilisation des enseignants contractuels peut s'expliquer aussi par une «identité générationnelle», qu'on retrouvera à partir des années 2011-2012 chez les militants de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC).
La majorité des enseignants contractuels et des militants de la CNDCC a suivi le système classique de l'enseignement supérieur (DES, licence de 4 ans et diplôme d'ingénieur), utilise les réseaux sociaux d'internet pour communiquer, et a réinventé une solidarité syndicale, sociale et des nouvelles formes de lutte que le mouvement syndical autonome corporatiste a perdues.
Ces mouvements sont également caractérisés par des revendications qui aboutissent à chaque fois. Alors que certains mouvements menés par des syndicats agréés se sont terminés en queue de poisson. Quelles sont les raisons qui font aboutir à chaque fois les mouvements des travailleurs contractuels ?
Non, on ne peut pas dire que toutes les revendications des travailleurs contractuels (dans la Fonction publique et dans le secteur économique) en Algérie ont abouti. Sinon, nous n'aurions pas eu la naissance dans les années 2011-2012 du mouvement national des chômeurs qui est regroupé dans la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC).
Il faut préciser que la CNDDC qui regroupe des diplômés de l'université de toutes les disciplines a joué, à mon avis, aussi un rôle-clé dans l'éveil de la société algérienne aux nouvelles questions du chômage des jeunes diplômés, de l'inégalité à l'accès à l'emploi, de la problématique de la création de l'emploi générateur de richesse et de bien-être pour la société, du travail précaire …
Il ne faut pas, à mon avis, sous-estimer les acquis décisifs du mouvement syndical autonome corporatiste algérien depuis sa naissance en 1989, particulièrement dans le secteur de la Fonction publique en ce qui concerne le statut de la Fonction publique, les statuts spécifiques, les salaires, le logement, les libertés syndicales…
Il faut aussi rappeler que des syndicats autonomes qui ont une ligne syndicale démocratique et revendicative comme le syndicat SNAPAP historique (présidé par Rachid Malaoui), le CLA (Conseil des lycées d'Algérie), le SESS (Syndicat des enseignants du supérieur solidaires, un syndicat qui attend son récépissé d'enregistrement depuis 2012) ont toujours montré une grande solidarité syndicale et sociale avec les divers mouvements des travailleurs contractuels et la CNDCC.
Les travailleurs, dans le cadre du pré-emploi de différents secteurs (secteur des communes, santé, éducation…), s'organisent et ne cessent de réclamer des postes permanents. Comment voyez-vous l'avenir de ces différents mouvements ?
Le mouvement des travailleurs contractuels (dans la Fonction publique et dans le secteur économique) dans l'Algérie de 2015 montre avant tout l'échec cuisant des réformes économiques néolibérales initiées en 1994 dans la cadre du PAS du FMI. Il pose aussi une question fondamentale sur la nature du projet économique et social de la société algérienne du XXIe siècle.
A mon avis, seul un projet politique et économique souverain (selon la définition de l'économiste et grand militant des droits politiques et sociaux des peuples, Samir Amin) permettra à notre pays de rétablir les espérances politiques, sociales et économiques pour toute la société.


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