La création du parti, Front de l'Algérie pour la réconciliation et le salut, initié par Madani Mezrag, ex-chef de l'AIS (bras armé du FIS dissous) n'a pas laissé insensibles les victimes du terrorisme dans la wilaya de Tizi Ouzou. Khaled Boutaba, président du bureau de wilaya de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT) a, lors d'un point de presse animé, hier, qualifié l'initiative de Madani Mezrag d'un complot machiavélique fomenté par «le leader du crime, qui, au lieu de demander des excuses au peuple algérien, persiste et signe pour se considérer toujours comme le sauveur de la République ». Selon lui, le silence du pouvoir devant les agissements des anciens membres de l'AIS ne peut qu'être interprété que par la complicité de certains responsables de l'Etat. Le même responsable estime que le mutisme du régime devant l'annonce directe de la créaction d'un parti politique par un chef terroriste «n'est qu'un indice révélateur des connivences entre le terrorisme et le pouvoir en place». M. Boutaba rappelle, en outre, que «le texte de la charte sur la réconciliation nationale, notamment dans son article 26, interdit toute activité politique et encore moins la création d'un parti politique à ces chefs terroristes et leurs sbires». «Certes, nous avons accepté la réconciliation nationale, mais nous n'avons pas pardonné», a-t-il martelé. «Les victimes du terrorisme de la wilaya de Tizi Ouzou s'indignent contre les dernières sorties médiatiques qualifiées d'irresponsables du sanguinaire Madani Mezrag», a-t-il laissé entendre. «Nous lançons aussi un appel à tous les bureaux de l'ONVT à l'échelle nationale pour se mobiliser contre la trahison de la mémoire des victime du terrorisme», a conclu le même responsable.