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«Le manque de sommeil peut mener à la dépression»
Malik Aït Aoudia. Responsable de la recherche au centre du psychotrauma de l'Institut de victimologie à Paris
Publié dans El Watan le 23 - 02 - 2017

Si le sommeil est pour beaucoup un moment de repos, il est pour certains une activité pénible, notamment ceux qui souffrent d'insomnies, voire de cauchemars. Dans cet entretien, Malik Aït Aoudia, revient sur les conséquences des insomnies à répétition et la technique permettant d'améliorer son sommeil et sa qualité de vie d'une manière générale.
- Certains expliquent les insomnies par les problèmes d'anxiété ?
En effet, les difficultés du sommeil constituent une des plaintes les plus fréquentes dans les consultations psychothérapeutiques et médicales, ce qui explique en partie le fait que les insomnies et les cauchemars soient souvent considérés comme des épiphénomènes ou des conséquences survenant suite à des problèmes de santé physique et/ou mentale, alors qu'ils sont en réalité un réel problème de santé publique qui nécessite souvent des traitements psychothérapeutiques spécifiques et médicamenteux.
Ceci dit, il me semble important de préciser que les insomnies et les cauchemars, qui surviennent occasionnellement dans un contexte de stress intense, sont des phénomènes psychophysiologiques naturels qui permettent de réguler les fortes réactions émotionnelles, autrement dit, ils sont le signe que l'organisme réagit de façon adaptée face au stress.
Dans certains cas, ces troubles du sommeil sont au cœur même de certaines pathologies, comme dans les cas des traumatismes psychologiques, où les cauchemars, les peurs du coucher et les insomnies sont à l'origine des complications dont souffrent les patients atteints de troubles de stress post-traumatique (TSPT) et face auxquelles les médecins et les psychothérapeutes se retrouvent démunis. Aujourd'hui, grâce aux considérables avancées de la recherche, des protocoles thérapeutiques efficaces, spécifiques et centrés sur les cauchemars et les insomnies sont disponibles.
Il s'agit d'une thérapie basée sur la Répétition d'imagerie mentale (RIM) pour les cauchemars et d'une thérapie cognitive et comportementale centrée sur les insomnies, qui permettent de réduire sensiblement les cauchemars et les insomnies, tout en améliorant la qualité du sommeil et en réduisant les niveaux du stress post-traumatique, de l'anxiété et de la dépression. Ces résultats se sont vérifiés dans la récente étude franco-canadienne que j'ai codirigée avec mon collègue le docteur Jean-Philippe Daoust de l'université d'Ottawa.
- Comment se fait concrètement ce nouveau traitement (RIM) ?
Les techniques sont relativement simples, à condition de les maîtriser. Le protocole thérapeutique s'appuie sur un apprentissage des règles concernant l'hygiène du sommeil, pour apprendre à mieux préparer l'endormissement et ensuite préparer les patients aux exercices de répétition des visualisations imaginaires des images positives. A l'issue de ces séances, on va leur apprendre à changer leurs cauchemars volontairement.
- Les patients réussissent-il à faire ce changement ?
Aussi bien dans les résultats des recherches que dans notre pratique clinique, les taux de succès sont très élevés et se situent entre 70 et 80%. Ceci est valable, y compris dans les cas de cauchemars chroniques de plusieurs années. A noter que cette thérapie (la RIM) est recommandée par la commission d'experts de l'académie américaine de la médecine du sommeil comme le traitement de choix pour les cauchemars.
- Quel est l'impact des nouvelles technologies sur le sommeil ?
L'ampoule électrique est l'une des premières inventions qui a commencé à impacter négativement le sommeil. L'espèce humaine n'étant pas dotée de vision nocturne, le rythme du sommeil obéissait jusqu'alors au rythme circadien du jour et de la nuit. Avec l'avènement de la lumière artificielle, les rythmes de vie et du travail ont été considérablement modifiés avec l'apparition d'une vie nocturne et du travail de nuit, qui ont engendré des conséquences directes sur le sommeil et par conséquent sur la santé.
Les écrans des tablettes et des téléphones portables perturbent également fortement le sommeil, et ce, pour deux raisons : la lumière bleue dégagée de ces écrans et la stimulation cérébrale et émotionnelle par le contenu des documents et films voisinés, qui vont maintenir l'éveil du cerveau et empêcher l'activation des mécanismes du sommeil.
Le sommeil est un besoin physiologique vital et nécessaire pour avoir une bonne santé, rester en forme, alerte et productif. Ainsi, le manque de sommeil volontaire (travail de nuit ou choix de vie) ou pas (insomnie) va entraîner des conséquences néfastes pour la santé, comme l'irritabilité, le manque de concentration, les pertes de mémoire, la baisse de vigilance, l'accélération du vieillissement voire dans certains cas la réduction de l'espérance de vie.
- Qu'en-est-il du phénomène des accidents de la route ?
Pour la réduction de l'espérance de vie, elle est peut-être due à l'épuisement de l'organisme sous l'effet des rythmes sans sommeil réparateur, ou aux différents accidents de la route et du travail qui sont la conséquence de la baisse de vigilance et de l'attention et qui peut concerner aussi bien les usagers et les professionnels de la route, que le personnel navigant, les contrôleurs aériens… Le sommeil étant irrépressible, il peut happer une personne en une fraction de seconde, ce laps de temps est suffisant pour provoquer un accident.
Pendant ces quelques secondes, la personne ne se rend même pas compte qu'elle ferme les yeux et perd le contact avec la réalité. Lorsque vous avez un manque de sommeil, vous présentez un risque réel de faire un accident. Une personne qui manque de sommeil présente un profil accidentogène.
- Et la plupart des accidents de la route c'est vers 4 et 5h pour les longs trajets…
Les conséquences du manque de sommeil peuvent être aussi bien diurnes que nocturnes. Les grandes catastrophes ont eu lieu entre 1h et 3h, à l'exemple du naufrage du Titanic, avec 1500 morts en 1912, l'explosion du réacteur nucléaire à Tchernobyl en 1986, plus de 20 000 morts par irradiation, ou l'explosion de la navette spatiale Challenger en 1986, tous ces accidents ont en commun le manque de sommeil des ingénieurs et techniciens qui n'ont pas pu prendre les bonnes décisions au bon moment.
Il est important de préciser que nous disposons d'une horloge biologique naturelle qui régule les rythmes alternés entre notre état de veille et le sommeil, dont la tranche la plus propice au sommeil se situe entre 19h et 5h
- Qu'en est-il de la sieste telle qu'elle est pratiquée en Algérie ?
La sieste a, en plus de ses aspects psychophysiologiques connus, une dimension culturelle. Dans certains pays et régions du monde, la vie sociale peut être suspendue le temps d'une sieste. Dans le désert par exemple, les habitants se sont adaptés aux rudes conditions climatiques en observant une sieste (ou cure de santé) à des moments de la journée où les températures sont si élevées qu'elles empêchent toute activité.
Pour la sieste en Algérie, à ma connaissance, on ne dispose pas de données épidémiologiques sur le sommeil. L'une des rares études sur le sujet a été réalisée par l'Office national des statistiques et publiée en 2012, mais la méthode choisie limite fortement la validité des données obtenues sur le sommeil et qui ne sont pas exploitables en l'état.
Cependant, les bénéfices d'une sieste en général, qui dure moins de 30 minutes ou des micro-siestes de 5 à 15 minutes, sont mieux connus et se développent au sein des grandes entreprises, avec des espaces spécialement dédiés à cet effet. Pour finir, le sommeil est une précieuse ressource psychophysiologique, dont l'impact peut se mesurer sur la santé et le bien-être individuel et social ainsi que sur le développement économique.


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