La Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (Casnos), créée par décret exécutif 92/07 du 04 janvier 1992, est chargée de la protection sociale des catégories professionnelles non salariées, dont font partie les commerçants, artisans, transporteurs, industriels, entrepreneurs, agriculteurs et membres des professions libérales. Ces derniers sont soumis à une cotisation annuelle variant en fonction de leurs revenus déclarés. Depuis des mois, les affiliés à la Casnos de Biskra se plaignent de l'augmentation jugée «arbitraire et inique», selon eux, des cotisations annuelles, qui sont passées de 32 000 à 64 000 DA au minimum, sans préavis ni explications de la part des responsables de cet organisme. Beaucoup de pères de famille non salariés ne pouvant s'acquitter de leurs cotisations ont préféré se désengager de leurs obligations et perdre ainsi leurs droits à une pension de retraite ou au remboursement de leurs frais médicaux. Même des médecins et des industriels à qui la Casnos demande des sommes faramineuses, à leur sens, ont refusé de verser leurs cotisations, allant jusqu'à 300 000 DA par an pour les spécialistes. D'autres ont eu recours à l'arbitrage du tribunal administratif pour faire valoir leurs droits. Pointant du doigt la Casnos de Biskra qu'ils accusent de dépassement et de faire une lecture biaisée de la réglementation en vigueur, laquelle lecture défavoriserait en premier lieu les petites gens incapables de répondre au diktat de la Casnos, recherchant, selon leurs témoignages, la rentabilité et l'équilibre financier sur leurs dos, les non-salariés ont porté leurs récriminations et dépit vers les organisations professionnelles, qui ont demandé à leur tour une audience au wali de Biskra, a-t-on appris. Dans ce contexte, le premier responsable de l'exécutif, Ahmed Kerroum, a organisé une séance de travail, avec le directeur de la Casnos, les représentants de la CCI des Zibans, l'Union des commerçants et artisans de Biskra et le Club économique de la ville, afin d'entendre les parties, aplanir les points de mésentente et trouver des solutions à la désaffection des affiliés à la Casnos. A l'issue de cette rencontre, où le ton n'a pas toujours été de bon aloi entre le directeur de la Casnos et celui de la CCI des Zibans, le wali de Biskra a instruit le directeur de la Casnos de revoir son mode de gestion, de calculer les cotisations des affiliés selon le chiffre d'affaires déclaré de chacun, au lieu des tarifs forfaitaires présentement appliqués, et à procéder immédiatement à la mise à jour des cartes Chifa de tous les cotisants. «Je ne supporte pas qu'un seul citoyen de Biskra se sente méprisé ou abandonné face à une administration ou à un organisme d'Etat», a déclaré le wali de Biskra. A noter que les conclusions de cette rencontre et les décisions prises en faveur des non-salariés ont réjoui l'ensemble des organisations professionnelles gênées par les relations conflictuelles entretenues depuis des mois avec la Casnos à cause d'un simple et flagrant manque de communication. Des dizaines de non-salariés ont décidé de revenir vers la Casnos, où les tensions et les frictions sont apparemment et définitivement apaisées, espère-t-on, du fait de la montée au créneau de tous les concernés et de l'intervention judicieuse du wali, souligne-t-on.