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Violences faites aux femmes : Un phénomène qui défie la loi
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Publié dans El Watan le 26 - 11 - 2017

L'Algérie a adopté, en 2015, la loi contre les violences faites aux femmes. Cette mise à jour législative aux normes internationales est certes un acquis, mais qu'en est-il de son application ?
A l'occasion de la célébration de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, un bilan s'impose.
Officiellement, durant les 9 premiers mois de l'année en cours, elles ont été 7589 femmes à se plaindre, au niveau des commissariats de police, de violences, dont plus de 52% sont familiales. Des chiffres que les forces de l'ordre ainsi que le mouvement associatif considèrent comme infimes par rapport à la réalité. La plupart des femmes victimes refusent de porter plainte contre un frère, un père, un mari ou tout autre membre de la famille. Même après avoir porté plainte, 737 victimes de violence se sont résignées et ont abandonné les procédures pénales.
Comparés à ceux de l'étude faite par l'Institut national de la santé publique (INSP) pour les deux années 2012 et 2013, les chiffres ont bondi. Collectés au niveau des établissements hospitaliers, l'Insp avait recensé à l'époque 2848 femmes victimes de violence, dont l'âge moyen est de 35 ans. Cette étude a démontré que la violence n'est pas exclusive aux personnes dont le niveau d'instruction est bas. 84% des cas de femmes violentées sont instruites et une femme sur 5 travaille. Les agresseurs sont également instruits et 37% d'entres eux sont chômeurs. Majoritairement physiques, 70% des violences sont survenues au domicile et 38% sont d'ordre conjugal.
Les chiffres de 2015 et 2016, en cours d'analyse, ne sont pas, selon des membres de cet institut, différents. Ce qui sous-entend que malgré l'adoption de la loi, la situation n'a pas vraiment changé. C'est la raison pour laquelle les adhérents du réseau Wassila et l'Association d'aide aux victimes femmes et enfants (Avife) se sont réunis au siège de cet institut dans le cadre d'une journée d'étude afin de voir «où en est-on dans la lutte contre ces violences ?», thème retenu pour cette journée.
Le poids de la société
Pour la professeure Wassila Mammeri, présidente de l'Avife et réseau Wassila, les victimes de violence ne pourront faire appel à la loi et demander justice que si elles sont sécurisées et engagées dans un processus de réparation qui leur permettra de reprendre d'une manière autonome le cours de leur vie. En effet, les débats très animés des membres du réseau et des sympathisants de cette cause portaient tous sur plusieurs axes, dont essentiellement la prise en charge de la victime, le poids de la société dans la banalisation de la violence perpétrée sur la femme ou même l'enfant. Les conférenciers, entre médecins, médecin légistes, psychiatres et avocats, se sont entendus sur le rôle grave que joue l'entourage immédiat de la femme.
«Il y a comme une sorte de « dressage » ou de formatage de la femme dés son jeune âge pour qu'elle accepte le statut de personne inférieure et de facto elle oubli son droit de dire non à toute sortes de manipulation, de maltraitance verbale, morale ou physique. Si elle riposte ou sort du cadre qui lui est prédéfini, elle est vite transformée en honte de sa famille et de la société même si, avec son savoir et sa contribution professionnelle, elle est bien le contraire », disent-ils. Avec des cas d'extrême cruauté et surtout de torture conjugale, les médecins légistes et psychiatres ont insisté sur le rôle des services de sécurité qui reçoivent les plaintes et des médecins qui constatent en 1er les résultats de la violence.
Pour les premiers, les juristes, notamment les maîtres Smati et Hammache, qui ont trouvé aberrant le fait de demander à une femme violentée un certificat du médecin légiste pour déposer plainte. Ceci se fait, au moment où pour déposer une plainte pour coups et blessures volontaires, il n'est nullement exigé par la loi un tel document.
Ceci sans compter le rôle que jouent certains agents de l'ordre qui réussissent souvent à dissuader la femme à porter plainte, tantôt en banalisant les faits ou en culpabilisant la victime elle-même. «Plus grave encore, il y a une grand problème dans les textes de lois. Dans quelconque acte de violence, le statut de victime n'existe pas.
Il est pris en considération les facteurs justifiant l'acte lui-même, la santé mentale de l'agresseur ou du criminel mais jamais la victime et les dégâts physiques et moraux qu'elle déplore suite à cette violence », explique-elle. Partant de ces lacunes et bien d'autres les adhérents de l'Avife et réseau Wassila ont présenté dans deux ouvrages les résultats de leur travail de 2009 à 2015. En plus d'appeler à la reconnaissance de la victime et de la victimologie, ils ont dévoilé un plaidoyer de lutte contre les violences faites aux femmes. Ils ont insisté dans ce document sur le dépistage systématique des violences qui doit faire partie de toute consultation, quelque soit son motif et abandonner l'actuelle définition du viol.

Un plaidoyer de lutte
Selon le réseau Wassila, il faut le considérer comme une urgence Médico-Légale et Médico-Psychologique qui nécessite une prise en charge relevant d'un protocole adapté et codifié. Un protocole qui doit être enseigné a tous les médecins. Autoriser tout médecin à délivrer un certificat descriptif et non pas seulement le médecin légiste et donner ce document à la victime même si elle ne le demande pas est également recommandé. En attendant l'adoption de la nouvelle loi sanitaire, notamment ses articles 285 et 286, autoriser le médecin à signaler les cas de violences en s'appuyant sur l'Article 182 du code pénal portant la non assistance à personne en danger. Autre importante recommandation est l'institutionnalisation de victimologie.
Ceci en mettant en place des filières universitaires pour créer un corps de spécialistes d'aide aux victimes, ouvrant des unités de victimologie dans les Centres Hospitaliers universitaires (CHU), créant de cellules d'aide judiciaire dans les tribunaux et en adoptant une loi fixant les droits des victimes. Le réseau Wassila réclame à l'Etat d'investir dans la prévention en supprimant l'impunité, en assurant l'accompagnement psycho-social et la protection des victimes et en organisant des campagnes de sensibilisation sur ce sujet tabou et banalisé à la fois.


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