Trois mises en demeure, entre autres mesures, ont été adressées par la commune de Annaba aux propriétaires du chantier, en vain. Les riverains de la clinique médicale privée El Farabi, de la cité Orangerie de Annaba, sont en colère. Ils sont sortis hier dans la rue pour bloquer la route menant vers cet établissement sanitaire, avons-nous constaté sur place. Ils étaient nombreux, adultes, jeunes et moins jeunes, décidés à exprimer leur mécontentement quant à un nouveau chantier d'extension de la clinique Al Farabi, qui dérange plus d'un voisin. «Nous nous opposons fermement à la nouvelle extension de cette clinique, érigée en pleine cité urbaine, jadis paisible.», tranche l'un des protestataires. D'autres n'ont pas hésité à énumérer la liste de désagréments auxquels ils ont eu droit depuis mai 2017, date de l'établissement du permis de construire par la commune de Annaba. «Au quotidien, c'est la grande affluence des visiteurs, qui se massent devant nos portes sans aucune gêne. Partis, ils laissent derrière eux toutes sortes d'ordures, dont des bouteilles d'eau vides, des sacs en plastique et même des couches de bébés pleines d'excréments. En l'absence d'un parking pour les patients de cette clinique, des dizaines de véhicules stationnent à longueur de journée devant nos maisons. Outre le dérangement des habitants, cette situation a attiré des ‘‘parkingueurs'' qui, en l'absence des services de sécurité, se sont proclamés maîtres des lieux. Au vacarme permanent du chantier et au tintamarre de ses engins, il faut ajouter que les murs des maisons du voisinage ont été lézardés et des mares d'eau issue des puits ont couvert les lieux», lit-on dans une pétition signée par les riverains. Avant de passer au langage de la rue, les habitants, qui se disent victimes, ont adressé une requête à la commune de Annaba, qui a pris des mesures à l'encontre des propriétaires du chantier, en vain. En effet, selon le volumineux dossier en notre possession, trois mises en demeure, dont la dernière est datée du 20 février, leur ont été adressées. Avant d'ordonner l'arrêt des travaux, ils ont été sommés de procéder à la réparation des dommages causés aux biens des voisins directs et le respect des plans architecturaux initiaux. Une action en justice, en référé, a été également intentée par une des victimes de ce chantier et ponctuée par un arrêt immédiat des travaux, en vain. «La rue est notre dernière issue pour faire croire au malheur que nous vivons dans ce quartier résidentiel, autrefois l'un des plus beaux et calmes de la ville de Annaba. Les propriétaires de ce chantier ont les moyens de leur politique, pas nous, simples citoyens. Nous adressons notre ultime appel au wali de Annaba pour faire cesser cette aberration et rendre service à des citoyens en mal de protection».