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Sonelgaz : 30 000 travailleurs privés de prestations sociales
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Publié dans El Watan le 15 - 04 - 2016

Un conflit entre deux directions à la tête de la Muteg (mutuelle de Sonelgaz) bloque depuis plus deux mois l'accès aux soins de près de 30 000 adhérents et leurs ayants droit. Règlements de comptes, bagarres, guerre de clans : récap' d'un véritable western.
«Nous ne touchons plus nos prestations sociales depuis plus de deux mois à cause d'un conflit opposant la direction de la Mutuelle générale des travailleurs des industries électriques et gazières (Muteg) et Achour Telli, secrétaire général du syndicat des travailleurs et ancien chargé du contentieux au sein de l'UGTA. Pourquoi ce dernier s'est-il permis de mettre la Muteg dans cette situation désastreuse, lui qui est censé régler les problèmes et non les créer ?» s'interroge Ammi Rabah, retraité de la Sonelgaz à Alger, qui s'est trouvé obligé de payer tout seul la totalité de la facture de 140 000 DA de sa récente opération chirurgicale, alors qu'il devait être pris en charge par la Muteg.
Il explique les raisons de sa colère. «Achour Telli et son groupe veulent à tout prix faire main basse sur les caisses fructueuses de la Muteg. Ils sont entrés de force dans notre siège à Hydra et ont mis dehors l'ancienne direction qui occupe actuellement l'annexe régionale à Haï El Badr. Depuis, tous les comptes bancaires sont bloqués, les prestations sociales aussi. Les travailleurs du groupe, les retraités et les ayants droit ne sont plus pris en charge et sont, depuis, livrés à eux-mêmes», s'indigne-t-il.
La Muteg, qui assure la prise en charge en matière de soins des 90 000 adhérents (travailleurs et retraités du groupe Sonelgaz ainsi que leurs ayants droit) est dans la tourmente depuis mi-février dernier. Composée d'un conseil d'administration élu, d'un directeur désigné par concours et de travailleurs, la Muteg prend en charge, entre autres, les adhérents qui ont recours aux cliniques médicales, aux centres d'imagerie et aux laboratoires d'analyses médicales, un modèle de gestion exemplaire jusque-là en Algérie.
Pour les travailleurs, la mission de cette association qui a toujours préservé son indépendance par rapport à l'entreprise employeuse est «compromise». A l'origine du conflit, une guerre sans merci opposant la direction menée par Mohamed Kamel Bay Boumezrag, directeur de la Muteg et une autre, parallèle, élue le 19 septembre dernier, dirigée par Achour Telli, l'actuel n°2 de la centrale syndicale. Rencontrées chacune en son siège, les deux directions se disent toutes les deux «légitimes». Mais, au-delà du problème posé, ce sont les bénéficiaires qui font les frais, aujourd'hui, des conséquences de ce blocage.
Haï El Badr
11 février 2016. 7h du matin. Devant le siège de la Muteg à Hydra, Mohamed Ouffa, chef de sous-structure Moyens qui a assisté à cette affaire, témoigne. «J'ai été surpris de voir les syndicalistes et les agents de la filiale de la sécurité du groupe Sonelgaz, la Spas, arriver en bus. Ils s'étaient préparés à la guerre et voulaient à tout prix prendre le contrôle de la structure, se souvient-il amèrement. S'en est suivie une bagarre générale quand ils ont tenté d'entrer de force. Ils étaient très nombreux et nous n'avons pas pu nous défendre. Plusieurs de mes collègues ont été blessés, dont moi-même.
J'ai fini par avoir 7 jours d'incapacité de travail.» Mohamed Kamel Bay Boumezrag, directeur de la Muteg depuis huit ans, rencontré dans son bureau temporaire à Haï El Badr, qualifie cet acte d'«intrusion». «Les policiers n'ont pas pu intervenir pour sauver nos travailleurs qui se faisaient tabasser par ces ‘‘voyous''. Ils se sont contentés malheureusement du rôle d'observateurs. Ni le procureur de la République, ni même la centrale de la sûreté nationale n'étaient informés. Tout me laisse croire que Achour Telli, qui a tout planifié, a acheté le silence de certains», s'indigne Bay Boumezrag.
Parmi les victimes, Houda Boutaleb, secrétaire du président du conseil d'administration, Laïd Lasledj, qui assure ses fonctions depuis 20 ans à la Muteg. Houda Boutaleb, rencontrée dans son bureau à l'annexe de la Muteg à Haï El Badr, choquée, affirme qu'elle a été «prise en otage ce jour-là». «Quand j'ai entendu les cris de mes collègues qui se faisaient tabasser dans l'enceinte de l'établissement, j'ai eu peur.
Pour me protéger, je me suis enfermée dans le bureau de mon directeur pendant plus de cinq heures. Heureusement qu'ils n'ont pas réussi à y pénétrer, car je n'ose même pas imaginer ce qu'ils pouvaient faire, confie-t-elle. J'ai appelé le 1548 (le numéro de la police), en vain, car les policiers qui étaient présents sur les lieux étaient statiques. Il a fallu l'intervention de mon responsable, Laïd Lasledj, qui m'a fait sortir de là. En tentant de quitter le siège alors que j'étais encore sous le choc, les assaillants ont non seulement fermé le portail, mais ils se sont permis aussi de me fouiller ainsi que ma voiture. Tout ça devant la police qui n'a pas bougé le petit doigt pour me protéger.
Le commissaire m'a dit qu'il ne pouvait pas intervenir car l'affaire était interne. Mais refuser de l'assistance à une personne en danger n'est-il pas contraire à la loi ? Bay Boumezrag d'ajouter : «Une fois qu'ils ont réussi à prendre le contrôle du siège, Achour Telli a directement convoqué une assemblée générale qui l'a élu comme président du conseil d'administration. Il a installé le même jour un nouveau directeur de la Muteg et a signé une convention avec la filiale de la sécurité du groupe, la SPAS, qui a non seulement participé à cette opération de braquage, mais qui assure depuis la sécurité du siège avec des chiens bergers !»
Blocage
El Watan Week-end s'est rendu au siège de la Muteg à Hydra. Effectivement, des agents de la Spas assurent la sécurité du siège de la Muteg avec des chiens. Accueilli par le nouveau directeur, Laïd Taousar (du côté de Achour Telli), médecin du groupe Sonelgaz, ce dernier nie en bloc les accusations de ses collègues de Haï El Badr. «Nous n'avons agressé personne. Au contraire, ce sont eux qui nous ont passés à tabac. Leur mandat était fini depuis juin 2015.
Nous avons informé le ministère du Travail qui a pris acte et qui a demandé à Achour Telli de convoquer, selon la loi, une nouvelle assemblée générale où les délégués régionaux ont élu un staff qui dirige actuellement l'établissement. Achour Telli a été élu, quant à lui, le 19 septembre 2015 et non le 11 février comme ils disent.» Et Laïd Taousar d'ajouter : «Bay Boumezrag a bloqué tous nos comptes bancaires et contacté tous nos partenaires, centres, cliniques et autres pour nous interdire de traiter avec eux. Nous avons quatre régions bloquées jusqu'à aujourd'hui : Alger, Constantine, Sétif et Béchar. Soit 24 wilayas qui sont pénalisées. Seules deux régions, Ouargla et Oran, fonctionnent.
L'ancienne direction n'a ni foi ni cœur en privant nos travailleurs de la prise en charge que leur assure la Muteg. Incapable de faire quoi que ce soit, vous ne pouvez pas connaître ma douleur quand je les reçois dans mon bureau, surtout ceux qui sont handicapés. C'est inhumain.» Selon les chiffres présentés par le docteur Laïd Taousar, près de 30 000 adhérents de la Muteg sont pénalisés. «Les problèmes persistants entre les deux directions m'importent peu.
Ce qui m'intéresse, c'est l'intérêt des adhérents qui ont besoin de nos prises en charge. Un malade ne peut pas attendre», insiste-t-il. Pour se justifier, Laïd Taousar s'appuie sur la base d'un dossier qu'il nous a présenté, mais Bay Boumezrag lui également nous avait exhibé le sien. Ce dernier avoue que l'origine du problème avec Achour Telli remonte à 2012. «Telli était notre président du conseil d'administration. Nous lui avons retiré notre confiance parce qu'il était condamné à une année de prison avec sursis pour mauvaise gestion des œuvres sociales», confie-t-il.
Cotisations
Pour rappel, la Muteg gère plus de 3 milliards de dinars : une partie est versée par le groupe Sonelgaz (2% de sa masse salariale). Le reste provient des cotisations mensuelles des travailleurs. «Nous avons tout bloqué de peur de mettre tout cet argent entre les mains de ces voleurs, accuse Bay Boumezrag.
Pourquoi Achour Telli veut-il à tout prix contrôler la Muteg si ce n'est pas l'argent qui le motive ? Vous devez savoir qu'il est à la fois secrétaire général du syndicat des travailleurs de Sonelgaz la Fntieg, secrétaire national à l'UGTA, président du conseil d'administration de la CNAS, président du conseil d'orientation des œuvres sociales de Sonelgaz (FOSC), membre du conseil d'administration du groupe Sonelgaz, et actuellement il veut à tout prix devenir président du conseil d'administration de la Muteg.
Nous avons des jugements qui démontrent qu'il n'a plus cette qualité. Leur assemblée générale est hors-la-loi du moment que nous avons organisé la notre le 12 septembre dernier.» Nous avons tenté de joindre le ministère du Travail, le groupe Sonelgaz et Achour Telli, en vain.
Nous avons été informés par Laïd Taousar qu'Achour Telli est actuellement en mission au Caire pour représenter l'Algérie dans une rencontre syndicale «aux côtés d'Abdelmadjid Sidi Saïd». Bay Boumezrag affirme qu'une plainte a été déposée contre Telli par la Muteg. L'audience est programmée, selon lui, pour le 25 avril prochain. Mais ce n'est pas la première poursuite intentée contre le secrétaire général de la Fntieg, Achour Telli.
Selon un document délivré par le tribunal pénal de Sidi M'hamed, dont El Watan Week-end s'est procuré une copie, Achour Telli, poursuivi par la Muteg pour «délit d'usurpation de qualité», a été condamné, le 14 février dernier, soit trois jours seulement après cette affaire, «à deux mois de prison ferme, une amende de 20 000 DA et à payer à la Muteg 3 000 000 DA de dommages et intérêts». «Ils disent que Telli est l'actuel président du conseil d'administration de la Muteg. Alors, voilà un jugement qui démontre le contraire puisqu'il est condamné justement pour avoir prétendu qu'il est le président du conseil. Il ne l'est pas et il ne peut pas l'être, affirme Bay Boumezrag. Qu'ils dégagent tous de la Muteg et qu'ils nous laissent travailler afin de servir nos adhérents qui souffrent dans l'indifférence.»


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