Les éditions Média Plus (Constantine) publient un recueil de dix nouvelles fantastiques sélectionnées lors du concours de l'Institut français d'Algérie. L'initiative vise à encourager un genre qui attire fortement les jeunes générations. Elle part également du constat que le fantastique est plutôt délaissé par la littérature algérienne qui, pourtant, peut se référer à un riche patrimoine oral comme les contes populaires qui fourmillent de personnages et de situations étranges. Enfin, pour un écrivain en herbe, c'est une bonne porte d'entrée dans l'écriture de fictions, surtout à des âges où l'imagination et le rêve restent une part importante de la personnalité. La thématique des deux précédentes éditions du concours portaient sur les noces puis sur le climat. Cette année, ce sont «les feux du stade» qui ont constitué l'univers de cette compétition littéraire. Le justificatif proposé soulignait : «Aujourd'hui encore et depuis la nuit des temps, de Spartacus à Usaïn Bolt, des gladiateurs aux footballeurs, de Serena Williams à Zinedine Zidane, le sport fédère les hommes et les femmes dans la ferveur collective et l'enthousiasme constant. La tension et la liesse gagnent aussi bien les athlètes entraînés dans les stades que les admirateurs fiévreusement réunis dans les tribunes ou encore groupés derrière des écrans, tous prêts pour le grand frisson». Le challenge a attiré des dizaines de candidats répondant aux conditions de participation : être de nationalité algérienne, résider en Algérie et être âgé de 18 à 35 ans. Au final, ce sont dix auteurs qui ont été sélectionnés avec, à leur tête, un lauréat. Le jury a choisi, pour sa nouvelle intitulée «Ambition», Mohamed Achraf Bouaoune, tout juste âgé de 20 ans, natif et habitant d'Alger. Ce passionné de Baudelaire comme d'Harry Potter l'a emporté haut la plume en cherchant à «créer une bonne alchimie entre les mots». Avec ses neuf autres colistiers, il se voit publié par une véritable maison d'édition, ce qui constitue sans doute une forte motivation pour poursuivre l'aventure littéraire qui, quel que soit le genre, est toujours fantastique. Les dix élus ont également bénéficié d'un atelier d'écriture encadré par un écrivain et un éditeur en vue de les renforcer davantage dans une vocation éventuelle. Parmi les neuf colistiers, on aura noté, en deuxième position, le nom de Amine Aït Hadi, lauréat de la première édition du Prix Assia Djebar en 2015. La remise des prix et la sortie du recueil de nouvelles ont eu lieu jeudi 3 novembre dernier, sur le stand de l'Institut français d'Algérie au 21e Salon international du Livre d'Alger en présence de la marraine de cette édition, la championne du monde de full-contact, Laetitia Madjène. A sa troisième édition, le concours s'installe comme une initiative littéraire positive et attrayante. Aucun des lauréats précédents n'a pour l'instant émergé sur la scène littéraire mais on sait qu'une telle éclosion prend du temps. Mais il faut multiplier les concours et ateliers d'écriture. Dans le monde entier, ils ont prouvé qu'ils ne créent pas les talents mais qu'ils donnent aux talents davantage de chances de réussir.