Les ménages au revenu faible ou modeste, au niveau de la wilaya de Mila, et surtout en cette période, sont au bord de la crise de nerfs. C'est en tout état de cause l'impression qui se dégage des propos recueillis auprès de quelques chefs de famille déambulant entre les stands de fortune de vente d'articles scolaires et d'effets vestimentaires et les librairies spécialisées. Sur un label d'une demi-douzaine de parents d'élèves interrogés, quatre d'entre eux, comptant de 3 à 4 enfants scolarisés, ont avoué la mort dans l'âme « ne pas s'en sortir avec les interminables listes de fournitures scolaires de leurs gosses ». Les commentaires décochés avec un grincement de dents par un retraité, de surcroît de l'éducation, vont dans le même sens : « Même au prix de moult acrobaties financières, il est pratiquement impossible d'habiller un enfant à moins de 4000 DA, sans compter les livres, le cartable, les manuels et tout le reste. Comment faire, lorsqu'on a 4 gamins qui vont à l'école et qu'on a pour unique ressource une pension de retraite dérisoire de 14 000 DA. » Mais, le plus renversant reste incontestablement les aveux pathétiques d'une quinquagénaire qui martèle avoir, pour cumul d'échecs scolaires, privé deux de ses enfants de rejoindre l'école, en raison des lourdes dépenses induites. A en croire certains témoignages, le sacrifice d'élèves peu performants au collège par les familles en proie au dénuement est cousu de fil blanc dans plusieurs localités de la wilaya de Mila, en dépit de la mise en œuvre par les pouvoirs publics de mécanismes d'aide et de solidarité scolaire. Les chefs de famille ne sont pas au bout de leur peine, puisque leur porte-feuille doit encore supporter les frais du mois de Ramadhan et bientôt ils doivent encore débourser pour les achats des fêtes de l'Aïd. La fin de l'année s'annonce difficile.