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Economie pétrolière : Le GNL/16 va-t-il mettre fin à la polémique sur les prix de l'énergie ?
Publié dans El Watan le 30 - 03 - 2010

Une possible unification et l'indexation du prix du gaz sur le prix du kilowatt électrique est discutable au GNL/16. Le gaz est moins cher que le pétrole à même équivalent énergétique, mais les courbes de prix suivent exactement les mêmes évolutions.
Avec un prix du pétrole par exemple à 41 dollars le baril et un prix du gaz à 7 dollars le British Thermal Unit, l'écart entre les deux est de 12.4 dollars par tonne équivalent pétrole (Tep). Le British Thermal Unit (Btu, BTU) est une unité d'énergie anglo-saxonne qui est définie par la quantité de chaleur nécessaire pour élever la température d'une livre anglaise d'eau d'un degré Fahrenheit. Cette unité de chaleur commune pour tous les combustibles est convertible en kilowatt. Fournisseurs et clients remettent aujourd'hui en question la nature des contrats de livraison à long terme. La durée devrait, selon eux, être nettement réduite (au maximum deux à quatre ans), et la partie ToP devrait correspondre aux besoins effectifs de l'acheteur, et non plus à une quantité de référence fixée à l'avance. Ils souhaitent, par ailleurs, voir disparaître les clauses de reconduction tacites des contrats. Par ailleurs, selon l'Office fédéral allemand des cartels, l'indexation du prix du gaz naturel sur le pétrole favorise le renchérissement des deux énergies et empêche l'apparition d'un marché libre du gaz, tel qu'il est souhaité par l'UE. Les arguments suivants sont avancés : à mesure de la diminution des réserves pétrolières, le prix du pétrole continuera à augmenter normalement sans la complicité des Etats. Or, en ce qui concerne le gaz, les réserves sont nettement plus importantes et dureront bien plus longtemps. Par le biais de l'indexation des prix, la perspective d'une pénurie prochaine du pétrole a donc pour effet de pousser le prix du gaz naturel à la hausse, même si ce dernier est encore suffisamment abondant.
Historique
Depuis le développement du gaz, c'est une énergie en forte concurrence avec d'autres énergies. La problématique est très liée à la physique, la livraison de gaz est une affaire de connexion de point à point : quand un gazoduc relie l'Algérie à l'Espagne, on ne peut pas vendre ce même produit aux Etats-Unis. Alors on a créé des formules pour corréler le prix du gaz au produit le plus concurrentiel, pour rendre le gaz compétitif. Le gaz est moins cher que le pétrole à même équivalent énergétique, c'est injuste pour un producteur, mais les courbes de prix suivent exactement les mêmes évolutions. Dans les contrats de long terme, il s'agit de formules glissantes sur 6 mois : on constate donc, d'une part, un amortissement de la volatilité du prix du baril de brut, car les formules se basent sur des moyennes et, d'autre part, un décalage temporel entre les prix du pétrole et du gaz. On imagine qu'un transfert de corrélation va avoir lieu : le prix du gaz ne sera plus corrélé au prix du pétrole, mais au prix de l'électricité, du fait de l'usage final du gaz qui concerne de plus en plus la production d'électricité. Notamment vis-à-vis des pays qui ont renoncé au nucléaire. Les contrats de long terme sont encore « obligés » d'indexer le prix du gaz sur celui du pétrole, puisqu'il faut que le gaz soit plus compétitif qu'une énergie substituable. Mais le GNL sera de plus en plus corrélé aux prix de l'électricité et les contrats de long terme vont basculer. De toute façon, gaz, pétrole et électricité sont très corrélés en termes de prix : les sous-jacents restent les mêmes. Jusqu'au milieu des années 1990, le gaz naturel servait surtout à se chauffer : il a été utilisé en Europe avant tout comme combustible de chauffage et pour la production de chaleur industrielle. En revanche, il n'était guère employé dans les centrales électriques. En l'espace d'une décennie, la part du gaz dans la production d'électricité dans les pays de l'UE est toutefois passée de 7% à 18% environ. Les spécialistes sont globalement d'avis que la demande mondiale de gaz, entraînée surtout par la production d'électricité, augmentera considérablement à moyen terme. En Europe, la transformation de gaz en électricité continuera à gagner en importance, face au charbon et à l'énergie nucléaire. Pour l'instant, la fixation des prix sur les deux marchés est très différente. Si de nombreux pays ont mis sur pied des bourses de l'électricité, il n'existe pour l'instant que peu de bourses du gaz. Mais à en croire l'Agence Internationale de l'Energie à Paris, on assiste à une convergence croissante des prix de gros du gaz et de l'électricité sur les marchés libéralisés. L'évolution historique des prix aux Etats-Unis montre que même en l'absence d'indexation, les prix du pétrole et du gaz fluctuent de manière plus ou moins parallèle. Depuis des décennies, le prix annuel moyen du gaz à la production aux USA (Wellhead Price) suit en effet avec un certain délai celui du pétrole (First Purchaser's Price). La même constatation est faite, à moyen terme, pour les cours du gaz et du pétrole sur le marché à terme de New York (NYMEX). L'expérience américaine montre qu'il existe un lien indirect entre les prix du gaz et du pétrole, qui s'explique surtout par la concurrence acharnée que se livrent les deux énergies. Il existe un lien similaire entre les prix du charbon et du pétrole ; il existe aussi un lien logique entre ces énergies et l'électricité produite par n'importe quelle source. Ainsi donc, les prix des différentes énergies tendent à se rapprocher, même en l'absence de dispositions contractuelles prévues à cet effet.
Le marché du GNL
Les contrats de vente Nous devons savoir qu'un marché unique du gaz n'existe pas, à la différence du marché du pétrole. Contrairement au baril de brut en effet, le gaz est surtout transporté par tuyau (gazoduc) ou sous forme liquide (GNL) non par bateau, un mode de transport coûteux. Le prix du gaz diffère de pays en pays : les tuyaux ne sont pas les mêmes, les contrats d'approvisionnement entre clients et fournisseurs non plus. En Europe continentale par exemple, le gaz est fourni par les pays producteurs principalement sur la base de contrats à long terme (20, 30 ans) avec la clause « Take or Pay ». Avec ce système, les acheteurs s'engagent à acheter et payer une quantité minimum de gaz (par exemple 80% du volume total commandé), quels que soient leurs besoins. Ces contrats à long terme donnent aux producteurs de gaz et aux exploitants de gazoducs la garantie qu'ils pourront écouler une quantité de gaz minimale, fixée à l'avance : de quoi assurer le financement des investissements lourds pour construire les infrastructures. Pour l'acheteur, ces contrats à long terme constituent aussi une garantie en termes de sécurité d'approvisionnement. Les clients et fournisseurs souhaitent que le coût du long terme soit juste. Le gaz est donc comparé à des produits d'échange qu'il peut remplacer, tels que le fioul, le mazout, le pétrole. La composition des paniers de produits hydrocarburés d'indexation diffère selon les types de contrats. Clauses de renégociation, dates, pénalités, délais de livraison permettent aussi de construire une certaine flexibilité pour fonctionner sur le long terme. L'adaptation a généralement lieu chaque trimestre ou chaque semestre, en vertu de clauses de droit privé qui sont tenues secrètes, tout comme les contrats de livraison. Les tarifs régulés de GDF Suez, appliqués aux consommateurs pour le gaz, sont revus tous les trois mois par exemple. « On regarde la variation du prix de l'indexation durant les six mois précédents, mais on décale d'un mois la mise en œuvre, le temps de faire les calculs et que la décision passe, après avis consultatif de la CRE auprès du gouvernement », explique une porte-parole de GDF-Suez. « Par exemple, pour les tarifs de janvier, on a fait la moyenne de l'évolution du prix de l'indexation de juin à fin novembre », précise-t-il. Fournisseurs et clients remettent aujourd'hui en question la nature des contrats de livraison à long terme. La durée devrait, selon eux, être nettement réduite (au maximum deux à quatre ans), et la partie TOP devrait correspondre aux besoins effectifs de l'acheteur, et non plus à une quantité de référence fixée à l'avance. Ils souhaitent aussi voir disparaître les clauses de reconduction tacites des contrats. Par ailleurs, selon l'Office fédéral allemand des cartels, l'indexation du prix du gaz naturel sur le pétrole favorise le renchérissement des deux énergies et empêche l'apparition d'un marché libre du gaz, tel qu'il est souhaité par l'UE. Les arguments suivants sont avancés : à mesure de la diminution des réserves pétrolières, le prix du pétrole continuera à augmenter. Or, en ce qui concerne le gaz, les réserves sont nettement plus importantes et dureront bien plus longtemps. Par le biais de l'indexation des prix, la perspective d'une pénurie prochaine du pétrole a donc pour effet de pousser le prix du gaz naturel à la hausse, même si ce dernier est encore suffisamment abondant. Et puis, les raisons historiques de l'indexation n'existent plus. Le marché des combustibles n'est plus dominé par le mazout et, dans la plupart des pays européens, on utilise dorénavant plus de gaz que de produits pétroliers pour le chauffage ou dans les centrales électriques, une tendance qui ne cesse de se confirmer. Néanmoins, la plupart des experts sont d'avis que les contrats d'approvisionnement à long terme continueront à jouer un rôle important, d'autant plus que Gazprom (Russie) et Sonatrach (Algérie) ne sont pas disposés à y renoncer. Ces contrats devront toutefois s'adapter à la nouvelle donne sur le marché du gaz, et notamment offrir une plus grande flexibilité. L'indexation du prix du gaz sur le pétrole a d'abord une origine historique. Lorsque le gaz naturel a été introduit en grandes quantités sur le marché européen à la fin des années 1960 et au début des années 1970, le mazout était le combustible le plus utilisé. Conscientes qu'en l'absence de dispositions de sauvegarde, le gaz naturel, une énergie « nouvelle », aurait du mal à s'affirmer face au mazout déjà solidement établi, les parties impliquées ont ancré le principe de l'indexation sur le prix du pétrole dans la plupart des contrats de livraison. Clause qui perdure aujourd'hui. Depuis quelques années, le marché du gaz naturel liquéfié (GNL) transporté par bateaux connaît une croissance très importante. « L'émergence d'un marché spot pour les cargaisons de GNL et sa croissance soutenue crée un potentiel croissant pour contrôler les prix », estiment les spécialistes qui prévoient ainsi que l'essor du commerce de gaz naturel liquéfié favorisera la concurrence gaz-gaz et que le prix de cette énergie se basera de plus en plus sur ses propres fondamentaux. L'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché européen du gaz (pays du bassin caspien, pays du Golfe, Egypte, Angola, etc.) attisera également la concurrence et réduira la dépendance par rapport au réseau actuel d'alimentation, ce qui sapera peu à peu la relation avec le prix du pétrole.
Une OPEP du gaz qui fait peur à l'Union européenne
L'Union européenne, appauvrie par son explosion démographique, composée de pays non nantis de ressources naturelles, rejetés par l'ex-URSS, constitue une menace sur la stabilité des prix de l'énergie, donc aussi sur le redressement de l'économie mondiale. Oui, l'Union européenne craint le gaz cher, et craint la nouvelle OPEP du gaz. Quarante-neuf ans après la création de l'OPEP, les douze pays exportateurs de gaz se sont réunis et se concertent pour décider de la création d'une organisation similaire marquante : le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), une organisation officielle ayant son siège au Qatar. Un tournant décisif dans les relations géostratégiques, telles que dessinées jusque-là. L'objectif premier du FPEG est de vouloir désindexer le plus rapidement possible le prix du gaz de celui du pétrole et de trouver un consensus afin de stabiliser le marché sur la base d'un prix « juste », acceptable pour les producteurs et pour les consommateurs, qui ne pourrait l'être que sur celui de l'électricité. Premier défenseur de la levée de l'indexation : la Russie qui estime que « les frais de prospection, de production et de transport de gaz augmentent », alors que les prix restent inchangés. Les pays membres restent néanmoins encore divisés. De son côté, l'Iran insiste pour que le cartel gazier fonctionne à l'instar de l'OPEP afin de fixer les quotas d'extraction du gaz, contribuant ainsi à la hausse des prix du combustible. Pour l'instant, la Russie préfère, quant à elle, considérer le cartel gazier comme une structure s'occupant de projets communs et de la création, entre autres, de réseaux de transport du gaz. Le Qatar, de son côté, ne fait qu'élaborer ses projets gaziers qui, tous, prévoient les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe. Si l'envie lui prenait de les limiter pour monter les prix, ses concurrents prendraient alors sa place. Enfin, l'Algérie, dont la position pragmatique reste toujours assez ambiguë, préfère privilégier actuellement une bonne entente avec les pays consommateurs, avec un prix « juste » permettant d'amortir le capital avancé extrêmement lourd et avoir un profit raisonnable.
Faudrait-il penser à un prix juste du GNL ?
Voilà que l'Union européenne n'est pas encore sortie de la guerre du gaz avec la Russie qu'elle se lance dans une autre guerre : celle du GNL. De fait, le contrôle du GNL devient l'enjeu de nouvelles confrontations en Europe entre la livraison du gaz par canalisation et celle sous forme de GNL. Mais les Européens ne sont pas seuls sur le marché du GNL en plein développement. Pour assurer l'intérêt général européen, il est fondamental d'encourager politiquement le développement du GNL et des infrastructures associées, mais aussi d'éviter « une guerre du GNL ». Il faudra donc trouver rapidement une voie politique et un consensus entre la nécessaire sécurité d'approvisionnement et le repli des intérêts nationaux. Assurer un dialogue réel et constructif avec les fournisseurs. Les raisons qui ont poussé l'Union européenne à opter pour le GNL sont de trois ordres. Tout d'abord technologique, car les progrès réalisés sur les coûts de transformation et de transport ont permis d'économiser 30% en vingt ans, au détriment d'un prix d'achat relativement bas pour le gaz de 2/3 par rapport à la tonne équivalent pétrole (Tep), ce qui pourrait justifier une grande marge de gain injustifiée que les pays exportateurs de gaz contestent. Ensuite, la tactique européenne consiste à : diversifier les points d'approvisionnement en gaz constitue une priorité majeure et le GNL favorise la limitation de la prédominance des fournisseurs gaziers historiques, tels que le russe Gazprom qui cherche à dominer le marché gazier mondial. Et enfin politique, car Bruxelles y a vu un vecteur de concurrence, fluidifiant le marché du gaz et offrant une source de gaz alternative et flexible aux nouveaux entrants. La plupart des grands pays en Europe ont intégré le GNL comme variable stratégique majeure, même si de grandes différences subsistent, avec une Espagne très présente et une Allemagne très absente. Mais malgré les progrès technologiques, les investissements à consentir, les risques à assumer et les contextes géopolitiques restent autant de barrières à l'entrée.
Les sociétés de services (utilities) sont pourtant en train de les franchir, car sans positions fortes sur l'amont, elles seront cantonnées à un second rôle, demeureront soumises à des prix d'approvisionnement moins compétitifs et perdront des opportunités de doper leur marge. L'Europe cherche à intégrer le marché atlantique De fait, le marché du GNL génère une confrontation inédite entre grandes compagnies pétrolières et utilities, jeu dans lequel les producteurs nationaux deviennent des acteurs à part entière. Là encore, un panorama des grands acteurs fait apparaître des différences importantes entre leurs origines nationales. Si la France et le Royaume-Uni disposent de groupes majeurs à la fois dans le pétrole et le GNL, ce n'est pas le cas de l'Allemagne qui reste absente des deux. Le développement du GNL a pour conséquence une convergence forte entre les marchés américain et européen, avec la création d'un véritable marché atlantique.
Les apôtres de la concurrence risquent toutefois d'être déçus : cette fluidification du marché n'aura pas d'impact spécialement positif sur l'évolution des prix pour les consommateurs finaux. En effet, le potentiel de valeur créé bénéficiera aux acteurs qui auront développé une base industrielle solide sur les deux continents et, in fine, une réelle capacité d'arbitrage entre les deux zones. Au-delà de cette première convergence, la mondialisation du marché du GNL sera complète dans quelques années avec le développement d'arbitrages entre les bassins Atlantique et Pacifique, favorisé par la dérégulation inévitable des marchés nationaux asiatiques. Les groupes européens vont devoir dynamiser leur présence en Asie, tout en renforçant significativement leurs moyens en Europe et aux Etats-Unis. La classe politique européenne n'a pas encore pris conscience du caractère indispensable de la consolidation des relations « énergétiques » entre l'Union et les grands fournisseurs mondiaux du gaz, la Russie, l'Algérie, l'Iran et le Qatar. Le GNL/16 est l'occasion attendue pour soulever la revalorisation du prix du GNL, en tenant compte du surcoût de la transformation et de la qualité raffinée du produit. Si les relations commerciales entre l'Algérie et l'Europe s'améliorent, l'industrie algérienne du GNL n'aura pas lieu d'exister. Nos gazoducs transméditerranéens, sous exploités à présent, seront largement suffisants pour évacuer toute notre production de gaz sur le marché européen.
L'auteur est : Expert en énergie


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