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«De nombreux patients arrivent à des stades avancés» Pr Nadia Boudjerra. Coordinatrice nationale du groupe lymphome non hodgkinien et chef de service au Chu Beni Messous
Une première étude algéro-tunisienne consacrée aux lymphomes a été présentée lors de ce XIIIe congrès. Quel est l'objectif de cette étude ? Cette première étude commune a été lancée pour justement identifier les caractéristiques de cette maladie dans les deux pays. Il se trouve donc qu'on a les mêmes caractéristiques, sauf que l'incidence est plus élevée en Algérie avec un taux de 2,20 pour 100 000 habitants. L'étude a donc concerné les patients pris en charge dans les CHU en Algérie, alors qu'en Tunisie de nombreux patients traités dans le privé n'ont pas été quantifiés. Ce travail montre également que l'âge des patients varie entre 40 et 70 ans et on retrouve une prédominance masculine dont les ouvriers agricoles manipulant des pesticides. Est-ce que les patients sont pris en charge précocement ? L'étude a montré que de nombreux patients arrivent souvent à des stades cliniques avancés, à savoir II et III dont certains sont de mauvais pronostics, notamment chez nous en Algérie. Pourquoi, d'après vous ? Le diagnostic est souvent posé tardivement. De nombreux patients arrivent chez nous une fois avoir été vus par plusieurs autres spécialistes. Ils sont donc dans certains cas à un stade avancé de la maladie. Le problème se pose également au niveau des laboratoires d'anapathologie qui n'ont pas toujours tous les moyens nécessaires pour poser le diagnostic. Comment peut-on réduire justement ces retards et arriver à accéder aux soins rapidement ? La formation des médecins généralistes est primordiale. Nous devons travailler en étroite collaboration afin de pouvoir arriver à poser le diagnostic rapidement. D'autant que l'on peut guérir des lymphomes agressifs, notamment à grandes cellules B qui sont le second thème de ce congrès. Comme il est aussi urgent de débloquer des lits d'hospitalisation supplémentaires, car dans certains cas des séances de chimiothérapie lourdes s'imposent.