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«L'accord de Skhirat est inopérant et obsolète»
Mahir Alawami. Directeur général de Benghazi TV et secrétaire général du SIJL
Publié dans El Watan le 14 - 01 - 2017

Témoin privilégié de la crise libyenne depuis la chute de Mouammar El Gueddafi, Mahir Alawami, directeur général de la chaîne de télévision
Benghazi TV (BTV) et également secrétaire général du Syndicat indépendant des journalistes libyens (SIJL), revient sur les raisons du refus du Parlement de Tobrouk d'accorder sa confiance au gouvernement d'entente nationale dirigé par Fayez El Sarraj. Il évoque également le rôle joué par le maréchal Khalifa Haftar et son armée pour stabiliser l'Est libyen.
Quelle est actuellement la situation sécuritaire à Benghazi et plus généralement dans l'Est libyen ?
La situation est en constante amélioration depuis la réouverture des postes de police, le retour des services de sécurité et l'instauration de patrouilles qui sillonnent la ville de jour comme de nuit. La majeure partie de l'Est libyen est également stable, à l'exception notable de la ville de Derna et de ses environs qui restent sous l'emprise des éléments du Conseil de la choura des moudjahidine (coalition hétéroclite de milices islamistes). Cette localité est cependant encerclée de toutes parts par l'Armée nationale libyenne (ANL). Vous pensez donc bien qu'à Derna il n'y a pas de police. Sa population vit dans la peur.
Concernant Benghazi, deux endroits connaissent encore des problèmes. C'est d'ailleurs là que se concentre le gros des combats actuellement. Il est vrai aussi que de temps en temps, des attaques viennent interrompre la quiétude des citoyens. Ces attaques sont toutefois espacées dans le temps et sont moins élaborées qu'avant. Les services de sécurité arrivent maintenant à les prévenir. Il y a une police judiciaire qui veille au grain. Sinon, la vie a repris son cours normal dans le reste des quartiers de la ville.
Les gens vaquent à leurs occupations. Les rues commerçantes restent animées jusqu'à une heure tardive de la nuit. Il y a eu par ailleurs un recul important de la criminalité. Signe que la situation s'améliore, les étrangers sont revenus vivre et travailler à Benghazi. Le retour de l'Etat et le sérieux des gens qui l'incarnent a redonné confiance à la population. La situation devrait se stabiliser davantage avec la neutralisation des groupes extrémistes qui se trouvent dans la région. Nous sommes optimistes.
Tout le monde sait que l'Etat dans l'Est libyen ce sont le Parlement de Tobrouk et le maréchal Haftar qui l'incarnent. Comment est perçu Khalifa Haftar par la population ?
A l'exception de quelques groupuscules, la population de Benghazi et de l'Est libyen soutient le maréchal Haftar. Elle a confiance en lui et en son projet de restaurer la sécurité et de construire une armée forte et professionnelle. Elle le considère comme l'homme de la situation. La population de Benghazi est lasse des crimes, des vols, des viols et des exactions des milices. La chute du régime de Mouammar El Gueddafi a engendré un chaos sécuritaire et institutionnel indescriptible. Benghazi en a beaucoup souffert. Depuis 2011, la région a perdu 10 000 de ses enfants. En chassant les criminels de Benghazi et en se lançant dans la construction d'une armée nationale, Khalifa Haftar a fourni la preuve qu'il travaille dans l'intérêt du pays et des Libyens. Khalifa Haftar et ses compagnons ont pu renverser la tendance et instaurer à nouveau la quiétude dans un grande partie de la Cyrénaïque. C'est pourquoi la population est prête à se sacrifier pour lui.
Le maréchal Haftar a-t-il avancé dans son projet de construction de son armée ?
Le maréchal Haftar n'ambitionne pas uniquement de combattre le terrorisme et de mettre fin à l'indescriptible anarchie causée par les milices. Comme je viens de vous le dire, il se fixe également pour objectif de réorganiser l'armée et les services de sécurité. Il veut bâtir une armée professionnelle avec du sang neuf. Il investit actuellement le gros de ses efforts dans la formation de soldats, de sous-officiers et d'officiers. Cette formation se déroule soit dans les académies militaires récemment ouvertes par ses soins, soit dans les académies militaires égyptiennes et jordaniennes. Khalifa Haftar est la première personnalité après 2011 à proposer un projet concret aux Libyens. C'est la raison pour laquelle les gens le soutiennent aujourd'hui. Ce soutien lui est exprimé de toutes régions du pays et cela pas uniquement de Benghazi.
Pourquoi, selon vous, le Parlement de Tobrouk ne veut toujours pas reconnaître le gouvernement d'entente nationale dirigé par Fayez El Sarraj ?
Il y a encore de profondes divergences entre les deux parties. Je pense aussi que le Conseil présidentiel est miné par des calculs étroits qui hypothèquent pour le moment toute possibilité d'entente. Le principal point de discorde a trait à l'institution militaire et à son leadership. Le Parlement de Tobrouk a refusé d'accorder sa confiance non pas au Conseil présidentiel, mais au gouvernement d'entente nationale. Au-delà, il y a dans l'Est libyen un rejet quasi unanime de ce Conseil présidentiel. C'est ce qui explique d'ailleurs la raison pour laquelle Fayez El Sarraj et son gouvernement n'ont aucune assise dans cette région.
La population le considère également comme un frein, ou pire, un obstacle au projet de construction d'une Armée nationale libyenne lancé par le maréchal Khalifa Haftar. A l'inverse, le maréchal Haftar ne prend pas ses ordres depuis l'étranger. C'est pourquoi il est soutenu. L'avenir de l'accord de Skhirat dépend bien évidemment de la capacité de Tripoli et de Tobrouk à s'entendre. Nous pensons toutefois que cet accord ne fonctionne pas car il ne repose pas sur un réel consensus. Il n'est pas non plus réaliste.
C'est ce qui explique la situation de blocage actuelle. Au-delà, les choses n'avancent pas car les gens qui contrôlent le gouvernement d'entente nationale refusent toutes les propositions émises jusque-là et qui sont susceptibles de nous faire sortir du statu quo actuel. Ils vont même jusqu'à dénier au maréchal Haftar le droit de s'impliquer dans le règlement de la crise. Cela vous donne un aperçu de l'étendue du désaccord entre les deux parties.
Dans ce cas, l'accord de Skhirat a-t-il encore un avenir ?
Comme je viens de vous le dire, l'avenir de l'accord de Skhirat dépend de la capacité de Tripoli et de Tobrouk à s'entendre sur le rôle de l'ANL qui s'est constituée dans l'Est libyen et qui est appelée à évoluer à travers tout le territoire libyen. Nombreux aujourd'hui sont ceux qui pensent que cet accord est obsolète car inopérant. Le gouvernement d'entente nationale n'a pratiquement pas de marge de manœuvre sur le terrain. Il ne maîtrise rien. Son champ d'action se limite à Tripoli. Et encore ! Pendant ce temps, ce sont les milices qui continuent à imposer leur loi aux habitants de Tripoli. Déjà, rien que dans cette ville, le Conseil présidentiel a échoué à faire respecter l'un des points de l'accord qui exige le départ ou le désarmement des milices de Tripoli. Comment voulez-vous qu'on prenne le gouvernement d'entente au sérieux ? Il n'est pas crédible.
Comment voyez-vous l'évolution de la situation ?
Toutes les éventualités restent possibles, y compris un affrontement direct entre l'ANL et la coalition de milices qui fait actuellement la loi dans certaines villes du pays. Bien évidemment, une telle éventualité n'est pas souhaitable car elle aggraverait les divisions entre les Libyens. Mais si cela devait arriver, il est certain que l'avantage irait à l'ANL qui possède davantage de moyens. A l'heure actuelle, il est peu probable que les milices se lancent dans une telle aventure car elles se savent encerclées. Les unités du maréchal Khalifa Haftar ont pris position un peu partout, y compris dans le sud de Tripoli.
La coalition de milices qui portent à bout de bras le gouvernement d'entente connaît par ailleurs une saignée. Certaines de ces milices ont rejoint Khalifa Haftar. Même dans l'Ouest libyen, le rapport de force commence à changer en faveur de l'ANL. Les milices qui actuellement s'opposent à l'ANL réfléchiront certainement à deux fois avant de tenter quelque chose. Pour le moment, elles pensent plutôt à voler au secours de la «troisième force» qui se trouve dans le sud du pays et qui est en grande difficulté. Cependant, la situation devrait vite évoluer. Si un accord n'est pas vite trouvé, l'affrontement est inévitable à mon avis. Sinon, tous se regardent actuellement en chiens de faïence. Chacun attend que l'autre prenne l'initiative.


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