En parcourant ces haltes monographiques, le lecteur est happé par l'immense profusion de détails contenus, et où l'histoire de ces villages gorgés de souvenirs se décline à différentes époques, par l'évocation des vestiges d'anciennes civilisations jalonnant leurs territoires, le début de leur fondation, leur métamorphose, l'origine de leur dénomination, les premiers habitants, les quartiers qui s'y sont développés, les saints marabouts et leurs qoubas plantées au beau milieu des cimetières, les haouchs, les résidences mauresques enjolivées de jardins luxuriants, les bordjs turcs, les routes traversant ces contrées, ainsi que les fontaines et les cours d'eau arrosant des cultures diverses. Les illustrations en noir et blanc représentant les jardins, les places, les rues et les édifices publics de ces lieux agrémentent ce corpus. Côte ouest d'Alger est le tout dernier-né de l'auteur Ahmed Karim Labèche. Cet ouvrage, qui se veut un hymne aux bourgs littoraux, est conçu afin de nous faire remonter le temps et aller à la rencontre de civilisations anciennes dont la présence se manifeste toujours dans des aqueducs, des canaux d'irrigation, ou des habitations antiques. L'auteur s'attelle à démontrer que le noyau initial d'un grand nombre de ces localités, autrefois, de menus hameaux romains, n'est autre que l'œuvre de populations anciennes issues de cultures distinctes, et ce, grâce au système de réemploi des matériaux qui ont servi à redonner vie aux mêmes lieux. Sidi Fredj ex-Torre Chica, Staouéli, Zéralda, et Aïn Benian ex-Guyotville, villes implantées entre criques pittoresques et jardins potagers, vouées de par leur position dans le littoral algérois à la pêche et au maraîchage. La civilisation romaine est la plus présente, à laquelle les Visigoths, en passant par les Vandales, les Byzantins, jusqu'aux Ottomans, avaient succédé en s'adonnant à la restauration de vieilles fortifications ou en bâtissant de nouvelles citadelles à l'aide de débris empruntés aux ruines éparses dans le Sahel algérois.