Ce long métrage, produit en collaboration par Light House Arab and World (Liban-USA), le Centre national du cinéma et de l'image (CNCI), CTV Production de Tunisie et le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), a été projeté devant une assistance nombreuse. Etaient présents à cette projection, entre autres, le réalisateur égyptien Salim Seif, le comédien tunisien Ahmed Amin Ben Sâad, ainsi que les comédiennes algériennes Baya Rachedi et Imène Noël. D'une durée de 110 minutes, le long métrage revient sur l'enfance et la jeunesse du philosophe et théologicien chrétien Saint-Augustin. Pour rappel, ce dernier est né le 13 novembre 354 et mort le 28 août 430. C'est l'un des quatre Pères de l'Eglise occidentale et l'un des trente-six docteurs de l'Eglise. Il avait des origines berbères, latines et phéniciennes. Ainsi, la personnalité de cet homme hors du commun est mise à l'honneur à travers une double histoire bien ficelée au niveau de la narration et remarquable sur le plan des prises de vue. En effet, le film Augustine, fils de ses larmes est construit sur deux temporalités très lointaines l'une de l'autre. La première trame commence en 2016, représentée par un jeune Algérien, Hedi, habitant à Paris, en France, incarné par Imad Benchen. Alors que cela fait sept ans que Hedi n'a plus remis les pieds dans son pays natal, il est obligé de partir en Algérie afin de réaliser pour la chaîne de télévision française pour laquelle il travaille, un film documentaire sur L'Augustine. Si au départ il se montre réticent face à son responsable, il change d'avis très vite en embarquant dans le premier avion pour Alger avec ses deux collègues de la production. Originaire de Annaba, Hedi ne connaissait pas grand-chose du théologicien si ce n'est la cathédrale portant le nom du philosophe. Sa première rencontre avec le prêtre de cette basilique est salutaire. Il lui dit que la meilleure manière de comprendre Saint-Augustin est de lire la propre histoire écrite par ce théologien, en l'occurrence, parcourir la première autobiographie de l'humanité à travers Les Confessions. Hedi se lance dans la documentation avec un grand intérêt. La caméra bascule dans une seconde histoire se situant au 4e siècle : celle de l'enfance et de la jeunesse de Saint-Augustin. Hedi avance, ainsi, dans son projet documentaire en marchant sur les traces du philosophe numidien depuis sa naissance à Taghast, à Annaba, son voyage et sa lutte spirituelle à Carthage, à Rome et à Milan ainsi que le rôle important joué par sa maternelle, Monika, et sa concubine, Tanite, et ce, avant de devenir le Santo célèbre. Adapté au cinéma par Sameh Sami sur une histoire de Imad Dabbour et réalisé par Sami Seif, Augustine, fils de ses larmes, se targue de faire le parallélisme entre l'histoire moderne et l'histoire «historique». Pour raconter cette double histoire avec fluidité, le compositeur algérien, Salim Dada, a choisi une orchestration des plus élaborées. Il faut dire aussi que les costumes d'époque, signée par Nâama El Jazi, et les décors du Tunisien, Taoufik El Bahi, ont donné un cachet particulier à ce film qui reste, sans conteste, une belle œuvre de référence pour l'humanité.