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«Le Maroc joue les intérêts économiques aux dépens des principes»
Ahmed Kateb. Enseignant à Sciences Po Alger
Publié dans El Watan le 09 - 02 - 2017

Après avoir quitté l'OUA en 1984, suite à l'admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) comme membre à part entière de cette organisation, le Maroc a retrouvé en janvier dernier la «famille politique» africaine. C'est pratiquement à une nouvelle organisation panafricaine à laquelle le Maroc adhère. Ahmed Kateb, enseignant à Sciences Po Alger et grand connaisseur du conflit du Sahara occidental, explique pourquoi le roi Mohammed VI a tant tenu à rejoindre l'Union africaine.
- Le Maroc a déployé durant cinq années des efforts diplomatiques soutenus pour adhérer à l'Union africaine. Il en est devenu membre en janvier dernier. Pourquoi le roi Mohammed VI a-t-il tenu à y adhérer ?
Le Maroc a tenu à adhérer à l'UA, car il lui était impossible de continuer à bouder l'organisation panafricaine. Son offensive diplomatique à grand renfort de tapage médiatique, mais surtout de pétrodollars accordés par les monarchies du Golfe, alliés indéfectibles du royaume, ont permis à Rabat de recadrer ses ambitions africaines à l'intérieur de l'UA.
Certes, le Maroc se prévaut de solides ancrages qui coïncident avec les relais traditionnels de la France en Afrique, c'est la conjonction entre les pétrodollars et le «pré carré» qui ont rendu l'adhésion marocaine possible. Le Maroc entend jouer à l'intérieur des institutions panafricaines, lui qui évoluait depuis 1984 à l'extérieur de l'OUA puis de l'UA, sinon en marge de celles-ci.
- Sur quoi reposait la stratégie de «conquête» du Maroc de l'UA ?
Malgré l'avis juridique de l'UA, l'adhésion a été entérinée grâce, notamment, à une diplomatie économique qui distribuait les pétrodollars du Golfe et qui faisait miroiter un véritable boom dans les relations économiques avec certains poids lourds, notamment l'Ethiopie et le Nigeria. L'affaire de l'oléoduc entre le Nigeria et le Maroc en est l'illustration parfaite.
Rabat joue les intérêts économiques aux dépens des principes, parmi lesquels le droit des peuples colonisés à l'autodétermination. Maintenant, quant aux réserves non prises en compte, il appartient au Maroc et à lui seul de respecter à la lettre les principes qui fondent l'Union africaine, n'étant pas membre fondateur contrairement à la RASD.
- Pensez-vous que le Maroc va à présent jouer sur les contradictions entre les Etats pour tirer son épingle du jeu ?
Il est possible que Rabat joue sur les contradictions entre les différents Etats (partisans ou détracteurs de son adhésion), mais c'est aux tenants de la légalité internationale et aux Etats qui font de la décolonisation leur credo de déjouer les manœuvres de division. La prochaine étape sera sans doute une campagne anti-sahraouie, dont le but ultime sera, dans la stratégie marocaine, l'exclusion de la RASD, impossible selon les textes fondateurs de l'UA. A ce propos, la position exprimée par l'ANC résume la situation en Afrique, d'un autre côté, elle appelle à la vigilance et au respect de la charte de l'UA concernant l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation et le droit à l'autodétermination des peuples colonisés.
- De nombreux observateurs soutiennent que le Maroc va chercher à paralyser ou à diviser l'UA pour torpiller la question du Sahara occidental. Pensez-vous que cela sera le cas ?
En 33 ans de diplomatie subversive en marge de l'OUA/UA, le Maroc est arrivé à ses limites objectives. Le soutien de la France, des Etats-Unis, des monarchies du Golfe et d'Israël ne lui a pas permis de gagner sa bataille contre la RASD. Avec son adhésion à l'UA, il entend peser de tout son poids afin d'inverser la tendance en sa faveur.
C'est sans compter la forte mobilisation dont bénéficie la cause sahraouie. L'équation est tellement difficile pour le Maroc qui a accepté les termes de la Charte de l'UA qu'il sera obligé de négocier avec les Sahraouis. Aux soutiens de la cause de pousser dans ce sens afin de rétablir le droit des Sahraouis à l'autodétermination.


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