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«C'est aux futurs créanciers de décider du volume de l'endettement et de ses conditions»
Ferhat Aït Ali. Analyste financier
Publié dans El Watan le 09 - 06 - 2016

- Le communiqué final de la dernière tripartite a évoqué l'impératif de s'orienter vers «un nouveau mode de financement de l'économie, conférant une place importante aux ressources du marché, aux épargnes disponibles et aux financements extérieurs préférentiels». N'est-ce pas une option presqu'officielle pour un retour à l'endettement extérieur ?
Ce communiqué, assez évasif sur les détails de ces choix, ne prend pas en compte des données de terrain que les Algériens ont toujours transcendées en raisonnant à partir d'une bulle devenue autiste et en partie aveugle. Pour la mobilisation de l'épargne nationale — si épargne il y a effectivement — nous avons vu les résultats des deux opérations lancées par le ministère des Finances, des résultats aussi mitigés que prévisibles de toute manière. Dans les faits, les gens ont confondu le volume des transactions qui se font au noir et le produit en épargne occulte de ces mêmes transactions qui, tout additionné, ne doit pas dépasser les 10 milliards de dinars en monnaie fiduciaire.
Tout le reste de la monnaie étant identifié et détenu ou par le banques ou par les particuliers en petites économies impropres à une mobilisation à moyen et long termes. Les réserves propres des banques, toutes additionnées, ne dépassent pas les 15 milliards de dollars et sont inférieures à leurs dépôts à court terme au passif. Les ponctionner sans garantie de recouvrement de créances est une aventure aux conséquences assez imprévisibles sur la suite de leurs opérations de financements.
Les créances des banques sur le secteur économique, considérées comme une sorte de garantie des dépôts au passif, sont plus que douteuses : dans les 38 milliards de dollars accordés au secteur public sur 80 milliards de crédits à l'économie, le PDG de Sonelgaz a annoncé hier être redevable de 30 milliards de dollars aux banques et que ces créances sont insolvables, sauf assainissement du Trésor ou augmentation des prix de l'énergie, et demande un autre assainissement et des crédits complémentaires pour dépenser plus.
Pour les créances sur le privé, on peut être sûr qu'au moins la moitié sont irrécouvrables car détenues sur des clients douteux ou des secteurs sinistrés par les politiques antiproductives comme l'agriculture et la pêche. Pour le reste, elles sont représentées aussi en bonne partie d'intérêts cumulés qui sont annexés aux créances initiales après avoir été comptabilisés en produits, au lieu d'être provisionnés comme il se doit, ce qui augmente les actifs artificiellement et diminue les passifs, d'autant que les intérêts ne sont jamais recouvrés et leurs taxes déjà payées au Trésor.
Pour l'endettement extérieur, tout le monde donne l'impression de penser que la décision revient aux futurs débiteurs que nous sommes, oubliant que c'est aux futurs créanciers de décider de son volume et de ses conditions. Je ne pense pas que l'endettement extérieur, même s'il est choisi, soit un palliatif aux déficits du Trésor et surtout une source pour le financement des dépenses sur lesquelles aucun créancier sérieux ne misera un dollar, étant sûr de ne jamais le récupérer.
Les seuls crédits possibles sont des crédits concessionnels pour des projets publics à productivité garantie et sur un plan précis de financement et d'amortissements, et des garanties crédit acheteur pour des projets privés, en crédits à moyen terme, garantis par les banques locales qui devront résilier toutes les conventions abandonnées avec les autres banques étrangères à la faveur de la politique «zéro dette» suivie depuis 2006.
- Pensez-vous que les 136 milliards de dollars de réserves de change suffisent à garantir la solvabilité du pays auprès des créanciers et à négocier, par la même, des taux préférentiels ?
Comme dit ci-dessus, il est plus facile de s'endetter avec un matelas financier que sans, mais il faut aussi que la fonte de ce matelas calculée à moyen terme ne soit pas plus rapide que l'échéancier réclamé aux créanciers. Si vous avez des réserves pour tenter moins de dépenses, les seuls crédits fiables seront ceux qui seront financés par les rentrées annuelles futures ou par leurs propres recettes d'exportation.
Dans ce cas, ils s'autonomisent vis-à-vis du reste de la situation financière du pays, mais là il est préférable d'avoir affaire à des investissements directs, financés par leurs promoteurs étrangers, et la règle des 51/49% ne vaut pas pour ce genre de projections. Il faut une visibilité et un cap clairs pour attirer les financements et pas uniquement des professions de foi qui contredisent les chiffres réels.
- Dans son dernier rapport sur l'Algérie, le FMI semble fixer au pays les limites de son endettement. Pouvez-vous nous en parler ?
Dans son dernier rapport sur la situation financière du pays et ses prévisions à 2021, le FMI a intégré plusieurs tableaux, dans lesquels il a pris en compte un scénario médian entre celui du suivi de ses recommandations et celui du maintien du statu quo actuel, qui débouche sur des résultats pires que ceux du rapport médian. Mais dans ce rapport, le FMI a intégré des prévisions d'endettement extérieur qui semblent être les limites de solvabilité qu'il nous a fixées si nous suivons ses recommandation en partie.
Et ces limites situent notre endettement externe en 2021 à 17,6 milliards de dollars pour la dette globale, dont 10,1 milliards pour le soutien aux déficits du Trésor, mais en sachant que nous sommes déjà endettés de 3 milliards au 31/12/2015, ceci ne laisse que 4,4 milliards pour le reste. Dans ce rapport, il nous a été assigné des capacités d'endettement de 4,4 milliards pour 2016, 3,4 pour 2017 et 1,9 pour tous les autres exercices, ce qui est modeste vu les besoins actuels et à venir.
- Le rapport du FMI est également assez explicite sur certains aspects financiers qui témoignent de la fragilité de l'état de santé de l'économie algérienne. Comment analysez-vous ses aspects les plus saillants ?
Pour les analystes du FMI, la situation actuelle est intenable à moyen terme en matière d'équilibres financiers intérieurs, de politique budgétaire et de capacités d'endettement. Le cours du dinar l'est tout autant ; ils l'estiment surévalué. Ceci dit, cet organisme étant plus financier qu'économique, il ne lui appartient pas de définir les politiques économiques de ceux qui en ont une ou qui peuvent se passer de ses services.
Suivre à la lettre ses recommandations revient à provoquer la pauvreté générale sans aucune contrepartie productive, moyennant des aides au comptegouttes une fois arrivés au fond de la bouteille. Ignorer ses avertissements entièrement, en faisant des professions de foi sans objet, revient à finir chez lui en position désastreuse et sans aucune marge de manœuvre. Ils nous appartient de lire le rapport du FMI et de l'analyser chiffre par chiffre pour y voir ce qu'il nous prévoit comme devenir et traitement, et ce rapport est de 20 pages dont 26 tableaux, et pas d'une page et demie.
Il nous appartient aussi d'élaborer une politique économique qui ne tienne compte ni des recommandations du FMI en matière d'investissements et de politiques bancaires ni des résistances et errements de ceux qui croient parasiter l'économie du pays jusqu'à la dernière goutte et nous envoyer chez ce même FMI en position de mendiants. En résumé, il faut avoir un plan économique et le courage de l'appliquer et de l'expliquer avant, en commençant par les sphères les moins productives et les plus parasitaires du haut de la pyramide au bas de l'échelle sociale.


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