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«La subvention n'est plus en adéquation avec l'économie d'aujourd'hui»
Dr Mohamed Saïd Beghoul .Consultant en pétrole et gaz
Publié dans El Watan le 08 - 06 - 2015

La question des subventions revient souvent sur le tapis ces derniers temps. S'agissant du secteur de l'énergie, une telle option est-elle encore justifiable ou appropriée ?
Pour bien répondre à cette question, voyons d'abord en quoi consiste une subvention. Dans un pays comme le nôtre, une subvention est une assistance matérielle ou financière, sans contrepartie, puisée dans les fonds publics et accordée par l'Etat à une personne physique ou morale afin que cette dernière puisse s'autoriser le prix élevé d'un produit ou d'un service.
Des subventions fiscales pour les entreprises contribuant au développement socio-économique du pays pourraient s'inscrire dans ce cadre. La question de lever les subventions est toujours présente dans les esprits, mais dans le secteur de l'énergie on la sort du placard pour la remettre, comme vous le dites, sur le tapis à chaque fois que le prix du baril de pétrole chute, comme c'est le cas depuis une année.
Pour des produits de première nécessité (lait, sucre, café...), le subventionnement pourrait se justifier, mais pour un pays pétro-gazier, avec des prix de l'énergie parmi les plus bas au monde, le taux de subvention, voire la subvention en elle-même n'est plus en adéquation avec l'économie d'aujourd'hui.
Les prix bas sont anticoncurrentiels et empêchent les groupes pétroliers internationaux, comme Total par exemple, de faire de la distribution des carburants en Algérie, alors que le pays est sur le point de décrocher sa carte de mondialiste avec l'OMC.
Si les subventions énergétiques devaient être revues ou supprimées, cela devrait-il se faire selon quels types d'énergies (carburants, électricité, gaz) ou les types de consommateurs (industriels, particuliers...) ?
Revoir ou supprimer des subventions énergétiques, cela doit se faire de façon à corréler le prix du produit à la consommation à celui de la matière première, chose qui n'existe pas encore en Algérie alors que toutes ses énergies proviennent du pétrole et du gaz et leurs prix sur le marché mondial sont en général indexés. Nous assistons déjà à une sorte de subvention discriminatoire, non indexée, dont le taux varie selon le type d'énergie et du consommateur.
Les prix, qui sont fixés par décrets exécutifs, sont en moyenne de 21 à 23 DA le litre d'essence et 780 DA les 1000 m3 de gaz pour le public. Ce qui correspond à environ 40-50 dollars le baril d'essence et à une moyenne de 0.4 dollars le million BTU pour le gaz (un million BTU- British Thermal Unit - correspond à 28 m3 de gaz).
On voit que le particulier algérien consomme un produit raffiné deux fois moins cher que le pétrole brut, à 100 dollars le baril, et un gaz 10 fois moins cher que le gaz de schiste américain, et 25 fois moins cher que le gaz algérien vendu en Europe.
Il n'y a aucune corrélation entre les prix. L'industriel algérien paye, lui, 1560 DA les 1000 m3 de gaz, soit un prix 2 fois plus élevé que celui appliqué aux particuliers. Mais pour un même prix sur le marché mondial, les consommateurs étant égaux face aux taux des taxes, ils devraient être égaux devant leur porte-monnaie.
Peut-on imaginer un système dans lequel la consommation de l'énergie serait à son prix coûtant, mais sans que les couches les plus vulnérables de la société ne soient touchées ? Les industriels par exemple doivent-ils payer l'énergie à son prix réel ?
C'est très difficile à imaginer. Prenons l'exemple du carburant essence super qui coûte environ 22 DA le litre à la pompe. Si nous supposons, à titre indicatif, que le prix du même produit en France, qui est de 2 dollars le litre, est un prix coûtant, à ce prix le plein d'essence en Algérie coûterait dans les 7500 à 8000 DA, soit environ la moitié du salaire minimal. Il est certain que non seulement cela va faire très mal aux petites bourses, mais aussi à la majorité des Algériens si l'on sait que leurs salaires sont considérés parmi les plus bas au monde.
Les industriels, eux, ont tous les moyens de se faire soigner en faisant payer le consommateur, leur client, le citoyen.
L'augmentation de la consommation énergétique dans notre pays est beaucoup plus encouragée par les prix bas que par la poussée démographique.
L'Algérie est le 4e consommateur d'énergie en Afrique avec l'équivalent d'un peu plus d'une tonne équivalent pétrole (1.15 Tep) par habitant et par an, derrière l'Afrique du Sud (2.8 Tep), la Libye (2.18 Tep) et le Gabon (1.25 Tep). Si le pays se prépare à la mondialisation et à la rationalisation de la consommation énergétique, c'est l'heure de commencer à rompre avec le gaspillage qui n'a que trop duré. Il n'y a pas de plus propices périodes que celles des crises pétrolières pour annoncer la couleur, mais il y a lieu de préparer d'abord les esprits.


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