Bouzaréah ou Bordj Erriah (citadelle éventée devenue par un glissement sémantique Bouzaréah, originellement Bordj Erriah) est le dernier ouvrage de l'auteur Ahmed Karim Labèche, qui se veut une suite de corpus sur le passé campagnard du Sahel algérois ou le fahs. Au fil des pages, le lecteur est transporté dans le dédale d'une époque, où les fragrances de Bouzaréah sont exhumées. Après Hydra, Ben Aknoun, Chéraga, Douéra, Dély Ibrahim, Koléa, Mahelma, Fouka, Douaouda Marine, Rahmania, Baba Hassen, Oueld Fayet, El Achour et Draria, l'auteur défriche le patrimoine historique de Bouzaréah, ses villas mauresques riches et élégantes, jadis enfouies en leurs jardins embaumés de senteurs, les koubbas d'une blancheur immaculée de marabouts vénérables, ses cimetières, ses ruisseaux et ses fontaines jaillissant à flanc de collines, ses chemins sinueux dévalant des pentes très abruptes, l'origine de son appellation, ses premiers habitants, sa fondation et sa métamorphose, ainsi que les quartiers qui s'y sont développés au fil du temps. Sur 136 pages, la balade historique se veut attrayante dans cette ville perchée sur son promontoire qui a pu, durant le règne des deys, exercer son pouvoir d'attraction sur les hommes, au point de devenir un quartier consulaire des plus privilégiés dans tout le fahs algérois, à travers les charmantes résidences princières qui jalonnaient son territoire. «Grâce aux défenseurs du patrimoine bâti, nombre de ces bijoux d'architecture ont pu garder leur caractère primitif, même si beaucoup ne sont déjà que des reliques d'un temps révolu», rappelle l'auteur qui nous livre, après avoir fureté un fonds documentaire, s'appuyant sur une monographie qui décrit les imposantes maisons d'habitation qu'entouraient de grands et luxuriants jardins souvent baptisés du nom de leurs propriétaires, à l'instar de Djenan Rahet Ed Dey et villa Beït El Mel, à Z'ghara, Djenan Hammar, à Oued Larendj, Djenan Ben Omar, à Montplaisant, Villa Dar El A'lia, à Bouzaréah, Djenan Ben Redouane dans le quartier La Fonton, Djenan El Mufti et d'autres zones dans cet ouvrage de 126 pages.