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Ali Laskri. Premier secrétaire du Front des Forces Socialistes (FFS)
« Les institutions sont devenues l'arène de la pègre »
Publié dans El Watan le 28 - 01 - 2007

Ali Laskri livre la vision du FFS de la situation générale du pays. Il s'est exprimé également sur les scandales financiers, la corruption, le procès Khalifa, les élections législatives et la révision constitutionnelle. Il est revenu aussi sur la crise qui a secoué le FFS ces derniers mois.
Le président de la République a présenté avant la fin 2006 un bilan de 7 ans de gestion où il a résumé en quelque sorte ce qui a été fait sur les plans économique, social et politique. Qu'en pensez-vous ?
Le pays est bloqué et se dirige vers des lendemains chargés de périls et d'incertitudes. Ce constat politique se décharge sur les autres aspects de la vie. Le pays est l'otage d'un cercle de décideurs qui exercent le pouvoir d'une manière absolue. Ces « propriétaires » de l'Etat ne se soumettent ni à la loi ni à un devoir quelconque. Ils sont eux-mêmes la loi. En 7 années de règne, un mandat équivalent à la durée de la guerre de Libération nationale, Bouteflika a tout fait pour retourner et solder l'histoire du pays. Les citoyens se rappelleront que c'est à l'occasion de l'anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, le 24 février, que le chef de l'Etat avait annoncé son projet de loi consacrant la dénationalisation de cette richesse. Ils se rappelleront aussi que cette loi fut votée au « Parlement » le 19 mars qui coïncide avec l'anniversaire de la signature du cessez-le-feu. Comme ils se rappelleront du référendum sur la charte de l'impunité imposée le 29 septembre qui coïncide avec la date anniversaire de la fondation du FFS, premier parti d'opposition démocratique en Algérie. Ils se rappelleront également le choix de la date du 12 janvier pour le lancement des festivités « Alger, capitale de la culture arabe » qui coïncide avec le nouvel an berbère. Sans oublier bien sûr les phrases assassines et méprisantes à l'égard du peuple algérien, lorsqu'il disait que l'UGTA est l'unique syndicat reconnu par l'Etat, que les disparus ne se trouvaient pas dans sa poche et que la loi sur les hydrocarbures était un mal nécessaire pour éviter l'irakisation de l'Algérie. Durant la double « mandature », la logique du coup d'Etat s'est institutionnalisée et s'est généralisée à l'ensemble des segments de la vie publique. Coup d'Etat contre les assemblées élues en Kabylie en 2005, contre les syndicats, dans les partis... La pratique de la corruption, du régionalisme et du règlement de comptes fait office de culture « d'Etat », sur fond de réactivation des archaïsmes, de la pratique du racisme, de l'allégeance et du clientélisme, devenues les matrices fondamentales du fonctionnement du système. Sur le plan institutionnel, le pays continue de fonctionner dans la routine, le vide et la recomposition maffieuse. De la révision constitutionnelle qui fut un préalable personnel du chef jusqu'à l'opération « coup de bluff » de l'audition des ministres en passant par les remaniements répétitifs dans le corps des walis, des chefs de daïra et des ministres, les institutions sont devenues l'arène de la pègre.
Le référendum sur la révision constitutionnelle est toujours maintenu et il aura probablement lieu durant l'année en cours. Pourquoi, selon vous, Bouteflika tient à revoir la Constitution actuelle ?
A force de vouloir fuir les vraies solutions, le système répète insidieusement et impunément les mêmes manœuvres : occulter les impasses politiques par le recours aux plébiscites, sous peine d'effondrement de la Révolution, des institutions, de l'Etat ou de la République. En 1963, une Constitution, concoctée dans un cinéma, s'est substituée à la première représentation nationale de l'Algérie indépendante. Alors que l'impératif et l'urgence officiels étaient de sauver la révolution. La finalité de la manœuvre était d'asseoir le pouvoir d'un clan par l'intronisation d'un homme providentiel, Ahmed Ben Bella. Cette Constitution n'a pas empêché le coup d'Etat de 1965. A la tribune de l'assemblée, Hocine Aït Ahmed proteste. Il ne sera pas écouté. Une Charte-Constitution (1976) scellée a plébiscité l'impératif et l'urgence de mettre en place des institutions pérennes qui devaient survivre aux hommes. Le but : la consécration du clan et du chef providentiel, Boumediène. En 1989, après une révision quatre années auparavant pour desceller l'ancienne Constitution, le système, malade de ses déséquilibres internes, décide unilatéralement d'un nouveau texte constitutionnel. Si l'impératif et l'urgence officiels après les événements d'octobre 1988 étaient une libéralisation de l'espace politique et de l'expression sociale, la finalité était de donner un nouveau souffle au système et libéraliser l'économie en contrepartie de la reconnaissance des associations à caractère politique. Cette fois, pourtant de l'intérieur du sérail, l'équipe des réformateurs de Mouloud Hamrouche tente une ouverture par effraction du système sur la société. Ils ne seront pas écoutés. Lors des événements de 1991 et 1992, la Constitution, déjà peu ou pas appliquée, se voit neutralisée puis suspendue sine die. L'Assemblée nationale est dissoute, subséquemment son président Abdelaziz Belkhadem aussi, selon la formule assassine du général Larbi Belkheir. Des institutions provisoires furent bricolées, des représentants intérimaires cooptés. Ce stratagème a fait office d'édifice de la transition. L'impératif et l'urgence officiels étaient de sauver la République. Tout cela pour une reprise en main d'un processus d'ouverture. Aït Ahmed, Ali-Yahia, Abdelhamid Mehri, Mouloud Hamrouche et Abdelkader Hachani se rencontrent et avertissent du dérapage vers la guerre. Ils ne seront pas écoutés. En 1995, sous l'impératif et l'urgence officiels du parachèvement de l'édifice institutionnel et de la restauration de la paix, une Constitution de plus fut adoptée. La finalité : consécration de l'option éradicatrice et du tout sécuritaire contre toute idée de réconciliation et de transition démocratique. Réunis à Rome, autour d'un contrat pour la paix et la démocratie, des partis et des personnalités de diverses tendances proposent au pouvoir une plate-forme de sortie de crise. Ils ne seront pas écoutés. En 1996 a été lancé l'Appel pour la paix signé par des milliers d'Algériens scandalisés par l'ampleur du carnage. Ils ne seront pas écoutés. En 1998, la démission anticipée et différée de l'homme providentiel du moment, le général Liamine Zeroual, a permis l'arrangement d'un consensus des décideurs sur le moins mauvais des candidats, selon la formule cocasse et a posteriori du général Mohamed Lamari. L'impératif et l'urgence officiels étaient la réconciliation nationale et le retour de l'Algérie dans le concert des nations. La finalité : la restauration de l'ordre ancien qui impose la paix sociale par la domination et la pacification. Souvenons-nous en 1999 des avertissements lancés par les six candidats et de leur retrait d'une élection présidentielle truquée. Ils ne seront pas écoutés. Le rappel de ces faits impose ce constat : par l'autolégitimation, le système et ses démembrements (la police politique, les services parallèles…), loin de toute norme universelle de représentation, a privatisé l'Etat, sans jamais avoir eu à rendre des comptes devant qui que ce soit, où que ce soit. Depuis quarante ans, les mêmes factions se relaient dans des alternances claniques par l'intrigue policière et la violence armée. Rien n'a été épargné aux Algériens, ni leurs richesses, ni leur mémoire, ni leur vie. Encore moins leur avenir. Alors que le territoire national est en ébullition, alors que sa capitale est interdite de manifestations aux Algériens, alors que la société est grosse de violence et d'attentes, sans pudeur et dans une banalité affligeante. Un remake des scénarios précédents se dessine et veut se rejouer en boucle.
2007 est l'année des élections. Les législatives, les locales… Comment voyez-vous ces élections et quelles conséquences peuvent-elles avoir sur la vie politique et la situation générale du pays ?
Ces échéances serviront une nouvelle fois de moyen pour une redistribution des rôles dans une logique de recomposition dans le personnel du pouvoir. Aucune volonté sérieuse d'aller vers un jeu politique ouvert et compétitif n'est affichée. Le manque de transparence, la multiplication des entraves à l'exercice de la politique, le maintien des dispositifs de l'état d'urgence, d'interdiction de manifestations publiques et les contraintes contre l'activité partisane n'augurent rien de sérieux. Au niveau des acteurs politiques, la situation est encore plus inquiétante. On distingue deux types d'acteurs : d'un côté, ceux qui sont mis sous perfusion du régime, décongelés pour les besoins de circonstance et du maquillage démocratique, multipliant les déclarations de disponibilité à tous les emplois pour une incorporation au régime ; de l'autre, des acteurs politiques et sociaux soucieux de leur autonomie, qui continuent de subir l'apartheid, le complot et les coups bas du régime. Au lieu de se battre pour créer les conditions sans lesquelles aucune consultation électorale n'est viable, à savoir la libre expression, la levée des interdits qui frappent les manifestations publiques, la levée du régime « territoire occupé » à la capitale pour aller à une véritable représentation politique et sociale dans le respect intégral des règles du jeu démocratique, la majorité des partis et organisations, qui se réanime en ce moment, cherche à se faire incorporer dans le système de la corruption. Ils sont néanmoins des indices que ces élections risquent de ne pas échapper à la logique de cooptation. Nous sommes encore dans un Etat où le mandat de représentation n'est délivré que sur la base de la proximité avec les décideurs.
Votre parti était le premier à demander la levée de l'état d'urgence qui dure depuis 1992. En dépit de l'amélioration de la situation sécuritaire, de l'avis même du pouvoir, l'état d'urgence est toujours maintenu. Pourquoi ?
Notre parti a été le premier à demander la levée de l'état d'urgence. Nous considérons que l'urgence est de créer les conditions d'un retour à l'exercice de la politique par le citoyen. Pour créer et recréer cette relation, il faut lever les goulots d'étranglement qui lui ôtent sa première des libertés qui est la liberté de parole. Les dispositions contenues dans le décret portant état d'urgence ont créé des chevauchements dans tous les espaces publics (...) l'état d'urgence permet d'entretenir un climat de police et de surveillance du citoyen. A la place du militant, la situation de l'état d'urgence a imposé le commissaire, le champ syndical est transféré du milieu social vers les tribunaux, le champ médiatique est transféré du champ du savoir, du droit à l'investigation et du droit d'accès à l'information vers le contrôle de la plume (...) Aujourd'hui, il y a plus de casernes que d'universités, il y a plus de centres pénitentiaires que de centres de recherche, il y a plus de policiers que de militants, il y a plus de commissariats que de sièges de partis politiques. Le régime maintient l'état d'urgence pour créer les conditions de surveillance et d'autosurveillance politique. Le FFS considère qu'à la place de l'état d'urgence, il y a urgence de fonder un Etat. Le FFS s'obstine à revendiquer l'ouverture des champs médiatique, politique, syndical, intellectuel et autres. Il s'agit de réunir les conditions nécessaires à l'amorce d'un processus politique capable de rendre confiance aux citoyens. Il n'y aura aucune autre issue au pourrissement politique avec ses engrenages d'horreurs, de fléaux sociaux et de scandales banalisés en dehors d'un changement de cap démocratique et crédible.
En plus des verrouillages que vous avez évoqués, l'exercice politique semble également faussé. Quelles sont les raisons ayant mené à cette situation et pourquoi les partis de l'opposition n'agissent pas pour renverser les choses ?
Le jeu politique tel qu'il existe actuellement est faussé. Depuis le coup d'Etat de janvier 1992, le pays est érigé en une vaste caserne sous le seul commandement du pouvoir. L'histoire retiendra que le FFS a été l'un des rares partis à avoir plaidé le retour à l'exercice politique pour « sauver » le pays. Nous avions la conviction que la seule façon de sauver le pays est le retour à la démocratie. Pendant que nous menions ce combat, certains démocrates autoproclamés, murmurant la démocratie derrière les chars, bénéficiant du soutien et de la complicité du pouvoir, ont travaillé pour sauver le régime. Aujourd'hui, qu'en est-il de la République, alors qu'il ne reste rien de public ? L'Etat est privatisé et ces mêmes acteurs s'arrogent le droit et s'« attitrent » de démocrates ! Au FFS, loin d'être hégémonique ou exclusiviste, nous maintenons le cap du combat démocratique. Notre boussole politique reste fixée sur ses quatre points cardinaux : autonomie politique et de réflexion, éthique de débat, convergence sur la base de partage de valeurs et de principes et proximité avec le citoyen. L'un des axes stratégiques du parti reste la recherche des possibilités de fédération de toutes les forces politiques et sociales autonomes. Quant à la question du renversement des rapports de force, nous avons choisi de militer pour élargir notre audience au sein de la population et non au sein des appareils du pouvoir.
Des scandales financiers ont éclaté ces derniers mois, remettant sur le devant de la scène le débat autour de la corruption qui semble prendre des proportions alarmantes en Algérie. Où se situent, selon le FFS, les causes de la prolifération du phénomène ?
Il y a essentiellement deux raisons qui ont favorisé cette situation. La première, c'est que le pays est rongé par la corruption qui constitue l'un des piliers du système et qui permet au pouvoir de renforcer sa base clientéliste. La corruption est devenue une pratique généralisée à toutes les échelles de l'Etat, avec comme conséquence directe la formation de réseaux maffieux qui se sont emparés de toutes les richesses. La deuxième, c'est la conséquence de la politique de règlement de comptes qui gangrène le fonctionnement des institutions. Dans un système caractérisé par la composition en son sein de différentes factions, la politique de règlement de comptes bouscule les affiliations de type maffieux, de tribu et de relations personnelles. Devant l'absence d'institutions crédibles de contrôle, garantes de la bonne gouvernance des affaires publiques et tenant compte du caractère soumis de la justice, ces scandales serviront, en les banalisant, de moyens de diversion, de pression, et ne peuvent aboutir à une démarche sérieuse d'assainissement ni politique ni financier (...) Aujourd'hui, la théâtralisation de la vie politique a atteint des seuils intolérables. Le feuilleton Khalifa en est l'une des démonstrations. Il y a quelques années, cet empire financier a été présenté par les plus hautes autorités du pays comme un modèle de réussite. Une certaine « élite » a même été jusqu'à décerner la palme de « manager de l'année » au vrai faux « patron » du groupe. Nous assistons à une supercherie sophistiquée, qui tente de réduire la responsabilité d'un système coupable de ce crime politique et économique à une simple affaire de caissiers, d'hôtesses de l'air et de gardes du corps personnels. Un empire financier ayant causé des préjudices incalculables à l'économie nationale, bénéficiant de la complicité des plus hautes autorités du pays, constitué par les affairistes du système, présenté à l'étranger comme garantie et modèle d'investissement par les cercles propagandistes de la police politique, mis en place à l'ombre de la sale guerre, ne peut se réduire à un procès. L'affaire « Khalifa » est politique et mérite un traitement politique. Après avoir bétonné l'instruction « Khalifa » évacuant tout élément de nature à éclairer l'opinion publique sur les dessous d'une affaire qui tire ses racines de la puissante police politique, les décideurs l'ont réduite à une opération théâtrale de banalisation judiciaire.
Le FFS passe, depuis l'été 2006, par une zone de turbulences. Des militants s'identifiant comme des anciens de 1963 demandent le départ de votre secrétariat, accusé d'avoir violé les statuts du parti. Pourquoi cette rébellion ?
Il est normal qu'un parti populaire subisse les contrecoups des intérêts et des contradictions qui existent dans la société. Dans une organisation politique composée de citoyens venus d'horizons différents, de cadres ayant des opinions différentes, la divergence est un indice de bonne santé. Le plus important à retenir est que le FFS n'a jamais cédé d'un iota sa ligne stratégique d'opposition radicale, démocratique et pacifique au régime. Ce qui se passe au FFS n'est pas phénoménal. Il est la conséquence directe de la fermeture du champ politique et surtout d'un environnement chargé de violence. Si les transitions politiques sont douloureuses dans le pays, elles sont encore plus difficiles dans un parti qui refuse de brader son capital de crédibilité. Il est admis que militer en faveur de la démocratie n'est pas une simple affaire. Devant autant de sirènes de la corruption, de la normalisation et de l'incorporation, il existe encore des mentalités fragiles et des tentations d'aller plus vite que ses principes. Le FFS vit une phase de transition importante. Son choix d'ouverture sur les acteurs politiques et sociaux autonomes a bousculé des positions personnelles. A la faveur d'une dynamique de débat sous forme de conférences politiques d'évaluation, le parti a connu un ressourcement important. Ce qui a provoqué quelques secousses, notamment chez ceux qui se croient les gradés de la politique. Quant aux anciens militants de 1963, nous leur accordons le plus grand respect et le meilleur des respects c'est la poursuite du combat qu'ils avaient mené depuis la fondation du parti. Une des manipulations ayant caractérisé ce que vous appelez la fronde, c'est que ces animateurs tentent d'exploiter la détresse sociale des militants de 1963 en leur faisant miroiter des possibilités d'indemnisation dans le cadre de la charte de Bouteflika. Heureusement que ces derniers (militants de 1963) sont restés fidèles à la proclamation du FFS.
Cette situation de malaise, selon les frondeurs, dure depuis le 3e congrès du FFS. Avez-vous diagnostiqué le mal et que ferez-vous pour y remédier ?
Depuis le 3e congrès, le parti n'a pas pu mettre en œuvre l'une de ses résolutions stratégiques, à savoir l'ouverture du parti sur lui-même et sur la société. Le parti a été maintenu sous la forme d'appareil et les militants se sont retrouvés contraints d'exercer la politique en dehors des structures du parti. Ceux qui sont restés dans les structures méritent la plus grande reconnaissance et ceux qui se sont retrouvés en dehors des structures ont continué dans leur majorité à défendre les idéaux de la démocratie. J'exclus de ces deux catégories ceux qui se sont rendus responsables de tentatives de renversement du parti (...) Le 4e congrès du FFS sera celui des militants et du citoyen, un événement politique qui nécessite une préparation sérieuse.


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