N'y a-t-il plus de limites à l'incivisme ? Tout porte à le croire lorsqu'on est confronté au quotidien à des signes qui ne trompent pas sur le mépris, et le mot est faible, affiché par certains citoyens envers la loi et envers autrui. Les exemples pour illustrer cet état de fait sont d'ailleurs légion. Nous n'en citerons qu'un seul : celui du stationnement illégal sur les trottoirs. Comme on a pu l'observer en effet dans le quartier du Coudiat, des automobilistes, devant la rareté, il est vrai, des places de stationnement, font fi de la sécurité des passants en n'hésitent pas à garer leurs véhicules sur les trottoirs à proximité notamment de l'entrée de l'hôtel des Travaux publics, mais aussi sur les trottoirs longeant l'enceinte de la direction de l'éducation. Un spectacle désolant qui ne semble pas déranger outre mesure les services compétents de la police censés faire respecter les lois en matière d'occupation illicite de la voie publique, puisque ces agissements se déroulent souvent sous le regard indifférent des agents de police affectés dans ce lieu abritant le commissariat central. Le quartier, qui connaît d'ailleurs un véritable état de siège, est quadrillé depuis plusieurs années, et à longueur de journée, par une multitude de «parkingueurs» extrêmement zélés. Pour pouvoir y stationner, il faut en effet montrer patte blanche. En plus de payer 50 DA, un tarif unique imposé depuis des années au centre-ville par tous les parkingueurs qui se sont visiblement donné le mot au sein de la corporation pour fixer ce droit de stationnement, il vous est exigé également de ne pas dépasser un certain laps de temps sous peine de devoir vous acquitter d'un supplément, ou, comble du grotesque, vous faire réprimander par ces mêmes gardiens. Cette attitude de la part de la police à l'égard des «parkingueurs» est mal ressentie d'ailleurs par les Constantinois, qui voient leur patience mise à rude épreuve face à ce qui devient un mépris institutionnel. En effet, et en plus de ce laxisme, la police s'est arrogé le droit d'occuper exclusivement de nombreuses rues du Coudiat. Une véritable politique d'expansion qui ne répond à aucun besoin de sécurité, mais simplement pour permettre aux agents de police de stationner leurs véhicules personnels. Cela a commencé par la fermeture de toute la rue jouxtant le lycée El Houria, côté nord, avant de s'étaler sur d'autres rues et tout récemment la réservation du coin faisant face au musée Cirta. Bien entendu, les policiers ne sont guère inquiétés par les gardiens de parkings. La police n'a aucun droit sur ces espaces et sa politique n'est qu'égoïsme et mépris envers la population.