Des dirigeants de la presse privée ont adressé une lettre ouverte au chef de l'Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, pour que soit trouvée une «solution urgente à ce problème épineux». La presse privée version papier n'a pas connu de parution depuis une semaine en Mauritanie «à cause d'une pénurie de papier» au niveau de l'imprimerie nationale, selon le Rassemblement de presse mauritanienne (RPM), qui regroupe une trentaine de titres. «La presse privée en Mauritanie se meurt. Une semaine sans journaux en Mauritanie ! A part Chaab et Horizon, les deux versions papier de la presse officielle, celle qui donne la priorité aux activités du président de la République et de son gouvernement, les autres relevant de la presse privée en Mauritanie ne paraissent pas depuis plusieurs jours...», déplore Kissima Diagana, rédacteur en chef du journal francophone La Tribune. Selon le RPM, l'imprimerie nationale chargée de l'impression donne la priorité à la presse officielle, dont les deux organes Chaab et Horizon continuent à paraître, alors qu'elle bénéficie d'une subvention que lui verse la commission chargée du fonds d'aide à la presse privée en Mauritanie. «L'alibi de la rupture de stock avancé par l'imprimerie est une mesure de plus pour tuer la presse privée en Mauritanie, dont des chaînes de télévision et des radios sont déjà fermées faute de ressources financières», a déclaré Moussa Samba Sy, président du RPM, cité par Chine Nouvelle. Des dirigeants de la presse privée ont adressé une lettre ouverte au chef de l'Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, pour que soit trouvée une «solution urgente à ce problème épineux». Le 28 novembre dernier, Fête nationale de l'indépendance, des éditeurs de journaux mauritaniens de la presse privée avaient protesté, dans un communiqué, contre leur privation de tirages par l'imprimerie nationale, pendant trois jours. Face au développement des sites électroniques, la presse papier mauritanienne a connu, au cours des dernières années, une crise notoire, entraînant la disparition pure et simple de titres des plus importants, faute de source de financement, notent les observateurs. Une commission a été mise en place récemment pour étudier les voies d'octroi d'appui financier aux organes de la presse privée, estimé à près de 600 000 dollars. L'imprimerie nationale édite, depuis une dizaine d'années, les journaux de la presse privée et publique grâce à une subvention de l'Etat mauritanien et de la coopération allemande.