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Faut-il sacrifier les études de pharmacie sur l'autel de l'austérité ?
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Publié dans El Watan le 12 - 02 - 2017


Par le Pr Omar Zemirli
Chef du service ORL de l'hôpital de Beni Messous et CCF (Chirurgie cervico-faciale)
Dans l'histoire du département de pharmacie et au vu des différentes promotions d'étudiants en graduation et post-graduation et toutes années confondues, jamais une grève n'aura duré aussi longtemps. Elle a fait se solidariser tous les étudiants de tous les départements de pharmacie à l'échelle nationale. Pour rappel, le département de pharmacie, le département de médecine au sens propre du terme et le département de chirurgie dentaire, appelés communément «La Faculté de médecine», précisément faculté mixte relevant d'une université, laquelle regroupe deux autres facultés, dont l'une de droit et l'autre des sciences islamiques .
Cette longue grève, qui constitue l'attitude ultime à toute revendication, se doit d'être prise obligatoirement et impérativement en considération, car il y va de l'avenir de dizaines de milliers d'étudiants dont la réussite au bac s'est faite avec les meilleures moyennes. «Aux meilleurs étudiants les grandes écoles», loin de se retrouver dans un environnement scientifique optimal en adéquation avec les mentions exigées au baccalauréat «très bien» ou au moins «bien», grande est la mauvaise surprise de cette élite estudiantine au premier contact des la première année, où chaque étudiant est censé avoir décroché son sésame, «sa place pédagogique».
En effet, la possibilité d'accueil par l'université est conditionnée par le nombre de places disponibles dans les amphithéâtres en première année. Ce critère, à lui seul, ne suffit pas ne peut et ne doit être déterminant en particulier au niveau de la faculté mixte de médecine, pharmacie et chirurgie dentaire. Si les milliers d'étudiants trouvent une place à l'amphi, leur formation ne se limite pas seulement aux cours magistraux ou aux enseignements dirigés appelés faussement TP (travaux pratiques) ou TD (travaux dirigés).
Un étudiant en médecine, quelles que soient ses excellentes notes sanctionnant son enseignement théorique, ne sera jamais un bon médecin sans sa formation pratique qui ne peut se faire que dans un service hospitalo-universitaire au chevet du malade et pour les résidents dans les spécialités chirurgicales que dans un bloc opératoire et initialement dans un laboratoire de dissection sur pièces anatomiques pour ne pas dire cadavre, et pour un étudiant en médecine dentaire ( anciennement chirurgie dentaire ) sa formation est conditionnée par son encadreur hospitalo-universitaire et son fauteuil dentaire, son instrumentation spécifique et les produits dentaires nécessaires et indispensables à cette formation.
La formation pratique d'un étudiant en pharmacie se fait après l'enseignement théorique d'une année où, sans aucun doute, il a eu de très bonnes notes dans les différents modules, comme il l'a toujours prouvé pendant sa scolarité de collégien, puis de lycéen. Mais la découverte de la dure réalité du terrain de stage ne pouvait laisser indifférents et ne pas faire réagir ces étudiants qui ont choisi cette discipline par défi, ou par vocation et peu importe la motivation. Ils étaient les meilleurs et ils ont choisi les études de pharmacie parce qu'elles exigeaient la moyenne la plus élevée, donc ils ne pouvaient être que dans un département d'excellence. Rapide est la déception et grand est le désespoir pour la majorité de nos étudiants qui ne peuvent admettre, à juste titre, cette situation des plus kafkaïennes.
En dépit des efforts déployés pour réaliser de nouvelles structures universitaires afin que notre pays puisse faire face au million d'étudiants dans tous les domaines, une collaboration des plus étroites est indispensable entre deux ministères, celui de l'Enseignement supérieur et celui de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Concernant les études de pharmacie et en tenant compte de la plateforme avancée par les étudiants grévistes, le ministère de l'Enseignement supérieur se doit d'appliquer le numerus clausus qui n'est pas une invention française, mais qui est appliqué à juste titre en France et n'est appliqué dans nos universités que par rapport aux places pédagogiques disponibles en première année, sans se soucier ou sans anticiper sur les postes de formation pratique dans les laboratoires de pharmacie et sans visibilité sur les débouchés des futurs diplômés pour ouvrir des officines privées, mais dont l'accord obéit à juste titre à un zoning saturé dans les villes voire les villages et était-ce la vocation de la majorité de ceux qui ont choisi la pharmacie ?
Au moment où le secteur pharmaceutique connaît un essor jamais observé, et au regard du tissu industriel dont s'est doté le pays, il est temps d'introduire cette branche qu'est la pharmacie industrielle à l'université à l'effet d'offrir aux étudiants de la discipline plus de places pédagogiques et par la même plus de débouchés professionnels. Par ailleurs, nous pouvons introduire une autre discipline, la pharmacie clinique, qui est un mode d'exercice de la pharmacie tant hospitalière qu'à l'officine. Nos services hospitaliers pourvus évidemment d'une unité de pharmacie sont dépourvus de pharmaciens. Il est urgent d'ouvrir des postes au sein de ces pharmacies de service. Les diplômés en pharmacie sont plus utiles pour la rationalisation de la gestion des médicaments, du consommable, de l'instrumentation et des produits médicamenteux plus sensibles, tels que les drogues d'anesthésie.
La pharmacie de service, cette structure qui est encore gérée par le corps paramédical, gagnerait à être confiée au pharmacien. L'affectation d'un pharmacien au service hospitalier répondra à plusieurs impératifs, dont nous citons les plus saillants :
1)- optimiser les choix thérapeutiques, la dispensation et l'administration des médicaments au patient ;
2)- formuler des avis pharmaceutiques sur toute prescription au sein de l'équipe médicale pour une meilleure efficience médicamenteuse et de prévenir les accidents iatrogènes (dus aux médicaments eux-mêmes).
Discipline en pleine évolution sous d'autres cieux, la pharmacie clinique confère au pharmacien deux fonctions essentielles, celle de thérapeute et celle de pharmaco-économiste de par ses connaissances et son expérience dans le domaine du médicament. Il en devient ainsi le spécialiste auquel l'équipe médicale se réfère. Par le recours à cette discipline, il est aisé d'appréhender la maîtrise des coûts de prise en charge et, conséquemment, la lutte contre le gaspillage soit par la surprescription ou la péremption. Présente depuis plus de trois décennies dans les pays anglo-saxons, cette discipline est en pleine progression en Europe.
Dans les hôpitaux de ces pays, les pharmaciens cliniciens sont partie intégrante des équipes soignantes. Le pharmacien est là au moment de la prescription et donne son avis pour une éventuelle optimisation, un changement de molécule au sein de la classe thérapeutique, etc. Une fois la prescription établie, la dispensation nominative est de mise. Le pharmacien est présent dans le service au moment de l'administration, il peut discuter avec les patients de leur traitement médicamenteux et diagnostiquer, éventuellement, les problèmes liés aux médicaments. Les programmes d'éducation thérapeutique sont au minimum encadrés par un pharmacien, ou dans un certain nombre de cas menés.
Dans les fonctions antérieures de vice-doyen et de doyen que nous avons exercées, sur une période de trois années et participant en qualité qu'inspecteur en sciences médicales, il nous a été donné d'émettre des avis et faire des suggestions dans le cadre de la réforme des études en sciences médicales. Il nous vient à l'esprit la création, notamment, de la faculté de médecine de Béjaïa et l'érection des structures hospitalières existantes en établissements universitaires sous réserve d'intégrer obligatoirement des locaux pédagogiques et de prévoir un encadrement hospitalo-universitaire. Il a été, en outre, suggéré que la faculté de médecine ne se limite qu'au département de médecine exclusif, de même ceux de pharmacie et de médecine dentaire (chaque département devient faculté), et d'intégrer les trois facultés dans une seule et unique entité qui serait l'Université des sciences médicales et des sciences de la santé.
Nous sommes condamnés à nous adapter aux exigences de notre époque et d'introduire de nouvelles spécialités, que ce soit en médecine générale en y introduisant un résidanat et un DEMS de médecine générale, créer les spécialités de gériatrie et d'allergologie. En médecine dentaire d'introduire de nouvelles branches, entre autres l'implantologie. Dans l'actuel département de pharmacie avec le vœu d'être érigé au futur en faculté de pharmacie introduire dans les meilleurs délais principalement les deux spécialités : la pharmacie industrielle et la pharmacie clinique et d'autres disciplines.
De ce qui précède, nous sommes, aujourd'hui, contraints d'être à l'écoute des pharmaciens de demain, de dialoguer avec eux et de trouver, en commun, des solutions pour le court terme en ouvrant des postes de travail pour les jeunes diplômés dans le secteur public, dans le secteur privé moyennant des conventions-cadres avec les multinationales de l'industrie pharmaceutique pour la formation et l'embauche au terme de celle-ci. Dans le moyen terme, envisager un projet de refonte de l'enseignement universitaire sous-tendue à long terme, par la formation des formateurs à l'effet de sa mise en pratique.
Nous ne terminerons pas le propos sans rappeler le trinôme qui commence par la première lettre de l'alphabet :
Accumulation : nombre important de jeunes diplômés
Anticipation : prévoir des postes de travail suffisants.
Arbitrage : action multisectorielle.


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