Les partenaires sociaux de l'entreprise regrettent l'annulation d'un avis d'appel d'offres lancé par une filiale de Sonelgaz, un marché qui aurait dû revenir à Electro Industries. Des inquiétudes sont exprimées au complexe de fabrication de moteurs et transformateurs Electro-Industries, à Azazga. L'annulation, le 22 novembre dernier, d'un avis d'appel d'offres par son principal client, le Comptoir algérien du matériel électrique et gazier (Cameg), filiale du groupe Sonelgaz, n'a pas manqué de semer le doute parmi les travailleurs. Ces derniers se demandent en effet si cette décision n'est pas le début d'une cessation de toute transaction avec ledit groupe, qui représentait jusque-là près de 70% des marchés conclus par l'usine. Le marché en question devait porter sur l'acquisition de 600 transformateurs en 160 KVA, auquel a, bien évidemment, soumissionné le complexe d'Azazga. Saïd Ibersiene, président du Comité de participation (CP) au sein de l'entreprise publique, explique que le marché annulé «devait revenir à notre usine», rappelant dans ce sillage les modalités de la loi relative à «la promotion du produit national et de l'outil national de production, qui prévoit aussi l'octroi d'une marge préférentielle de 25% aux produits d'origine algérienne, avec la même origine des capitaux». Il rappelle cependant que depuis quelques temps, le Cameg «préfère se doter de transformateurs montés par des étrangers au lieu de ceux fabriqués de toutes pièces par le complexe d'Azazga et dont la qualité est reconnue et répond aux normes internationales». La décision du Cameg a du mal à passer chez les travailleurs d'Electro Industries, déjà frustrés par le non-respect à ce jour de la consigne donnée par le Premier ministre à l'ex-PDG de Sonelgaz, lors de sa visite au complexe, en mai dernier. Abdelmalek Sellal avait, pour rappel, exigé que 1500 transformateurs de différentes puissances, besoin exprimé à l'époque par Sonelgaz, soient commandés auprès de l'usine d'Azazga. «Aucune mesure n'a pourtant été entreprise dans ce contexte à ce jour», soutient Saïd Ibersiene, qui est aussi membre de droit du conseil d'administration. Il rappelle que des lettres «sans suite» ont été adressées par le CP au Premier ministre ainsi qu'au ministre de l'Energie. Il souligne aussi qu'en 2014, près de 8000 transformateurs «non conformes» avaient été importés «aux dépens du produit national qui attend dans les stocks», dit-il, s'interrogeant d'ailleurs sur la suite donnée à la politique du «consommer algérien» prônée par les autorités. Saïd Ibersiene ne manque pas de «tirer la sonnette d'alarme face à ce contournement d'un produit national en faveur d'un quelconque produit d'importation». Les principaux marchés de l'usine depuis sa création en 1986 sont, pour rappel, ceux contractés avec Sonelgaz, qui, à travers ses filiales, se dote de près de 70% de la production des transformateurs. Certains vont même jusqu'à dire que ce complexe a été créé spécialement afin de satisfaire cet opérateur énergétique. L'usine est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de transformateurs hermétiques de distribution d'énergie électrique, de moteurs électriques, ainsi que d'autres produits. Elle fait vivre 820 travailleurs, dont 572 sont sous contrat à durée indéterminée, dira le président du CP, ajoutant : «L'usine n'est pas encore en danger, la preuve, la production n'arrête pas ainsi que les marchés qu'elle contracte avec certaines autres entreprises. On note aussi ses bénéfices et sa participation à hauteur de 1,4 milliard de dinars à l'emprunt obligataire, en plus de ses dépôts à terme. Mais on a besoin de vendre tous nos produits.»