Trois individus, accusés d'aide à l'émigration clandestine et mise en danger de la vie de personnes, ont comparu devant le tribunal d'Oran dans une affaire qui s'est soldée par le décès de deux jeunes harraga âgés de 19 et 20 ans. Fin 2016, un pêcheur, un de ses parents et un taxieur clandestin ont aidé 13 candidats à l'émigration clandestine. Ces derniers sont pris en charge par les deux principaux mis en cause dans cette affaire, à savoir le pêcheur et son parent. Après que le plan de cette traversée a été établi, ces jeunes gens, âgés entre 19 et 26 ans, et qui n'avaient qu'une idée en tête, celle de quitter le pays, débourseront la somme de 90 000 DA chacun pour le prix de la traversée clandestine. Une partie de cet argent, soit 50 millions de centimes, est utilisée pour l'achat d'un moteur. Ils prendront le départ de la plage de Cap Rousseau à 1 heure du matin en cette fin d'année 2016. La mer n'était pas favorable, mais ils tenteront quand même ce départ. A peine quelques miles franchis et se trouvant encore dans les eaux territoriales, ils apercevront une patrouille des gardes-côtes. Le pêcheur fera alors une manœuvre dangereuse pour fuir les gardes-côtes. A ce moment, deux jeunes perdent l'équilibre et chutent dans l'eau et seront abandonnés en pleine mer. Le reste du groupe ne devra sa survie qu'à l'intervention d'un autre pêcheur se trouvant à bord de son bateau qui leur portera secours et alertera les gardes-côtes en donnant leur position précise. Une fois sauvés, ces jeunes donneront des informations aux gendarmes qui avaient ouvert une enquête sur la disparition des deux jeunes. L'intervention des hommes-grenouilles n'a pas permis de les retrouver. Ce n'est qu'une semaine plus tard, que leurs corps seront rejetés par la mer. Cités à la barre du tribunal, les trois accusés nieront les accusations portées contre eux. Le taxieur dira avoir transporté ces jeunes avec sa voiture, mais affirmera tout ignorer de cette aventure. Quant au pêcheur et son parent, ils se chargeront mutuellement. Les harraga cités à témoigner accuseront les mis en cause. Quant aux parents des victimes, ils demanderont que justice soit faite. Dans son réquisitoire, le procureur a requis contre le pêcheur et son parent 10 ans de prison ferme et 5 ans contre le taxieur. L'affaire a été mise en délibération pour la semaine prochaine.