Craintes - Locataires depuis plus de 45 années, 18 familles à la rue Réda- Houhou vivent un véritable état de psychose. Le propriétaire de l'immeuble menace d'expulser ces locataires, qui tirent la sonnette d'alarme. Tout allait bien pour les locataires de l'immeuble situé au 1, rue Réda- Houhou et leur situation paraissait enviable par rapport au commun des locataires du quartier. Après le décès du propriétaire, malheureusement, son héritier ne voulait plus reconduire les contrats de location. Et depuis, ce qui remonte à quelques années, ces citoyens vivent la hantise de lendemains sombres. «Cela fait une quinzaine d'années que le nouveau propriétaire de l'immeuble n'arrête pas de nous harceler pour que l'on quitte l'immeuble», nous dit un locataire qui nous fait visiter l'intérieur de cette bâtisse menaçant ruine. Les murs des cages d'escaliers sont lézardés en plusieurs endroits, les plafonds de plusieurs appartements ont depuis longtemps perdu cette couche de plâtre faisant apparaitre les poutres rouillées à cause des infiltrations des eaux de pluie à partir de la terrasse entièrement délabrée. Les canalisations des eaux usées datant de l'ère coloniale s'effritent. L'état des lieux démontre que l'ascenseur est à l'arrêt depuis une éternité. Les balcons sont un véritable danger pour les locataires et les piétons de la rue Réda-Houhou. Parler aussi de la minuterie qui ne fonctionne pas depuis plusieurs années également, ne ferait que remuer encore plus le couteau dans la plaie. Ce qui a encore envenimé les conditions de vie de ces citoyens, c'est l'absence d'entretien des installations électriques de l'immeuble. «D'ailleurs un appartement au 3e étage a pris feu sans que le propriétaire vienne s'enquérir de la situation», nous dit une quinquagénaire. Son voisin explique que le locataire de cet appartement «a fait l'objet d'une expulsion et c'est un transitaire qui est venu s'installer». Selon l'ensemble des locataires, l'héritier utilise un «subterfuge machiavélique» pour mettre à la rue ces 18 familles. «Il réclame un loyer mensuel de 50 000 dinars, alors que la justice a tranché pour un loyer de 2 160 dinars. Pour faire valoir ses exigences, il se fait établir des expertises douteuses», disent aussi plusieurs locataires qui refusent de céder devant ce qu'ils appellent «le trabendisme immobilier». Ils disent aussi que le propriétaire utilise un autre subterfuge pour «déjouer» les décisions de la justice. «Il refuse même de retirer depuis plusieurs mois le montant des loyers que nous lui adressons par poste. Il veut faire croire que nous refusons de payer notre loyer, ce qui n'est qu'un subterfuge, puisque nous détenons les reçus délivrés par l'administration d'Algérie-poste», nous disent encore ces citoyens. Nous nous sommes déplacés à la rue Douba à Hussein-Dey lieu de résidence du propriétaire pour avoir la version de ce dernier, en vain. Il demeure inconnu auprès de certains citoyens de ce quartier.