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La France appelée à reconnaître ses méfaits
Essais nucléaires au sahara algérien
Publié dans El Watan le 14 - 02 - 2007

L'appel est clair : la France doit reconnaître sa responsabilité dans ce qui s'est passé après les dix-sept essais atomiques effectués entre 1960 et 1966 dans le Sud algérien.
C'est Ibrahim Abbès, directeur du patrimoine historique au ministère des Moudjahidine, qui l'a lancé hier, à l'ouverture du colloque international sur les conséquences des essais nucléaires dans le monde, cas du Sahara algérien, à l'hôtel El Aurassi, à Alger. L'intervenant a remplacé le ministre Mohamed Chérif Abbès, absent. « Le ministre est pris pour des obligations », a dit le remplaçant. Un Conseil des ministres, prévu avant le départ de Abdelaziz Bouteflika pour Cannes aux fins de participer au sommet des chefs d'Etat France-Afrique, a empêché Mohamed Chérif Abbès d'être parmi les invités. Mis à part l'image figée du président de la République portée par deux banderoles bleues annonçant le parrainage du locataire d'El Mouradia, aucun officiel n'a fait le déplacement pour prendre part aux travaux du colloque. Fait troublant qui contraste avec les demandes algériennes exprimées hier. L'Etat français est interpellé pour payer les dommages causés « aux hommes et à l'environnement », selon les propos d'Ibrahim Abbès. Demande est lancée pour que la France restitue ou ouvre les archives liée 0s aux essais atomiques de Hammoudia à Reggane (Adrar) et d'In Ecker (Tamanrasset) pour évaluer réellement les dégâts et trouver des moyens de nettoyer les sites infectés. La prise en charge des victimes, dont le nombre reste inconnu, est une autre exigence avancée par l'Algérie. Plus de 18 000 personnes, entre civiles et militaires, ont pris part aux essais d'In Ecker, depuis Agathe, nom de code de la première bombe souterraine qui a explosé le 7 novembre 1961, jusqu'à Grenat, le 16 février 1966. C'est que les conséquences sont terribles : eaux souterraines polluées, taux élevé de cancer et déchets nucléaires toujours présents dans ces lieux. A ce jour, le matériel contaminé est enterré à faible profondeur. La population des régions touchées n'a aucune idée du danger encouru par la manipulation des objets infectés. La France est soupçonnée de n'avoir pas respecté les mesures de protection lors des quatre essais atmosphériques, les treize autres souterrains et les 39 expériences faites à froid (complémentaires). Selon Bruno Barrillot, expert français au Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits, un secret défense est toujours imposé sur les négligences constatées lors de ces essais. Il rappelle, à titre d'exemple, que Gaston Palewski, ancien ministre de la Recherche, qui avait assisté à l'un des essais, est décédé d'un cancer en 1984, « convaincu d'être une victime d'In Ecker ». « Les expertises effectuées par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en 1999 montrent que les zones autour des points zéro des quatre essais aériens de Hammoudia sont encore contaminées (...) En 1960, les retombées radioactives ont été mesurées dans le Sud tunisien et en Libye », a-t-il relevé. Les résultats de l'étude de l'AIEA n'ont été publiés qu'en 2005. Il n'existe pas encore de délimitation précise des espaces contaminés par les différents essais. « On est également sans information sur l'état des puits et autres installations et équipements qui ont servi aux 35 expériences complémentaires réalisées à Hammoudia », a noté Bruno Barrillot. Lors d'un documentaire, réalisé par Saïd Eulmi et diffusé à l'ouverture du colloque, il a été rapporté que des prisonniers de guerre avaient été utilisés comme cobayes lors des essais. Des images de corps humains calcinés accrochés à des poteaux ont été montrées. « Les corps de ces martyrs (...) ont été retrouvés durcis comme du plastique », a souligné Mostefa Khiati, médecin à l'hôpital d'El Harrach. « Les conventions de Genève ont été violées. Il s'agit de crimes de guerre », a estimé Abdelmadjid Chikhi, directeur des archives nationales. Un autre intervenant a relevé, dans le même documentaire, que Gerboise bleue, première bombe qui a explosé le 13 février 1960, était quatre fois supérieure en puissance à celle d'Hiroshima au Japon. Certains présents hier à El Aurassi s'étaient rappelés le célèbre film de Azzedine Meddour, Combien je vous aime, qui, à sa sortie en 1985, avait fait scandale puisqu'il avait montré les crimes coloniaux. Approché par les journalistes, Saïd Abadou, secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), n'a pas voulu trop dire sur cette « clause secrète » dans les Accords d'Evian relative aux essais atomiques français. « Posez cette question à ceux qui avaient signé ces accords. Nous, à l'époque, étions dans les maquis », a-t-il dit. « Les accords d'Evian, aux termes desquels l'indépendance de l'Algérie a été conclue, ne conféraient aucun droit à la France de se comporter en propriétaire des localités de Reggane et In Ecker », a déclaré Ali Haroun, membre de l'ex-Fédération de France du FLN, à nos confrères de l'APS. Saïd Abadou, quelque peu énigmatique, n'a pas trop expliqué pourquoi le silence a entouré les essais d'après 1962. L'ONM va-t-elle déposer plainte ? « Nous allons introduire plusieurs demandes pour des indemnisations », a promis Saïd Abadou, sans préciser de quelle manière. Aucune loi n'autorise encore ce genre de demandes en Algérie. L'idée de s'adresser aux juridictions internationales pour obtenir réparation est retenue. Roland Oldham, président de Muroroa e Tatou, l'association polynésienne qui défend les victimes des essais atomiques, a proposé de créer une sorte de « front » de lutte pour la reconnaissance des droits de ces victimes. La Polynésie a subi, après l'Algérie, le plus gros des essais français, plus de 200. En fin de journée, les rédactions de journaux ont été destinataires d'un document de l'ambassade de France à Alger intitulé Dossier de présentation des essais nucléaires et leur suivi au Sahara. Manière de participer aux débats ? Il y est relevé les mesures de sécurité prises lors des essais et les décisions officielles pour le suivi sanitaire des éventuelles victimes.

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