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Malek Laggoune (Metteur en scène)
« Le rafistolage, en l'absence de politique culturelle »
Publié dans El Watan le 15 - 01 - 2007

Réalisateur, metteur en scène de théâtre, président d'honneur de l'association théâtrale Arc en ciel, qui regroupe des jeunes talents (une dizaine de productions depuis sa création en 2000), Malek Laggoune, diplômé des plus prestigieuses écoles de mise en scène de Kiev et de Zagreb dans les années 1970 et 1980 et ancien directeur de l'ex-Institut national d'arts dramatiques, n'abdique pas. Il écrit, met en scène, assiste les jeunes de son association, malgré le marasme ambiant et l'absence d'espaces de création.
Que pensez-vous d'abord de la manifestation d'« Alger, capitale de la culture arabe » ?
Nous restons dans les manifestations de circonstance sans impact réel sur l'état des arts et de la culture. On voit ces sommes colossales dépensées (on se rappelle le Millénaire d'Alger, l'Année de l'Algérie en France, etc.) pour des manifestations restées sans lendemain…Car quand on a les moyens de ses ambitions, on devrait aller au fond des choses, ce qui exige une action durable. Il est plus raisonnable d'investir cet argent dans la création de nouveaux espaces culturels, la réfection et la modernisation des infrastructures artistiques, financer des projets, etc. Ensuite seulement, on peut parler d'événement. Mais là, on place la charrue avant les bœufs : le rafistolage, en l'absence de véritable politique culturelle qui s'inscrit dans la durée. On parle de 45 pièces de théâtre à monter pour 2007 : toutes ne verront pas le jour. D'ailleurs, seule la pièce du metteur en scène tunisien Mounji Benbrahim est entrain d'être montée au TNA plus une autre à Béjaïa. Regardez nos voisins maghrébins qui nous enviaient, dans les années 1970, notre cinématographie : le Maroc produit vingt films par an. Chez nous, il y a plus de festivals que de films produits ou de pièces théâtrales !
Quelles sont, selon vous, les raisons du marasme général du théâtre algérien ?
Il existe plusieurs facteurs à l'origine de la déliquescence, du marasme et de l'agonie du théâtre algérien. D'abord, le désengagement de l'Etat envers la culture en général et le théâtre en particulier. Dans les années 1970, le théâtre a connu une certaine vitalité car fortement soutenu par l'Etat. Le théâtre avait pour fonction l'éducation politique dans le cadre de tâches d'édification nationale. Le budget alloué aujourd'hui à la culture dans la loi de finances renseigne sur le peu d'intérêt qu'accorde l'Etat à la chose culturelle. Autre point : le théâtre a toujours souffert de l'absence d'une élite. Un groupe de personnes avec une vision et à même de prendre en charge la destiné du théâtre. Il y a eu certains professionnels du théâtre, mais ils étaient isolés, travaillant en vase clos. Ils n'ont donc pas pu constituer l'avant-garde. Aujourd'hui, par exemple, on constate le renouveau dans les arts plastiques avec le nombre de galeries, de vernissages, la fécondité de la production. Ce n'est pas un hasard. Il y a eu une élite dans les années 1970, le groupe Awcham qui avait élaboré un manifeste et qui a créé un art authentiquement algérien. Chose que ni le cinéma – malgré les tentatives du « cinéma djedid » — ni le théâtre n'ont connus. Si l'élite existait, c'est à elle de prendre en charge les problèmes de la profession, notamment concernant le statut de l'artiste. Aujourd'hui, les arts plastiques sont encadrés par une élite. Et comme par hasard, l'Algérie ne connaît aucune biennale d'arts plastiques. Alors que le cinéma et le théâtre sont célébrés par plusieurs festivals ! Troisième point : la marginalisation des véritables professionnels du théâtre. L'Algérie a formé nombre de réalisateurs et de metteurs en scène dans les années 1970. Une fois rentrés en Algérie, ils n'ont pas trouvé un espace de création. Il y avait comme un sentiment de jalousie de certains responsables du théâtre qui ont fait de la scène théâtrale une chasse gardée. Dernier point : l'inadéquation manifeste entre formation et insertion professionnelle. L'Etat dépense des sommes faramineuses pour la formation théâtrale. Au terme de la formation, l'Etat se désengage complètement et ne garantit pas l'emploi à ces même étudiants qu'il a pris en charge. Que l'Etat s'assume alors avec le courage politique qu'il faut, et qu'il privatise les centres de formation ! Le Théâtre national algérien (TNA) vit également une sorte de stagnation chronique… Malheureusement, la plus grande institution théâtrale du pays ne fonctionne pas selon les normes professionnelles du théâtre. Un théâtre qui se respecte fonctionne sur un répertoire. En Europe, même les théâtres privés sont subventionnés. Mais l'essentiel du budget est couvert par la billetterie. Chez nous, c'est l'enchaînement « pas de répertoire, pas de pièces, pas de public, donc pas d'entrées ». Au TNA, les subventions, nous dit-on, suffisent à peine pour assurer les salaires des employés. Mais s'il y avait une production, basée sur un véritable répertoire, le théâtre pourrait vivre des entrées. Encore faut-il assurer la qualité des spectacles. Par ailleurs, il n'existe aucune coordination entre les théâtres algériens pour organiser des tournées, prévoir des résidanats de metteurs en scène, etc.
Certains avancent la « crise du texte » dans le théâtre. Est-ce une analyse pertinente ?
Au détriment d'une forme esthétique, le théâtre algérien a toujours investi dans le texte et le contenu idéologique : une volonté de désesthétisation du théâtre accompagnée d'une ignorance du langage théâtrale. Pour paraphraser La Fontaine, je dirais : travaillez, prenez de la peine, c'est la forme qui manque le moins. Je ne suis pas d'accord avec mes collègues metteurs en scène et réalisateurs qui, pour expliquer la crise actuelle, parlent d'absence d'auteur, de texte et de scénario. Comment peut-on avancer cela alors que nous avons connu un véritable renouveau littéraire ces dernières années ?! Le véritable facteur de la crise reste plutôt la quasi-inexistence de metteurs en scène, à part un ou deux. Un metteur en scène est un porteur de projet. Nous avons confondu, dans les années 1970, scène de théâtre et tribune politique, et on continue aujourd'hui à considérer la mise en scène comme « esthétique du luxe » ! Nos théâtres régionaux sont presque à l'arrêt parce qu'il n'y pas de metteurs en scène. Nous n'avons pas le système de résidanat qui permet à un théâtre régional de faire appel à un metteur en scène pour deux ou trois projets par an. Au lieu de cela, nous avons fonctionnarisé les troupes et les théâtres.


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