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Parloirs parlants
Paris. Sortie du film de Rachida Brakni
Publié dans El Watan le 25 - 02 - 2017

Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître que celui de Rachida Brakni en tant que réalisatrice. Présenté en avant-première en décembre 2016 au Maghreb des Films 2016, il est en salle en France depuis mercredi dernier.
Connue comme une actrice confirmée depuis le Chaos de Coline Serreau (2001) qui lui a valu le César du meilleur espoir féminin, Brakni a ensuite enchaîné avec succès ses rôles à l'écran. Pensionnaire de la Comédie française dès l'an 2000, elle a mené, parallèlement au cinéma, une brillante carrière théâtrale qui l'a conduite jusqu'à la mise en scène (Face au Paradis).
Comme elle le précisera, elle n'avait pas au départ le désir de devenir cinéaste. Seule une circonstance personnelle la poussera derrière la caméra : la visite régulière d'un proche, détenu à la prison de Fleury-Mérogis. Elle y découvre l'univers des visiteuses, car les hommes sont généralement absents des parloirs dans cette prison d'hommes. Elle constate qu'aux pères et frères se sont substituées les mères, épouses, sœurs et compagnes et pense alors à témoigner de ce microcosme féminin, seul lien avec le monde extérieur.
Mais ce qui va convaincre Rachida Brakni de coécrire avec Raphaël Clairfond un remarquable scénario, c'est la découverte des liens qui se tissent entre toutes ces femmes entre affrontements et solidarité. Nous sommes en août, au cœur d'une forte canicule qui transforme la visite en une épreuve à la fois physique et psychologique. Tout spectateur non initié découvrira avec étonnement le chemin de croix que constitue la visite. Les femmes, jeunes et moins jeunes vivent elles-mêmes une sorte d'enfermement à travers les rites de passage De sas en sas, où la relation aux gardiens est frappée du sceau de l'indifférence et, le plus souvent, de l'humiliation.
Mais il serait réducteur de ramener ce film uniquement à l'intérêt du sujet, car Rachida Brakni a su convoquer la meilleure grammaire cinématographique pour signer une vraie fiction, déjà forte dans le scénario. Qu'il s'agisse de l'image, de la structuration du récit, de la dramaturgie, des scènes dialoguées ou de la direction d'acteurs, le film se déploie avec une sensibilité rare et une émotion de tous les instants. Il renoue avec le sens du «climax», ces moments de tension qui ont fait les grandes heures du grand cinéma américain.
Certaines scènes ne sont pas sans évoquer un maître du genre John Cassavetes, qui n'avait pas son pareil pour insuffler chair et vie à des personnages formidablement dirigés. L'originalité de la démarche réside en partie dans le mariage réussi entre le huis clos, posé comme postulat, et la dimension chorale et harmonieuse du film bien que les actrices soient nombreuses et dotées chacune d'un profil particulier. Saluons à ce propos le casting qui mélange professionnelles et non-professionnelles, selon une alchimie où aucun rôle n'est minoré.
On redécouvre avec plaisir Zita Hanrot, vue dans Fatima de Philippe Faucon, Meriem Serbah découverte par Kéchiche dans La Faute à Voltaire et L'Esquive, Fabienne Babe actrice française trop souvent négligée. Quant à Samira Brahmia, elle est connue pour avoir chanté en arabe, dans The Voice…
La conclusion, laissons là à Rachida Brakni : «Une journée de visite est toujours une journée particulière. En général, on n'en reparle pas. Pourtant c'est une journée dont personne ne ressort tel qu'il était avant de la vivre…»


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