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«Nous avons l'obligation de faire 30% de localisation»
Gianluca Erbacci. vice-président d'Alstom pour la région Moyen-Orient/Afrique (MEA)
Publié dans El Watan le 22 - 06 - 2015

Alstom a inauguré récemment en Algérie l'usine Cital pour l'assemblage de tramway. On reproche à ce projet d'avoir un faible impact sur la sous-traitance local et l'emploi. Que répondez-vous à cette critique?
L'impact sur l'emploi n'est pas faible au contraire. Aujourd'hui Cital emploie plus 200 employés dont la moitié sont sur le site de Annaba avec l'assemblage des tramways et toute la chaine logistique. L'autre moitié fait de la maintenance pour les 98 trams qui sont en service entre Alger, Oran et Constantine.
Ce nombre évoluera quand la cadence des trams augmentera aussi. L'emploi augmentera aussi avec les contrats que nous aurons plus tard pour la maintenance des prochains trams qui seront en service à Sid Bel Abbes, Ouargla, Mostaganem et Sétif.
Pour ce qui concerne la sous-traitance, nous avons par contrat l'obligation de faire 30% de localisation. Nous avons sélectionné plusieurs fournisseurs locaux dont une trentaine sont actifs de Cital et donc aussi d'Alstom et pour lesquels on commence à mettre en place toute la partie logistique pour déterminer les premières pièces, le contrôle qualité, la validation, etc, afin d'atteindre le taux recherché avec la réalisation des 213 tramways prévus dans le contrat cadre.
C'est à partir de 140eme ou 150eme rame que cette localisation de 30% pourra être obtenue contractuellement. Mais c'est clair qu'on ne fait pas seulement la localisation parce que c'est prévu par contrat, mais avec le but que Cital soit une vraie industrie locale pas uniquement pour les contrats actuels mais aussi pour le développement futur.
Le but c'est d'avoir une entreprise locale qui soit autonome et qui soit capable de faire le plus gros du travail, en sachant qu'aujourd'hui les techniciens qui opèrent à Annaba obtiennent la même qualité d'assemblage de tram qu'on a sur nos sites français de la Rochelle par exemple. On voit aussi de la qualité sur la maintenance où la totalité de la main d'œuvre est algérienne.
30% de localisation, c'est réalisable, selon vous ?
C'est difficile et facile en même temps. Nous pensons que les projets de localisation ne se font pas par décret, mais se font avec une vraie structure, avec une analyse technique, financière et logistique des différents partenaires.
On commence à discuter avec des entrepreneurs algériens, on discute aussi avec notre partenaire Ferrovial qui est intéressé pour réaliser des gros morceaux de tramway. Mais c'est clair que même si vous le mettez dans le contrat, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut du temps et du savoir faire, mais nos experts travaillent côte à côte avec les entrepreneurs algériens pour y arriver. Nous pensons que le tissu de sous-traitance algérien peut répondre aux besoins de l'industrie ferroviaire.
Quels sont les composants qui sont actuellement localisés ?
Il y a des pièces en aluminium, des barres de maintien en acier, des vitres, des câbles, etc. Il y a tout une partie des composants qu'avant nous achetions en Europe et qu'aujourd'hui, nous achetons localement. La prochaine étape sera de faire de gros sous-ensemble comme les châssis et les pavillons qui sont les parties structurelles importantes d'un tramway. C'est la phase que nous sommes entrain de formaliser avec nos partenaires potentiels. Ca se fera graduellement.
Les produits de Cital équiperont toute les villes ou uniquement celles dans lesquels Alstom a obtenu les projets de réalisation ?
Ils seront présents dans toutes les villes où l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA) a défini son plan d'investissement : Sid Bel Abbes, Ouargla, Sétif, l'extension d'Oran, la deuxième ligne de Constantine.
Il y a des tramways où Alstom n'est pas impliqué dans la construction du système comme Sidi Bel Abbes, mais les trams seront quand même installés là bas. Il en est de même pour les villes où Alstom est impliqué. Mais, je voudrai souligner que Cital est une entreprise algérienne et la mission d'Alstom est de l'accompagner pour devenir autonome. C'est cette mission de localisation que nous avons discutée avec nos partenaires Ferrovial et EMA.
Est-il prévu de permettre à Cital d'aller au-delà des frontières algériennes dans une autre étape ?
Dans les statuts de cette société, il est prévu que la priorité soit donnée au tramway algérien, mais l'objectif est qu'au-delà de cela on puisse aussi exporter vers les différents pays selon les marchés et les besoins. Nous travaillons pour l'export.


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