L'histoire de Rédha Abada, un jeune commerçant de Bordj Bou Arréridj, est assez peu banale et renseigne sur la lourdeur des blocages administratifs auxquels font face les jeunes commerçants. En effet, le concerné a bénéficié, le 25 décembre 2002, dans le cadre de l'Ansej, d'un crédit financier auprès du Crédit populaire d'Algérie (CPA) pour la création et l'exploitation d'une pâtisserie. Le jeune Rédha avait procédé à l'acquisition du matériel indispensable et il avait pris en location un local pour y installer son entreprise. Cependant, raconte le jeune commerçant, qui s'est déplacé à notre rédaction, le projet n'a pu bien démarrer car le local se situe dans un quartier peu fréquenté. Rédha décida de délocaliser son local pour l'implanter dans un lieu plus populeux. Pour cela, il lui a été exigé de changer l'adresse qui était mentionnée sur son registre du commerce. Or il est impératif qu'un agrément d'exploitation d'une pâtisserie lui soit délivré, et pour obtenir cet agrément, il y lieu de fournir un extrait de rôle apuré. A sa grande surprise, Rédha s'est retrouvé redevable envers les impôts d'une somme de plus de 110 000 DA. Une imposition injuste en vertu des textes régissant l'Ansej qui exonèrent ce genre de projets. Pour preuve, Rédha affirme que lorsqu'il avait acquis le matériel, il a bénéficié d'une franchise totale. Le jeune adresse un recours le 28 décembre 2004 à l'attention du directeur des impôts de Bordj Bou Arréridj. En vain à ce jour. Rédha n'a pu avoir un nouvel agrément, un nouveau registre du commerce et il n'a pu reprendre son activité. Les préjudices matériels et moraux sont énormes. Le jeune avait, dans le souci d'honorer ses engagements envers le CPA qui lui avait accordé une échéance de 5 ans pour le remboursement de sa dette, pris le risque d'ouvrir son commerce sans aucune autorisation. La police intervient, le wali aussi et les arrêtés de fermeture tombent. Rédha affirme que le seul moyen pour effacer cette imposition illégale serait de corrompre quelqu'un dans les impôts. Aujourd'hui, le directeur des impôts de BBA refuse de statuer et le CPA ne veut pas rééchelonner la dette de Rédha. La justice a décidé, le 30 août dernier, de saisir le matériel acquis par Rédha afin de le revendre. Le jeune demande l'intervention du chef du gouvernement pour le sauver de la ruine programmée par les impôts de Bordj Bou Arréridj.