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«Le développement n'est durable que s'il est conçu et exécuté de bas en haut»
Mohand Amokrane Cherifi . Expert onusien
Publié dans El Watan le 30 - 10 - 2017

Mohand Amokrane Cherifi est expert onusien et membre de l'instance présidentielle du Front des forces socialistes (FFS). De par sa longue expérience au sein des Nations unies au contact des collectivités locales des pays membres, il nous apporte, dans cet entretien, un nouvel éclairage sur les enjeux économiques des élections locales qui ont une portée nationale, voire internationale, selon ses dires.
A première vue, la dimension économique de la commune et de la wilaya est occultée par leurs responsabilités administratives vis-à-vis de la population. Qu'en est-il en réalité ?
En général, les élections locales ont toujours été exploitées par les pays pour sensibiliser leurs citoyens appelés à voter, sur les enjeux qui déterminent l'avenir du pays, et l'importance de leur choix en faveur des candidats capables de gérer administrativement leur territoire, mais également en mesure de contribuer à son développement économique. L'entreprise productive étant l'instrument pour y parvenir, car créatrice d'emplois et de revenus, tout est fait pour faciliter leur création, leur implantation, leur fonctionnement et leur développement. Malheureusement, dans notre pays les élus locaux n'ont pas les moyens juridiques de promouvoir l'investissement dans leur circonscription. Ceci relève des prérogatives de l'administration territoriale (wilaya et daïra). De plus, je ne vois pas quel intérêt auraient les élus à s'exposer à la critique de leurs électeurs en prenant des initiatives en direction des entreprises, alors qu'une mauvaise publicité est faite à ces entreprises sans distinction.
Quant aux communes de l'intérieur, souvent enclavées, elles ne songent même pas à solliciter des partenaires économiques, sachant par avance le peu d'intérêt que leur territoire représente pour des investisseurs. Ne disposant pas de ressources propres suffisantes et faiblement dotées par l'Etat, elles sont réduites à gérer la colère de leurs concitoyens dans le besoin.
Pourquoi cette attitude réservée vis-à-vis des entreprises, alors que la création d'emplois bénéficie à la population ?
Les campagnes médiatiques malveillantes et récurrentes qui ciblent nos entreprises, qu'elles soient publiques ou privées, sont lancées et alimentées par tous ceux qui ne souhaitent pas le développement d'une base productive nationale. C'est ainsi qu'on étale dans la presse l'endettement des entreprises publiques, elles ne sont plus qu'un millier, et le coût exorbitant qu'elles occasionnent au Trésor public pour les sauver de la faillite, poussant indirectement à la poursuite de leur privatisation, en occultant les causes de leurs déficits cumulés et sans mesurer leur importance stratégique sur le plan économique et social, voire sécuritaire, certaines d'entre elles étant gardiennes de la souveraineté nationale dans leur secteur d'activité.. Rappelons que la pénalisation de “l'acte de gestion” a contribué à vider les entreprises publiques de leur encadrement et à créer les conditions de non-rentabilité pour justifier leur privatisation.
De même, sous couvert de la séparation indispensable de l'argent et de la politique, on s'attaque à des entreprises privées sans discernement, entre celles qui créent de la richesse et de l'emploi et celles qui profitent des crédits et des marchés publics sans contrepartie, qui font de l'évasion fiscale et un transfert illicite de capitaux à l'étranger par le mécanisme des surfacturations. N'oublions pas que le pays compte un million d'entreprises privées, la majeure partie à caractère familial et de petite et moyenne dimensions, qui œuvrent à réduire les importations avec des perspectives d'exportation pour certaines d'entre elles.
Evitons donc tout amalgame et tout discrédit. Le mauvais traitement, voire le mauvais procès ainsi fait à nos entreprises et à leurs responsables, sans discernement, en ternissant leur image dans l'opinion nationale, découragent l'entrepreneuriat et l'investissement, laissant le marché national des biens et services à la merci d'intérêts étrangers. A cause de cette image négative de l'entrepreneuriat, des fonctionnaires des administrations centrales comme des élus nationaux et locaux n'osent pas s'afficher publiquement avec les entrepreneurs, de peur d'être perçus comme des corrompus actifs ou passifs.
Ne sont donc pas nombreux ceux qui œuvrent activement pour amener les entreprises à investir sur leur territoire en facilitant leur implantation. L'objectif est pourtant noble puisqu'il s'agit de créer des emplois au profit des habitants de la commune ou de la wilaya. Mais la crainte de faire l'objet d'une campagne calomnieuse du fait de la proximité avec les entrepreneurs, en dissuade plus d'un.
On oublie que ces entreprises représentent la majorité de l'électorat en Algérie, si l'on ajoute aux entreprises productives, commerciales, d'artisanat et de services, les entreprises informelles, et que l'ensemble contribue majoritairement à la richesse du pays hors hydrocarbures.
Dans le contexte des prochaines élections, quel rôle pour les collectivités locales ?
L'Etat ne se réduit pas aux administrations centrales des ministères. Sa déconcentration est impérative pour permettre aux collectivités locales, une fois rendues autonomes sur le plan administratif avec les nouveaux Codes de la commune et de la wilaya et sur le plan financier grâce à une réforme de la fiscalité locale, d'attirer et de soutenir les entreprises sur leur territoire. L'approche territoriale du développement, dont j'ai contribué à développer le concept et la mise en œuvre dans le cadre des Nations unies, part du principe que le développement n'est durable que s'il est conçu et exécuté de bas en haut, impliquant une participation active des collectivités locales.
Le développement étant défini à ce niveau, c'est du ressort des entreprises mobilisées à cette fin de le réaliser. A cet effet, les collectivités locales doivent œuvrer à créer un environnement favorable à l'implantation des entreprises sur leur territoire, en créant des zones d'activités économiques et en leur apportant les facilités administratives appropriées.
Les prochaines élections locales doivent voir émerger des maires et des présidents d'APW qui ont non seulement des capacités de gestion, mais qui sont également conscients que le développement de leur commune et de leur wilaya, en termes d'emplois et de création de revenus pour les résidents dépend des entreprises implantées localement. La révision des Codes communal et de wilaya doivent nécessairement les doter des moyens juridiques de promouvoir le développement de leur territoire.
Votre credo pour ces élections semble un plaidoyer pour l'entreprise…
Voter pour les APC et les APW, capables de promouvoir et de développer des entreprises sur leur territoire, c'est contribuer au développement auto-centré du pays, à son indépendance économique, à la création d'emplois et de revenus. C'est la raison pour laquelle le vote citoyen au prochain scrutin, bien que local, constitue un enjeu important, à la fois sur le plan politique, économique, social, culturel et environnemental. Soutenir l'entreprise nationale productive légalement constituée, créatrice d'emplois et de richesses et support de l'indépendance économique du pays et du progrès social doit susciter une large adhésion des acteurs politiques et ceux de la société civile. Ceci contribuerait à prémunir le pays contre une domination étrangère de son territoire foncier et minier et de sa mainmise sans contrepartie sur son marché et sur ses ressources.


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