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« Les chiffres étaient erronés », déclare un caissier
SIXIÈME JOUR DU PROCÈS KHALIFA AU TRIBUNAL CRIMINEL DE BLIDA
Publié dans El Watan le 15 - 01 - 2007

La sixième journée du procès Khalifa au tribunal criminel de Blida a été entamée hier par la poursuite de l'audition d'Akli Youcef, directeur général adjoint de la caisse principale d'El Khalifa Bank.
Il maintient les mêmes propos tenus la veille relatifs à l'établissement des EES (écriture entre siège) pour justifier les colossaux retraits en espèces opérés par Abdelmoumen Khalifa. Il reconnaît que les fonds qui devaient accompagner ces EES n'existaient pas. C'est, selon lui, le 25 février 2003, soit au lendemain de l'affaire de l'aéroport, que les responsables du groupe lui ont demandé de « régulariser la caisse » en attendant l'arrivée des justificatifs de la part de Abdelmoumen. L'accusé, pour sa part, estime que ce manque a été découvert, parce qu'il est devenu trop important. Il précise qu'il occupe le poste de DGA chargé de la caisse principale durant trois ans et qu'à ce titre il percevait un salaire de 90 000 DA. Interrogé sur le montant qu'il a remis à Réda Abdelwahab, sans documents comptables, Akli Youcef dit : « 5 millions de dinars. » La juge lui demande d'expliquer comment se faisait le travail, quand Abdelmoumen l'appelait pour lui préparer les montants. « Je demande aux caissiers de m'aider dans le comptage et à les mettre dans des sachets. Pour ce qui est des envois vers les agences, celles-ci me font la demande, soit par fax, soit par téléphone. Je demande aux caissiers, au nombre de 16, de m'aider à compter. Une fois le montant rassemblé, il est mis dans un sachet qu'on scelle dès que l'EES est mise dedans. Les convoyeurs, après avoir signé une décharge, transportaient le sachet à l'agence. » La magistrate lui fait remarquer qu'il existe une décharge et qu'à ce titre « pourquoi celle-ci n'est pas exigée pour les autres sorties ? »
« J'EXECUTAIS LES ORDRES SANS DISCUTER »
L'accusé lance : « Mais je vous ai dit dès le début qu'il n'existe pas de pièces justificatives pour les retraits en espèces de Abdelmoumen et les autres cadres. Ces dépenses ont été opérées sur ses instructions. J'exécutais ses ordres sans discuter. » A la question de savoir si Moumen lui a accordé ce poste pour ses compétences ou parce qu'il exécutait ses ordres sans discussion, Akli Youcef répond : « Parce que j'exécutais les ordres. » A propos des EES qu'il a remis à Chebli pour les saisir et les signer, Akli Youcef explique que ce sont ses prérogatives, lui n'a fait que rédiger les montants à régulariser au stylo sur un bout de papier. Elle lui demande de donner plus de détails sur ce qu'il a fait pour rétablir la situation. « J'ai fait le compte du liquide réel et j'ai mis tout le manque dans des pièces comptables. Chaâouchouâ m'a appelé au téléphone pour me demander de rejoindre le siège. Une fois là-bas, je l'ai trouvé avec Krim Smaïl, Baïchi et Nekkache. Krim Smaïl a dit que le PDG leur a demandé de régulariser la situation de la caisse. » L'accusé ajoute qu'en demandant les pièces justificatives, Krim Smaïl l'a rassuré en l'informant que Moumen allait les envoyer après. Il précise qu'il était le seul à connaître ces montants manquants, parce qu'à chaque fois, pour sa « propre information journalière », il inscrivait sur un bout de papier les sommes décaissées. Il dit : « Chaque jour, j'arrête la caisse, l'espèce qui existe dans la caisse, sans prendre en compte les retraits. » Plus exactement, chaque fin de journée, Akli Youcef opère le solde de la caisse, sans prendre en compte le montant retiré en espèces. La juge lui demande comment fait-il pour justifier l'écart. « J'envoie le solde à la hiérarchie sans laisser de trace de la sortie », déclare-t-il. L'accusé refuse de qualifier ses actes d'usage de faux et tient à préciser que le jour où l'inspection interne est venue (celle-ci était repartie sans contrôler), il n'avait pas peur parce qu'il lui aurait dit la vérité. Il reconnaît avoir donné ordre à Chebli, le caissier principal, pour saisir les EES sur micro et les signer. Les questions de sa défense sont beaucoup plus axées sur son statut au sein de la banque et ses relations avec les dirigeants. Il déclare n'avoir jamais été saisi par ces mêmes responsables sur un détournement ou un quelconque manque dans la caisse principale. La magistrate appelle alors Chebli Mohamed, ancien agent de caisse à la BDL de Staouéli (agence 158), qui a intégré El Khalifa Bank en tant que caissier principal en septembre 1998. Il a démissionné de la BDL, à la suite de son affectation en tant que caissier à une autre agence où deux caissiers exerçaient déjà. Il introduit une demande de recrutement auprès d'El Khalifa Bank, au début du mois de septembre, la période où il quitte son poste d'origine. D'un salaire de 13 000 DA à la BDL, il passe à 30 000 DA à El Khalifa Bank, sans qu'il y ait d'augmentation par la suite, comme cela a été le cas pour beaucoup d'autres recrues de la BDL. Il précise au tribunal qu'il était chargé de coordonner le comptage des billets avec les caissiers pour les remettre à Akli Youcef, le responsable. « J'étais à la caisse de l'agence de Chéraga, pas à la caisse principale, mais sans aucune prérogative », explique-t-il. Il nie avoir entendu parler de situations comptables sans documents. Il reconnaît que la situation informatique était différente de celle de l'arrêté de compte. « Les chiffres étaient erronés », dit-il, tout en déclarant que cela ne le concernait pas. Sur la question de la différence existant entre les entrées de fonds et les sorties, l'accusé affirme tout simplement que les caissiers ne sont pas responsables. « J'ai saisi les EES sur ordre d'Akli. Il m'a remis les 11 montants écrits à la main sur une feuille volante et les ai saisis sur le système informatique après qu'il eut introduit le code d'accès à la comptabilité. Les montants comportaient plusieurs monnaies, en plus du dinar, des euros, des livres sterling et des dollars. Il m'a dit de les signer pour les remettre à la comptabilité. Je l'ai fait. » La juge l'interroge sur le fait que ces écritures pouvaient changer l'état de la comptabilité. L'accusé répond : « Non, je ne le savais pas, mais je savais que cela ne m'engageait pas tant qu'il ne s'agissait pas de transferts de fonds. Pour moi, c'était une régularisation, pas une libéralisation. » Il finit par avouer qu'il méconnaissait la réglementation en la matière. « Si c'étaient des transferts, j'aurais refusé. C'était une écriture provisoire en attendant l'arrivée des justificatifs. C'est la première fois que j'ai libéré une régularisation », lance-t-il. Il reconnaît avoir remarqué les écarts entre les entrées et les sorties, mais cette tâche n'est pas du ressort du caissier, dit-il. Interrogé par un avocat sur la venue ou pas de Abdelmoumen Khalifa à la caisse principale, l'accusé est affirmatif : « C'est le patron. Sa venue ne passe pas inaperçue. Je l'aurais su. » Ce qui contredit les propos d'Akli Youcef, qui avait déclaré que parfois Abdelmoumen venait en personne récupérer les espèces de la caisse. L'accusé Nekkache Hamou est appelé à la barre.
MENACES
Ancien chef de section du service étranger à l'agence BDL Staouéli , il intègre El Khalifa Bank en octobre 1999 (jusqu'en 2001) pour occuper le même poste. Il passe d'un salaire de 18 000 à la BDL à 90 000 DA, en occupant le poste de directeur général adjoint au service de la comptabilité et des finances de Khalifa. « Ce n'est qu'un titre. Rien de plus, parce que le poste budgétaire n'existait pas. Nous étions dans une direction collégiale. » Il répète les mêmes propos d'Akli Youcef. Il est convoqué à la DG le 25 février 2003. Là, les responsables, Krim Smaïl, Nanouche et Baïchi, lui disent que le patron veut une régularisation de la caisse principale. Il pensait qu'il s'agissait de dépenses non comptabilisées des filiales, des investissements ou autres. « Baïchi nous a dit qu'il y a un problème à la caisse principale qu'il faut régler. Il y avait une différence entre le solde comptable et le solde physique. Akli m'a alors dit qu'il n'avait pas de pièces justificatives et Baïchi nous a rassurés en nous disant que le patron allait les transmettre après. Le 27 février, Akli m'a ramené une enveloppe avec les 11 EES en me demandant de les garder. Elles sont restées 8 jours, je les ai rejetées », dit-il, avant que la juge ne lui fait savoir que c'était trop tard, parce que l'administrateur était déjà là. Il lui explique qu'il avait informé le directeur général de la banque, le 6 mars 2003, le défunt Aloui, et ce dernier lui a déclaré qu'il allait en parler à Abdelmoumen pour lui transmettre les pièces. « Il ne semblait pas au courant », note-t-il. La juge lui demande de préciser ce qu'il a fait au juste. L'accusé révèle qu'il fallait revenir à la source, c'est-à-dire la caisse principale, découpler, enregistrer puis envoyer à la comptabilité. « J'ai même informé la mission d'inspection et l'administrateur. » A propos de la rectification au stylo des chiffres, l'accusé affirme qu'elle est due à l'absence d'application pour les sommes en devises. « L'application du système informatique pour les EES est en dinars. J'ai appelé le responsable de l'informatique pour poser le problème. Après, lorsque les états ont été faits, les chiffres ont été introduits, mais la monnaie sortait en lettres ‘DA'. Il fallait que je corrige au stylo et que je retranscrive les différentes monnaies sur le document. » L'accusé reconnaît avoir eu le vertige lorsqu'il a vu les montants, tant ils étaient importants. « Je ne m'attendais pas à une telle ampleur. » L'accusé déclare qu'il a bénéficié d'un prêt administratif de 15 millions de dinars en deux tranches, comme tous les employés de Khalifa. Le procureur lui demande de citer les noms des responsables qui ont pris les biens du groupe entre villas et voitures, vers la fin de 2002, début 2003. « J'ai dit ce que j'ai entendu. Guellimi a pris une villa à Dar Diaf, Krim une autre villa à Dar Diaf, Chaâchouâ Noureddine, qui travaille à KGPS, a pris une Passat Bora, Bachi Faouzi et Mir ont pris des villas. » Toudjane Mouloud, un autre accusé, exerçait à la BNA avant d'intégrer Khalifa et d'y travailler en tant que DGA de la comptabilité. Il a été informé par Nekkache Hamou de la régularisation des EES, à qui il a déclaré qu'il ne fallait pas les régulariser sans justificatif. Il déclare même avoir refusé d'assumer la responsabilité de les régulariser. La présidente appelle à la barre le témoin Youcefi Benyoucef, inspecteur général d'El Khalifa Bank, entre janvier et août 2000. Entre 1998 et 2000, il était chef de projet instruction. Il cumule 40 années d'expérience professionnelle dans les banques. Il a proposé à Abdelmoumen un planning de contrôle des agences et ce dernier a accepté. La première mission s'est déroulée « sans dégâts » à l'agence de Chéraga où il a constaté des graves irrégularités. « Le directeur général, le défunt Aloui, m'a appelé et m'a demandé de contrôler la caisse principale et Chéraga. J'ai commencé par Chéraga où tout s'est bien déroulé. J'ai constaté un déficit énorme. Le lendemain, mon équipe a été envoyée à la caisse principale. Dès qu'elle est arrivée, Aloui les a appelés pour leur dire de rentrer. Je me suis énervé et j'ai été voir Aloui pour des explications, d'autant qu'il a appelé directement mes éléments. Il m'a répondu que c'était l'ordre du PDG. Je lui ai dit alors : ‘'Je ne travaille plus chez vous'' et je suis parti. J'ai démissionné d'El Khalifa Bank. Abdelmoumen m'a muté à Khalifa Airways, en tant qu'inspecteur de la billetterie et des escales. » Le témoin savait que c'était « une voie de garage », « une sanction », parce qu'il cherchait « trop à comprendre ». Lorsqu'il a remis son moratoire au PDG et au DG, Kebbache Ghazi, le DGA est venu le voir dans son bureau et lui a lancé : « Tu sais qu'il y a trop d'accidents de la route et que beaucoup de semi-remorques circulent dans l'autoroute. » Des menaces qu'il a vite comprises. Il révèle qu'après ce contrôle, il avait découvert à Blida des chèques de cavalerie escomptés au profit du groupe Digimex, des différences de montants entre les sorties et les entrées dans d'autres agences et des chèques sans provision encaissés. Selon lui, « ce n'était pas une gestion, mais kherba (anarchie) ». A Bouzaréah, il a fait état d'une situation catastrophique : des crédits à blanc non causés et non nantis et des chèques sans provision encaissés. Un rapport remis au patron du groupe et au DG de la banque. Il déclare avoir estimé le déficit à l'agence Hilton à 400 millions de dinars. « J'ai su par la suite que la comptabilité de la caisse principale n'était pas tenue et que les sorties et les entrées de fonds non enregistrées. »


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