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Cinéma-Plan serré sur les Oscars et Césars
Le triomphe beur et black
Publié dans El Watan le 12 - 03 - 2005

C'est un fait unique qui a eu pour théâtre la 30e cérémonie des Césars menée de main de maître par le toujours pertinent Gad El Maleh.
En effet, ce fut un triomphe à plate couture. Quatre césars parmi les plus importants ont été raflés par « L'Esquive » de Abdellatif Kéchiche. Le film n'a pourtant connu à sa sortie sur les écrans en 2004 qu'une fréquentation honorable avec 300 000 spectateurs alors que celui qu'on présentait avec la chasuble de superfavori, Les Choristes de Christophe Baratier, a culminé, lui, à 8,6 millions d'entrées. La revanche du « petit » sur le « gros » ? Certes, mais surtout la reconnaissance qualitative des votants de la profession qui ont vu dans L'Esquive une œuvre originale de grand talent. Et Dieu sait pourtant que toutes les bonnes fées du 7e art ne s'étaient guère penchées sur le petit berceau. Qu'on en juge : d'énormes difficultés à trouver de l'argent (moins d'un million d'euros), un producteur qui a « fait les poches » de ses proches et de sa famille, un tournage en DVD numérique, le 35mm n'étant pas dans ses moyens. Et pourtant, les quatre césars - meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur espoir féminin (Sara Forestier) - sont loin d'être immérités car L'Esquive est sans doute aucun, ce qui s'est fait de mieux dans le champ de la fiction quant à la représentation - souvent décriée à juste titre - de l'univers des jeunes et de la banlieue. Si l'on y ajoute le césar du court-métrage 2005 qui est allé - et là aussi c'est mérité - à Lyès Salem pour ses Cousines entièrement tourné en Algérie et qui a confirmé le précédent succès de l'hilarant Jean Farès, le triomphe est total et sans précédent ! L'Esquive qui ressort sur les écrans français le 2 mars - César oblige ! - raconte avec force maîtrise, le télescopage entre un classique de la littérature française (Les Jeux de l'amour et du hasard de Marivaux) qui fait office d'argument, et le territoire affectif et sentimental si peu exploré de jeunes garçons et filles des cités, en l'occurrence « les Francs-Moisins » à Saint-Denis dans le 93. Une caméra fluide à hauteur de visage « traque » les émotions de ces adolescents à la manière d'un John Cassavetes auquel Kéchiche (ex-comédien de Bahloul et de Téchiné et auteur d'un déjà splendide La Faute à Voltaire sur l'immigration clandestine) fait souvent penser, affirmant des qualités de direction d'acteurs qui le situent parmi les deux ou trois meilleurs en France. Aussi, est-on désormais impatient de découvrir son troisième opus qui racontera la vie d'une famille maghrébine dans le Midi de la France, et que lui produira le non moins renommé Claude Berri, séduit par les qualités du scénario, car Kéchiche brille aussi par « l'écriture » où il est épaulé par sa compagne Ghalia Lacroix. L'autre fait marquant de ces césars 2005, c'est que le succès soit allé de manière aussi totale au cinéma indépendant, hors des grands groupes et conglomérats, comme en témoigne le césar de la meilleure actrice qui a récompensé Yolande Moreau pour Quand la mer monte..., produit par le regretté Humbert Balsan, décédé récemment, et il est d'ailleurs dommage que Yamina Benguigui ne lui ait pas rendu hommage sur scène. Balsan a, en effet, porté à bout de bras - il s'y est épuisé ! - la production à petits ou moyens budgets en France et à l'étranger. On lui doit les huit derniers films de Chahine depuis Adieu Bonaparte, ceux du Palestinien Elias Suleïman et de l'Egyptien Yousry Nasrallah. Les cinéastes arabes lui doivent beaucoup.
50 ans après Sidney Poitier
Hasard ou coïncidence ? La même semaine, les Oscars 2005 à Hollywood ont confirmé la montée en puissance des comédiens « blacks » (Jamie Foxx pour Ray et Morgan Freeman pour Million dollar baby). Ce dernier film a valu l'oscar à son auteur-réalisateur - lui aussi arpentant les sentes de la production indépendante - Clint Eastwood, qui sut rendre hommage à la musique et à la culture noire avec l'inoubliable Bird incarné par Forest Withaker, célébré dans le passé ainsi que la craquante Hale Berry. Nous laisserons le mot de la fin à une captive, Florence Aubenas du journal Libération, qui écrivit à propos du film de Kéchiche à sa sortie : « L'Esquive n'est ni un film en gros sabots sur les rapports du théâtre et de la vie, ni un joli film sur l'adolescence en émoi. Il s'attache à l'imposture et à son corollaire, les codes de la vie qui serrent comme des cadres et dans lesquels, sans armure, on étouffe, exactement comme chez Marivaux. Et ici, comme au XVIIIe siècle, l'armure c'est la langue... » On ne peut mieux dire... Reste à souhaiter qu'un distributeur - on pense à Cirta films de Hachemi Zertal - nous le présente en Algérie.


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