Le gypse a repris sa place dans le bâtiment moderne. Matière première du plâtre, il est présent partout dans les nouvelles constructions. Ecologique, il est utilisé pour l'isolation thermique et phonique. Il est également usité pour la décorer et rattraper les imperfections des murs. Au CFPA de Douera, la spécialité plâtrier plaquiste rencontre un franc succès. Il intervient du sol au plafond en passant par les murs et les cloisons. Il arrive sur le chantier après le maçon et avant les autres artisans. Le plâtrier plaquiste est un travailleur du bâtiment. Son rôle est de doubler les cloisons, rattraper leurs inégalités, installer des gaines techniques et décorer les plafonds et autres surfaces. «Les avantages du placoplâtre son nombreux. Il permet d'abord le gain de temps et d'argent, puisqu'il est rapide à installer et coûte moins cher qu'un mur en brique. Ensuite, il offre une parfaite isolation thermique et phonique. En plus, utilisé pour doubler les cloisons, il rattrape toutes les imperfections et ne nécessite pas l'application de l'enduit. On peint directement dessus», explique Hakim Aïmen, enseignant de la spécialité au CFPA de Douera. Considéré comme une branche moderne du secteur du BTPH, le métier présente aussi l'avantage d'être une activité écologique. «Notre substance de base est le plâtre fabriqué avec la matière première rocheuse qui est le gypse», explique encore l'instructeur. A la palette des matériaux de base, il ajoute le profilé galvanisé, ces tubes carrés d'acier inoxydable utilisés comme supports pour les plaques de plâtre. «On installe des plafonds, des cloisons de séparation, isole les murs. On fait également des œuvres de décoration, tels que les rosaces au plafond, les arcs et toutes sortes de pièces décoratives selon les envies des clients», informe-t-il. Dans l'atelier de la spécialité au CFPA de Douera, une quinzaine de stagiaires s'attellent à réaliser les exercices conçus par Hakim Aïmen. «J'ai tout de suite aimé ce métier. J'ai déjà travaillé dans la branche et ça rapporte bien», informe l'un d'eux. La formation plâtrier plaquiste rencontre un certain succès auprès des jeunes stagiaires d'autant que la spécialité n'est disponible que dans un seul centre de la wilaya d'Alger et cinq autres répartis à travers le territoire national. «Nous avons deux sections de 17 stagiaires chacune», instruit l'enseignant. D'une durée de 18 mois, la formation est sanctionnée par un certificat de maîtrise professionnel (CMP). «Les matières enseignées sont : la lecture des plans, le calcul, la législation (normes du travail) et l'hygiène et sécurité. Mais le plus important ce sont, sans conteste, les travaux pratiques. Les stagiaires aiment le contact direct avec le métier. Toucher les matières, mesurer, utiliser les outils... Ca les motive plus que les cours théoriques», instruit encore l'enseignant. Travailler avec du pâtre est certes salissant, un peu fatigant mais le retour sur effort est garanti. A 2 200 DA le mètre carré -fourniture et pose inclues-, la rentabilité est assurée. Pour un plafond décoré, avec des formes et des géomètres aux grés des clients, il faut compter 2 500 DA le mètre linéaire. «On peut réaliser une moyenne de 16 mètres linéaires par jour», avance l'enseignant. Le calcul est simple à faire, un bon ouvrier peut donc facturer sa prestation quotidienne à plus de 35 000 DA. Dans l'atelier du centre, les stagiaires et leur enseignant ont réalisé une petite chambre de 2,8 sur 2.8 mètres, avec deux murs pleins et deux autres avec arcades et fenêtres. «Avec des surfaces simples et un plafond dénué de toute garniture, cela nous a pris deux jours de travail. Avec des professionnels, cela aurait nécessité moins de temps bien sur», indique le formateur. L'avantage également avec ce métier du bâtiment est la possibilité offerte aux diplômés de bénéficier de la formule d'aide à la création d'entreprise, le fameux crédit Ansej. «Mais même sans ce crédit, pour débuter dans le métier et travailler à son compte, l'investissement n'est pas très lourd », affirme Hakim Aïmen. Visseuse, pince à sertir, perceuse à percussion, cisaille et meule sont les instruments de base pour la trousse à outil. «Avec 25 000 DA ont peut s'équiper de toute l'attirail nécessaire pour un départ», informe encore l'enseignant. Mais pour une meilleure rentabilité, l'entrepreneur peut acquérir une machine à projeter le plâtre qui peut produire jusqu'à 300 m2 de ce produit par jour en s'acquittant de la rondelette somme de 1 million de DA. Et l'investissement vaut le coup. «Dernièrement, un ancien stagiaire est revenu au centre pour nous demander les contactes de nos diplômés. Il avait monté sa propre boite et avait besoin de main d'œuvres», raconte le formateur en précisant que le jeune entrepreneur avait bénéficié du Fond de la Zakat instauré par le ministère des affaires religieuse et arraché le marché d'une cité de 400 logements en construction à Blida. Le rêve pour tout jeune apprenti. Et les diplômés de la spécialité Platrier plaquiste sont très recherchés selon les responsables du CFPA de Douera. «On n'a pas vraiment de statistiques ni d'informations exhaustives sur le devenir de nos diplômés. Seulement, je peux vous dire que chaque année, la direction de la wilaya d'Alger de la formation professionnelles nous demande la liste des anciens stagiaires», annonce la directrice du CFPA de Douera, Mme Sahraoui.
