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INCARCERATION DE BENCHICOU ET GHOUL HAFNAOUI
Haïchour : « Je suis peiné »
Publié dans El Watan le 05 - 07 - 2004

Le minsitre de la Communication, Boudjemaâ Haïchour, a voulu plutôt rassurer les gens de la presse, lors de sa première rencontre-débat avec les éditeurs, quant à sa bonne foi d'aller dans le sens de la consécration davantage de la liberté d'expression,et ce, en mettant des mécanismes et des lois à même de protéger le journaliste et sa profession.
Devant les éditeurs et un parterre de journalistes, le ministre a rendu hommage à la presse. « Nos frères journalistes, pour des raisons ou autres, se sont retrouvés devant les tribunaux. C'est désolant. Je suis très peiné », a déclaré d'emblée, sans ambages, Boudjemaâ Haïchour. Il ajoutera qu'il est venu pour « écouter les préoccupations de la famille de la presse qui a beaucoup sacrifié pour que la démocratie soit enracinée dans notre pays ». Devant des éditeurs qui ont manifesté leur vive inquiétude quant au devenir de Mohamed Benchicou, directeur de la publication du Matin, et Ghoul Hafnaoui, correspondant de presse et militant des droits de l'homme, qui ont écopé respectivement de deux ans et deux mois de prison ferme, le ministre s'est montré en homme réconciliateur. Pour lui, il ne faudrait pas que « le doute s'installe quant aux acquis de la presse ». Les éditeurs, fortement présents à cette rencontre, ont axé du moins pour les intervenants leurs interventions sur les journalistes incarcérés. Prenant la parole, Omar Belhouchet, directeur de la publication El Watan, a mis l'accent sur la dégradation de la liberté de la presse juste après la présidentielle. « Vous avez dit, Monsieur le ministre, qu'il ne faudrait pas que le doute s'installe. Aujourd'hui, au bout de 14 ans d'exercice, je crois que le doute commence à s'installer. Depuis quelques semaines, il y a eu une accélération effarante dans la dégradation de l'environnement de la profession. » Sur la même lancée, il soulignera que « deux journalistes sont en prison. Cela constitue un abus d'autorité à leur égard. Et il est de la responsabilité des autorités publiques de réparer les préjudices causés. » Ainsi, à ses yeux, le problème majeur est la libération de ces journalistes qui croupissent en prison. « Si vous voulez effectivement qu'il y ait des rapports harmonieux entre la presse et le pouvoir, il faut d'abord libérer les journalistes prisonniers, car il est clair qu'on ne peut pas bâtir une telle relation tant que ces derniers sont en prison », a-t-il martelé. Mahmoud Belhimer, rédacteur en chef d'El Khabar, a relevé, de son côté, la restriction des libertés qui s'accentue de jour en jour. Ghania Khelifi, rédactrice en chef du Matin abonde dans le même sens : « Je suis venue pour vous transmettre l'inquiétude des journalistes du Matin, des jeunes pour la plupart, qui commencent à douter qu'un jour nous puissions arriver à une presse indépendante et libre. Ils se demandent également s'il y a des Algériens qui évaluent le chemin parcouru par la presse. » Et d'enchaîner : « Je crois que Benchicou ne mérite pas d'être en prison. De même pour Ghoul Hafnaoui. Ils ne sont pas des délinquants ». Elle relève avec dépit le fait qu'en 2004, l'Algérie connaît une grande régression de la liberté d'expression. Tout en appréciant la volonté affichée par le ministre pour remettre un peu d'ordre dans la maison et protéger la profession, Ghania Khelifi a émis le souhait que cette disponibilité à dialoguer, soit sur un autre terrain que celui de la répression. Ali Ouafak, directeur de la publication de Liberté, pour sa part, précisera : « Nous sommes en défaut de liberté parce qu'il y a des journalistes en prison. » Pour lui, de telles pratiques signifient une « véritable régression de l'Etat de droit et une atteinte à la liberté d'expression ». « Nous sommes en train de parler de la démocratie pendant qu'on emprisonne des idées », a-t-il ajouté, en soulignant que la démocratie a des règles et repose sur un certain nombre de méthodes. Pour Abderrahmane Mahmoudi, directeur du Jour d'Algérie, il faut faire une distinction entre le cas de Benchicou et celui de Hafnaoui. D'après lui, Ghoul Hafnaoui a été emprisonné pour un délit de presse flagrant, qu'est la diffamation. Quant à Mohamed Benchicou, Mahmoudi trouve qu'il n'a pas été condamné pour une affaire liée à ses écrits ou à la liberté d'expression, mais plutôt pour un délit établi, qui n'a rien à voir avec sa profession de journaliste. Néanmoins, il jugera que la condamnation de ce dernier avant le procès en appel est une mesure extrême. Ainsi, il a déploré « sa mise en détention avant l'appel », en précisant qu'on n'a pas à interférer dans le travail des institutions de la République. M. Mahmoudi a indiqué, en outre, qu'on ne peut pas bâtir la démocratie par « la violence verbale », allusion faite aux écrits de Benchicou. Le ministre, en répondant aux interpellations des éditeurs, dira qu'il est « peiné de voir des citoyens, qui ont le sens de la critique et du débat contradictoire, traînés devant les tribunaux ». Mais, il estime que « le cas de Benchicou, que je respecte au-delà de ses positions politiques, est assez compliqué ». De là, « il faut plutôt laisser les hommes de droit commenter et juger si infraction il y a », a-t-il indiqué, en poursuivant que « je n'ai pas le droit d'interférer une fois que le jugement est arrêté ». Dans la foulée, Haïchour juge que « la défense de Benchicou a toutes les capacités » pour disculper son mandant. « Il lui reste le droit de faire appel. Et je pense que les choses iront dans le bon sens », a-t-il ajouté, en insistant sur le respect de l'autre et des droits de l'homme. Le ministre admet, par ailleurs, que « révéler une information émanant d'une source n'est pas une diffamation. Mais s'il n'y a pas de source, c'est le niveau du professionnalisme du journaliste qui est en question ». Ainsi, pour le cas de Ghoul Hafnaoui, le ministre précisera qu'il y a « matière à réflexion ». Le ministre n'a pas manqué l'occasion pour prôner la réconciliation nationale dans la perspective de son département de rétablir les bons rapports entre le presse et le pouvoir.

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