L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a révisé à la baisse sa prévision de croissance de la demande de brut pour 2016, sur fond de ralentissement économique au Brésil et en Chine, selon son rapport mensuel paru hier. L'Organisation, qui fait face à une chute des prix du pétrole sans changer sa politique de quotas, estime que la demande va continuer de croître en 2016, mais un peu moins vite que prévu à 1,29 million de barils par jour (mbj), soit 50 000 barils par jour (b/j) de moins qu'estimé auparavant. Alors que les économies émergentes et en voie de développement ont été le principal moteur de la croissance mondiale, ces dernières années, il est devenu clair que l'essor de ces pays est en train de ralentir, a estimé l'OPEP dans son rapport mensuel. Des quatre pays émergents majeurs, le Brésil et la Russie sont en récession cette année et le produit intérieur brut (PIB) du Brésil va se contracter en 2016, a souligné l'OPEP. Et si l'économie chinoise continue de croître, elle devrait le faire à un rythme plus lent. Ainsi, à cause du ralentissement économique au Brésil, la demande des pays d'Amérique latine pour 2016 pourrait baisser de 20 000 b/j, majoritairement dans le secteur des transports. Pour 2016, les projections de la demande chinoise sont un tout petit peu plus basses qu'estimé auparavant à cause des attentes d'un ralentissement de l'activité économique, a révélé également le rapport. La demande va tout de même continuer à être stimulée par les prix bas du pétrole et devrait continuer à se renforcer d'ici la fin de l'année en cours. L'OPEP a d'ailleurs de nouveau relevé ses estimations de croissance de la demande de 84 000 b/j pour 2015 à 1,46 mbj pour atteindre 92,79 mbj. Il est à noter que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a également publié son rapport mensuel, il y a quelques jours, estimant qu'il y aura une baisse de 0,4 million de b/j de la production de brut léger américain l'an prochain, après une augmentation record de 1,7 million en 2014. L'AIE y voit l'effet de la stratégie de l'Arabie Saoudite et des autres pays de l'OPEP, qui continuent à produire plus malgré la baisse des prix, afin de maintenir, selon l'Arabie Saoudite, leurs parts de marché et contrer l'expansion des huiles de schiste aux Etats-Unis.