Eradiqué lors d'une opération d'envergure menée en 2012, le marché informel de Bachdjerrah signe son retour. Il occupe les ruelles de la cité limitrophe à la station urbaine et s'étend jusqu'à la route longeant le marché communal et le centre commercial Hamza. Pour stopper cette propagation inopportune, quelques policiers étaient mobilisés sur les lieux. Mais leur mission se limite, tout compte fait, à l'interdiction de tout étalage sur la route principale. A l'intérieur de la cité, on ferme les yeux. Pourtant, lors de l'opération d'éradication menée tambour battant, il y a quelques années, tout activité anarchique a été interdite et des policiers ont été constamment postés sur le périmètre d'activité des trabendistes. Hélas, ces derniers profitent actuellement de la brèche ouverte par l'absence des services de sécurité pour se redéployer à nouveau. D'ailleurs, l'énorme et mythique bazar informel de Bachdjerrah s'est quasiment reconstitué. Ce qui n'a pas été du goût de nombreux habitants, qui assistent impuissants au triomphe de l'anarchie sur l'ordre public. «Après l'opération d'éradication, les autorités locales ont autorisé certains commerçants à exercer en leur octroyant de petits étals avec parasol. Leur nombre était limité, leur nuisance aussi. Ces derniers temps, l'on assiste à un véritable envahissement. Dans certains endroits on trouve de la peine à se frayer un chemin, à pied ou en voiture», nous dira un habitant. Selon lui, rien ne peut justifier la présence de l'informel dans cette commune, et ce, en raison de la forte concentration de marchés légaux. «Il y a au moins trois grands centres commerciaux, sans compter le marché couvert des fruits et légumes», explique-t-il. Le retour de l'informel est la preuve d'un relâchement inexplicable de la part des autorités publiques. Pour de nombreux résidants, le commerce anarchique est également synonyme d'embouteillages, de vol et de saleté. Ils affirment s'être reposés ces derniers temps du vacarme et des problèmes générés par cette situation, avant que l'informel ne fasse son grand retour. Sur place, a-t-on constaté, des policiers étaient fermes quant à l'interdiction de faire du commerce anarchiquement sur la voie automobile et les trottoirs. Mais les routes secondaires sont pleines de marchands. «Dès que les policiers quittent les lieux, ils vont revenir en force. Hélas on n'est pas sortis de l'auberge», se désole un autre habitant, qui tempère, en expliquant que la réputation de Bachdjerrah, comme cité commerçante, où tout se vend et s'achète relativement à bas prix, n'est point une mauvaise chose. Mais l'Etat doit veiller pour qu'un minimum d'ordre et d'hygiène y soient assurés. Ce qui n'est pas du tout le cas, sachant qu'au moment où ce marché était à son apogée, les odeurs nauséabondes et les agressions étaient quasi permanentes. Un mauvais souvenir qui suscite encore les appréhensions des habitants.