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Université de Mostaganem : Rencontre avec Maïssa Bey
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Publié dans El Watan le 17 - 12 - 2017

La romancière Maïssa Bey a été, jeudi dernier, l'invitée du département de français de l'université Abdelhamid Ibn Badis, qui a instauré, depuis deux années déjà, un cycle de rencontres littéraires, offrant ainsi aux étudiants et enseignants des opportunités de débats et de critiques littéraires très enrichissants.
Modérée par Mme Nadia Bentaïfour, cette rencontre a été l'occasion pour l'écrivaine de parler de son dernier roman, Hizya, paru en 2015 aux éditions Barzakh, mais aussi de faire une rétrospective sur toute sa bibliographie et sa carrière plutôt atypique: Maïssa Bey n'a osé l'exercice scriptural qu'à un âge relativement avancé. «C'est en 1993 que le déclic a eu lieu.
J'ai toujours été une lectrice vorace mais très exigeante, et c'est sans doute cette même exigence recherchée dans mes lectures qui me faisait douter de la qualité de mes écrits. C'est sans doute un choix inconscient lié au contexte de l'époque pour rompre les lois du silence imposées par la société», a confié Maïssa Bey, qui a avoué avoir été, très jeune, passionnée par Assia Djebar, tant par ses œuvres que par sa personnalité. «Je le dis sans détours : c'est Assia Djebar qui m'a ouvert la voie de la littérature», et, en rendant hommage à son aînée, la conférencière a déclaré assumer parfaitement son appartenance à «la littérature féminine», précisant, toutefois, que cette sous-classification peut également comporter une forme de condescendance qu'elle déplore.
Romancière prolifique, Maïssa Bey compte à son actif huit romans, deux nouvelles, un recueil de poèmes et même des pièces théâtrales en langue française, à laquelle elle a eu recours tout naturellement. «Je n'ai pas choisi la langue française, c'est la langue française qui m'a choisie», a-t-elle expliqué en paraphrasant Rachid Boudjedra. Le choix de la langue d'écriture ne s'est, à aucun moment, posé pour cette enseignante de français, tant il était évident et naturel, compte tenu de sa formation et de sa prédisposition linguistique.
Hizya est donc le titre du dernier roman de Maïssa Bey, mais, c'est aussi et surtout, un prénom immortalisé par la célèbre élégie éponyme du XIXe siècle que Khelifi Ahmed et Abdelhamid Ababsa, deux géants du bédoui, ont chantée. Hizya, l'héroïne de Maïssa Bey, est une jeune femme du XXIe en quête de son Saïd, à elle, rêvant d'une histoire d'amour aussi forte et belle que celle de la légendaire Hizya que le poème de Benguitoune a mythifiée. La trame du récit se construit autour d'un profond dilemme psychanalytique: deux attitudes, deux personnalités qui coexistent en une seule jeune femme ne désirant rien d'autre que le droit d'exister, de choisir et d'assumer son corps et sa sensualité (telle que décrite dans le poème de Benguitoune).
Hizya est partagée entre la modernité à laquelle elle aspire et le conservatisme de la société qui la rattrape et la soumet à son rang initial : celui de femme résignée. L'ambivalence du personnage principal de Hizya, le choix de personnages exclusivement féminins dans tous ses romans, ainsi que cette perpétuelle mémoire convoquée que les lecteurs retrouvent dans tous ses ouvrages, la résignation que les femmes vivent aujourd'hui comme une fatalité et cette terrible lucidité des jeunes femmes d'aujourd'hui qui ne rêvent plus d'amour, ont été autant de sujets de débats avec l'assistance séduite par l'oratrice, qui a insisté sur le poids du silence imposé aux femmes dans les sociétés patriarcales que seul l'acte d'écrire peut transgresser, cet acte tellement individuel et pourtant à travers lequel se reconnaissent toutes les femmes que la société muselle.


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