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Ecoles normales supérieures : L'année blanche se précise
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Publié dans El Watan le 16 - 03 - 2018

En grève depuis novembre 2017, les étudiants des ENS ne lâchent toujours pas. De leur côté, les deux tutelles ne semblent pas donner de l'importance à ce blocage. Peut-on parler d'une année blanche ? Debrief.
Aux Ecoles normales supérieures (ENS) -et un peu partout- il y a de la colère, de l'inquiétude, de l'incompréhension… de tout sauf du dialogue pour trouver une solution à la situation de blocage. Il est difficile de ne pas remarquer les groupements d'étudiants éparpillés un peu partout dans l'espace intérieur de l'ENS de Kouba, ils ne cachent pas leur inquiétude quant à l'avenir de leur année universitaire.
Certains n'hésitent pas à parler d'une année blanche et de ses répercussions. «Nous ne devons pas céder. De toute façon, tôt au tard, ils seront obligés de dialoguer sérieusement avec nous», souligne un des étudiants à ses camarades à voix haute.
Pour mieux attirer l'attention des médias, ils lâchent une rumeur selon laquelle les étudiants vont entamer une grève de la faim. «C'est pour notre avenir professionnel qu'on est en grève ! Si nous cédons aujourd'hui, les résultats seront d'autant plus négatifs à l'avenir qu'une année blanche. Ils doivent accepter que notre volonté est de fer, et nos actions de contestation ne s'arrêteront jamais, tant qu'ils refusent de nous écouter», conteste Mohammed, étudiant à l'ENS, devant un groupe majoritairement constitué d'étudiantes.
Avis partagé par Dallal, étudiante en troisième année de sciences naturelles. «Céder n'est pas une option envisageable, le combat continue !» affirme-t-elle. C'est dans cette atmosphère que les étudiants de l'ENS voient les choses, le spectre de l'année blanche plane dans l'air ! Sur les tableaux d'affichage, on est vite interpellé par un communiqué accroché datant du 10 janvier dernier.
L'administration tente de rappeler aux étudiants «la gravité de la situation», en martelant sur les répercussions de cette grève jugée antipédagogique. «Nous faisons appel à tous les étudiants encore une fois (…), il est important que chaque étudiant ait le sens de la responsabilité, mettre fin à cette grève et reprendre les cours», indique le communique.
Publié après un mois et demi de grève, le communiqué énonce de manière claire qu'après la fin de la grève, les étudiants devront d'abord rattraper les cours perdus, et que chaque jour de grève supplémentaire augmentera le risque d'une année blanche.
Tant bien que mal, l'administration a essayé d'avertir les étudiants sur les effets «négatifs» de cette grève, appuyant sa communication sur les enjeux néfastes liés à cette grève : perturbation dans les dates de programmation des examens, dérèglement des réunions du conseil pédagogique chargé d'annoncer les résultats des examens… Malgré les «avertissements répétitifs» du corps pédagogique de l'ENS de Kouba, les étudiants ont refusé catégoriquement de revenir sur leurs positions, même constat au niveau des autres écoles supérieures.
Rattrapage
Concrètement, si fin de la grève il y a d'ici la reprise des cours après les vacances prévues le 8 avril prochain, est-il possible de rattraper le retard ? Très difficile, répondent certains enseignants à Bouzaréah. On devra, disent-il, grignoter sur la prochaine année universitaire. Autrement dit, la possibilité d'organiser les examens de deuxième semestre en début d'année. Les professeurs de l'ENS estiment que cette grève n'aura que des répercussions négatives sur le cursus des étudiants qui sont les seuls perdants. «Les choses empirent de jour en jour ! Déjà qu'actuellement il est difficile de rattraper les cours, alors imaginez si cela perdure encore longtemps !
Le résultat sera une année blanche», indique A. M., maître de conférences à l'ENS de Kouba. «Une fois que la grève touchera à sa fin, le corps enseignant se trouvera sous pressions de l'administration, qui exige d'effectuer entre huit et dix travaux dirigés, et de réaliser plusieurs conférences, malheureusement certains d'entre nous se contenteront de distribuer des polycopiés aux étudiants pour rattraper les cours perdus.»
Mais le débat n'est pas là, dans la mesure où on ne parle pas de reprise des cours. C'est le statu quo depuis quatre mois. «Il est important de souligner que dès le début de notre grève, nous avions sollicité le ministère de l'Education afin de dialoguer et trouver la solution qui arrangera les deux parties, hélas, rien n'a abouti.
Actuellement, nous sommes en stagnation, aucune volonté des autorités pour régler la situation», nous indique Hafid, membre de l'Organisation nationale des étudiants algériens (ONDA). D'autres membres de l'organisation évoquent un «dialogue de sourds». «Nous allons continuer notre grève, jusqu'à la satisfaction des revendications. Il est trop tard pour revenir en arrière», explique encore Hafid.
Les orientations de l'organisation sont claires sur cette question : la grève ne sera pas interrompue. Un avis partagé par les étudiants ? Pas tous. Quelques groupes du département de français de fin de cycle, par exemple à Bouzaréah, ont repris les cours sous les menaces de l'administration de ne pas leur délivrer de diplôme.
Pour Karima, étudiante en troisième année à l'ENS de Bouzaréah, aspirant à devenir enseignante d'histoire et de géographie au lycée, son soutien au collectif des étudiants est indéfectible. «Je soutiens cette grève, il est trop tard pour faire machine arrière, nous avons déjà du retard sur nos études», indique-t-elle. «Ni la grève ni l'année blanche ne me font peur, l'arrêt de la grève ne sera envisageable qu'une fois nos demandes satisfaites», dit Nesrine à une camarade.
Egoïsme
Sakina, étudiante en cinquième année à l'ENS de Bouzaréah, spécialité philosophie : «Personnellement, j'assiste à mes cours et je suis contre cette grève. Je ne compte pas interrompre ma dernière année de cursus et risquer, de ce fait, de refaire l'année. Sachez que pour la majorité d'entre nous en dernière année, une année blanche risque d'être dévastatrice sur les plans académique et professionnel.
Je préfère obtenir mon diplôme et risquer de travailler hors de mon lieu de résidence, que de perdre une année de ma vie à cause d'une grève.» Des démarches jugées «égoïstes» par le représentant du collectif des étudiants à l'origine de la grève, Salah Eddine Touileg. «Il y a un consensus de tous les étudiants quant à cette grève, tous les étudiants des différents cycles étaient en faveur de ce débrayage, et l'ensemble des étudiants savaient que ce n'était pas une tâche facile.»
Il insiste et rappelle que les actions entreprises par le collectif des étudiants sont en faveur de tous les étudiants, issus des différents cycles et spécialités. «Nous sommes au courant que les étudiants en phase finale subissent, par exemple, des pressions de la part de l'administration quant à l'octroi de leur diplôme de fin d'études, néanmoins leur désengagement affaiblit notre mouvement, fragilisant ainsi nos actions de contestation.»


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