Il existe, sur cette terre, des individus qui devraient se terrer, se cacher pour l'éternité. Avant d'arriver à ce stade, ils devraient d'abord se repentir pour tout le mal qu'ils ont fait à la société et au pays qui leur a accordé privilèges sur privilèges. Parmi cette engeance, il y a le nommé Chakib Khelil, ancien ministre de l'Energie. Durant son passage désastreux à la tête de ce ministère, Abdelaziz Bouteflika lui a attribué concomitamment les postes de PDG de Sonatrach et de président du conseil d'administration de cette même société, c'est-à-dire seul maître à bord de pratiquement l'unique richesse de l'Algérie. Il n'y avait même plus le garde-fou qu'était le Conseil supérieur de l'énergie, le seul qui pouvait le contrôler, parce qu'il a été gelé par le chef de l'Etat. Chakib Khelil, assuré de l'impunité, s'était mis à dilapider le pétrole du peuple algérien au point de surexploiter les puits au profit des compagnies pétrolières américaines. Mais il a surtout profité de son passage pour s'impliquer dans des affaires de corruption estimées à des milliards de dollars. Pour peu, il aurait ruiné et mis à genoux le pays. Lorsque le pot aux roses a été découvert, et pour échapper à la justice, il a été purement et simplement exfiltré par «le clan» dont il se prévaut. Alors que sa place est en prison, il revient après trois ans d'absence pour être accueilli officiellement à l'aéroport d'Oran ! Une incroyable provocation et une insulte au peuple, à la justice, à toutes les institutions et à tous ces hommes qui sont morts pour que l'Algérie vive libre et avec un Etat où la justice sera de rigueur. Malheureusement, l'individu ne s'arrête pas là. On l'a compris lorsqu'un autre individu aussi sulfureux, Amar Saadani, l'a défendu en prétendant que «c'est le meilleur ministre que l'Algérie ait jamais eu depuis l'indépendance». Un autre coup se préparait. Il a commencé à être exécuté lorsque le ministre véreux n'a pas trouvé mieux que de chercher à se refaire une virginité en entamant une tournée des zaouïas. Mal lui en a pris. Si certaines l'ont bien accueilli, d'autres par contre lui ont fait comprendre qu'il était persona non grata. C'est tout juste s'il n'a pas été chassé à coups de pierres. D'ores et déjà, la Kabylie, grande et petite, lui a été totalement interdite d'accès et d'autres lieux de culte suivront certainement. Mais qu'est-ce qui a poussé ses protecteurs à l'engager dans cette voie périlleuse ? Il ne peut pas agir de son propre chef d'autant qu'il bénéficie d'une solide protection, avec voiture blindée. Et il supporte stoïquement les quolibets et les insultes, à croire qu'il a perdu tout sens de la dignité et de l'honneur. Celui qui le pousse dans l'aventure croit peut-être que les Algériens sont définitivement démissionnaires et qu'ils ne peuvent plus s'indigner et se révolter. C'est ce qu'avait cru à une époque le colonialisme français jusqu'au déclenchement du 1er Novembre 1954. Ce ne sont pas les ennemis de l'Algérie qui, après avoir vidé les caisses de l'Etat, complotent dans l'ombre pour le compte du palais royal marocain, qui vont arriver à leurs fins.